Commel'accessoire 1130 de Lendemain certains appartient du vendredi 25 février 2022, Emma est en douleur parmi ses Skip to content. localNews Menu . Menu. Download {mp3_title} Trend Song by {artist_name} Demain nous appartient du 25 février 2022 : Emma retenue prisonniÚre, spoilers. February 24, 2022 by Milan York. DEMAIN NOUS APPARTIENT Demain nous appartient Le 21/02/2022 à 05h45 Demain nous appartient Judith en plein doute... Ce qui vous attend cette semaine Vous en avez marre d'attendre ? Retrouvez en avance le résumé des épisodes de Demain nous appartient pour la semaine du 21 au 25 février. A suivre...Ici tout commence Le 21/02/2022 à 05h30 Ici tout commence Noémie sur le départ... Ce qui vous attend cette semaine Vous en avez marre d'attendre ? Découvrez en avance le résumé des épisodes d'Ici tout commence pour la semaine du 21 au 25 février. A suivre sur... RegardezDemain nous appartient : la bande-annonce des épisodes du 21 au 25 mars 2022 - Allociné sur Dailymotion. Recherche. BibliothÚque. Se connecter. S'inscrire. Regarder en plein écran. il y a 2 mois . Demain nous appartient : la bande-annonce des épisodes du 21 au 25 mars 2022. Allociné. Suivre. il y a 2 mois. Plus sur. Demain nous appartient. Signaler.
Demain nous appartient » spoilers de Mars rĂ©sumĂ©s en avance ITC du 28 fĂ©vrier 4 mars 2022. Alors que certains ont la chance d’ĂȘtre en vacances, bonne nouvelle tout comme ceux d’ITC, les hĂ©ros de Demain nous appartient » n’en prennent pas. Et comme chaque mardi, nous vous proposons de dĂ©couvrir les nouveaux rĂ©sumĂ©s courts et officiels qui sont communiquĂ©s par la chaĂźne. Ils seront comme toujours complĂ©tĂ©s au fil du temps par nos rĂ©sumĂ©s complets, dĂ©taillĂ©s et exhaustifs ! Et ces nouveaux rĂ©sumĂ©s nous dĂ©voilent les premiers spoilers du mois de mars. capture Ă©cran TF1 Demain nous appartient » premiers spoilers de Mars rĂ©sumĂ©s en avance ITC du 28 fĂ©vrier 4 mars 2022 Lundi 28 fĂ©vrier 2022, Ă©pisode 1131 Les parents d’Emma ont pris une grande dĂ©cision. L’enquĂȘte menĂ©e par Victoire reprend. Noor met son avenir professionnel en danger pour Ă©viter de souffrir. Sophie met toutes les chances de son cĂŽtĂ© pour trouver du travail. Mardi 1er mars 2022, Ă©pisode 1132 Noor et CĂ©dric sont prĂȘts Ă  prendre des risques pour dĂ©couvrir qui se cache derriĂšre les messages de menaces. Les enfants Roussel vont faire une rencontre. SĂšte pourrait voir partir deux de ses habitants. Mercredi 2 mars 2022, Ă©pisode 1133 Les menaces s’intensifient. Soraya ne peut s’empĂȘcher de s’inquiĂ©ter pour sa petite sƓur. Samuel est l’homme de la situation. Damien n’a pas dit son dernier mot. Jeudi 3 mars 2022 Ă©pisode 1134 L’état de Noor est prĂ©occupant. La police compte sur un premier tĂ©moignage pour ouvrir l’enquĂȘte. ChloĂ© a trouvĂ© une oreille attentive. Vanessa va devoir compter sur l’aide de Tristan. Vendredi 4 mars 2022, Ă©pisode 1135 Gabriel fait Ă  la police de prĂ©cieuses rĂ©vĂ©lations. CĂ©dric et Soraya vont devoir faire preuve de patience. Le Spoon a mauvaise presse. Nordine et Sophie s’associent. RĂ©sumĂ©s prĂ©cĂ©dents RedĂ©couvrez aussi les rĂ©sumĂ©s courts prĂ©cĂ©dents – du 7 au 11 fĂ©vrier 2022 en cliquant ICI. – du 14 au 18 fĂ©vrier 2022 en cliquant ICI – du 21 au 25 fĂ©vrier 2022 en cliquant ICI Demain nous appartient » vous donne rendez-vous tous les soirs Ă  partir de 19h10 sur TF1 mais aussi replay sur MYTF1 durant 7 jours. 2022-02-08
Demain nous appartient » spoilers de Mars : rĂ©sumĂ©s en avance ITC du 28 fĂ©vrier 4 mars 2022. Alors que certains ont la chance d’ĂȘtre en vacances, bonne nouvelle : tout comme ceux d’ITC, les hĂ©ros de « Demain nous appartient » n’en prennent pas. Et comme chaque mardi, nous vous proposons de dĂ©couvrir les nouveaux rĂ©sumĂ©s courts et officiels qui sont
La sĂ©ance est ouverte. La sĂ©ance est ouverte Ă  vingt et une heures trente. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion de la proposition de loi portant lutte contre l’exclusion financiĂšre et plafonnement des frais bancaires nos 4852, 4963. Cet aprĂšs-midi, l’AssemblĂ©e a commencĂ© la discussion des articles de la proposition de loi, s’arrĂȘtant aux amendements nos 8 et 6 portant article additionnel aprĂšs l’article 2. L’amendement no 4 n’est pas suis saisie de deux amendements portant article additionnel aprĂšs l’article 2, nos 8 et 6, pouvant ĂȘtre soumis Ă  une discussion parole est Ă  M. le rapporteur de la commission des finances, de l’économie gĂ©nĂ©rale et du contrĂŽle budgĂ©taire, pour soutenir l’amendement no 8. Il vise Ă  instaurer une sanction en cas de dĂ©passement par les banques des plafonds de frais inscrits dans la loi. Actuellement, les seules sanctions possibles sont celles pouvant ĂȘtre infligĂ©es par l’AutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution ACPR. Or, sans base lĂ©gale, un client victime d’un dĂ©passement du plafonnement des frais de commission d’intervention ou d’un dĂ©passement du plafond global n’a aucun recours concret. Pour qu’un texte soit efficace et rĂ©ellement contraignant, il doit ĂȘtre assorti de sanctions. La logique partenariale du Gouvernement n’a pas Ă©tĂ© suffisamment concluante, comme en tĂ©moigne le montant encore trĂšs Ă©levĂ© des frais, signe d’un plafond insuffisamment contraignant en effet, seul un quart des personnes ayant souscrit Ă  l’offre spĂ©cifique bĂ©nĂ©ficie du plafonnement, en raison de stratĂ©gies d’évitement de la part des a pour objectif de rendre effectif le plafonnement des frais en cas de dĂ©passement. De telles sanctions existent dans le code monĂ©taire et financier CMF pour d’autres infractions, par exemple pour dĂ©faut de mise Ă  disposition des conditions gĂ©nĂ©rales et tarifaires applicables. Cette proposition n’est donc pas une innovation commission a repoussĂ© cet amendement ; Ă  titre personnel, en Ă©tant l’auteur, j’y suis bien entendu favorable. La parole est Ă  M. Alexis CorbiĂšre, pour soutenir l’amendement no 6. Je marche dans les pas de mon collĂšgue de Courson. Actuellement, aucune sanction pĂ©nale n’est prĂ©vue pour le cas oĂč la banque appliquerait des frais pour incidents supĂ©rieurs au plafond Ă©tabli par la loi. C’est ce systĂšme d’impunitĂ© reposant sur une grande complexitĂ© qui fait que le citoyen se retrouve totalement dĂ©sarmĂ© face Ă  ce qui lui est vise Ă  appliquer aux infractions concernant le plafonnement des frais bancaires les contraventions dĂ©jĂ  prĂ©vues par le code monĂ©taire et financier en cas de mĂ©connaissance par les banques de certaines de leurs obligations. Afin de donner Ă  nos concitoyens un peu de pouvoir face aux banques, nous devons garantir que les abus de celles qui trichent soient sanctionnĂ©s. La parole est Ă  M. le rapporteur, pour donner l’avis de la commission. Sur le fond, je pense que notre collĂšgue a raison, et son amendement procĂšde de la mĂȘme inspiration que celui que j’ai dĂ©fendu prĂ©cĂ©demment. NĂ©anmoins, il se heurte au problĂšme de la proportionnalitĂ© entre les sanctions et les peines. J’invite donc notre collĂšgue Ă  le retirer, car le mien propose une sanction proportionnelle au dĂ©passement du commission a donnĂ© un avis dĂ©favorable Ă  cet amendement ; ce sera Ă©galement un avis dĂ©favorable Ă  titre personnel. La parole est Ă  M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© du commerce extĂ©rieur et de l’attractivitĂ©, pour donner l’avis du Gouvernement. Avis dĂ©favorable sur les deux amendements. Je rappelle que les services de la DGCCRF – direction gĂ©nĂ©rale de la concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes – disposent dĂ©jĂ  de moyens d’action pour sanctionner les pratiques des banques qui consisteraient Ă  ne pas respecter ou Ă  contourner les plafonds qui rĂ©sultent de l’article L. 312-1-3 du code monĂ©taire et financier. En effet, ils sont habilitĂ©s Ă  constater par procĂšs-verbal les pratiques commerciales visant Ă  tromper le consommateur et consistant, par exemple, Ă  crĂ©er une distorsion entre l’information sur les frais bancaires affichĂ©s dans la documentation tarifaire et les frais effectivement appliquĂ©s, aboutissant Ă  un dĂ©passement des plafonds, ou Ă  omettre ou fournir Ă  contretemps l’information tenant Ă  la facturation des courriers successifs au client destinĂ©s Ă  l’informer de la situation dĂ©bitrice non autorisĂ©e de son compte bancaire. Ces pratiques sont passibles de sanctions pĂ©nales de niveau ailleurs, le dĂ©passement des plafonds rĂ©glementaires de frais bancaires par les Ă©tablissements de crĂ©dit est sanctionnĂ© par l’AutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution, laquelle peut infliger des sanctions disciplinaires et pĂ©cuniaires Ă  l’issue d’une procĂ©dure contradictoire. Les constats Ă©tablis par les agents de la DGCCRF peuvent faire l’objet de signalements auprĂšs de l’AutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution. Depuis 2015, la DGCCRF a ainsi rĂ©alisĂ© trois campagnes de contrĂŽle sur les frais bancaires consistant Ă  vĂ©rifier l’information donnĂ©e sur les frais ainsi que leur licĂ©itĂ©. Les contrĂŽles ont Ă©tĂ© effectuĂ©s, au cours de chaque campagne, dans une soixantaine de dĂ©partements et ont conduit, lorsque les constats le nĂ©cessitaient, Ă  l’établissement d’avertissements et de procĂšs-verbaux. À titre d’exemple, la campagne de contrĂŽle qui s’est dĂ©roulĂ©e en 2019 a donnĂ© lieu Ă  531 visites, 39 avertissements et 4 si je partage votre volontĂ© de sanctionner les pratiques illĂ©gales, il existe dĂ©jĂ  des sanctions pĂ©nales. Chaque annĂ©e, je le rĂ©pĂšte, la DGCCRF rĂ©alise des campagnes de contrĂŽle, dresse des procĂšs-verbaux et les transmet Ă  l’autoritĂ© judiciaire, et nous continuerons ces contrĂŽles avec beaucoup de vigilance. La parole est Ă  M. Philippe Chassaing. Je veux prĂ©ciser, pour complĂ©ter les propos prĂ©cĂ©dents, que, depuis le mois de fĂ©vrier 2020, les associations peuvent saisir une cellule de la Banque de France pour tĂ©moigner des irrĂ©gularitĂ©s pratiquĂ©es par les banques. Je pense que c’est un plus. Il va de pair avec le fait d’avoir rendu publics les critĂšres d’identification et de dĂ©tection de la clientĂšle fragile, ce qui permet de rendre les droits des consommateurs plus opposables par les le mĂȘme temps, en fĂ©vrier 2020, le ministre a proposĂ© de passer aussi par le name and shame . Certes, ce n’est pas une sanction, mais la procĂ©dure a des consĂ©quences commerciales importantes pour les banques nommĂ©es pour ne pas avoir respectĂ© les engagements pris auprĂšs de l’État et du ministre, notamment en matiĂšre de dĂ©tection des clients fragiles. Les amendements nos 8 et 6, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptĂ©s. La parole est Ă  M. Alexis CorbiĂšre, pour soutenir l’amendement no 7. Il vise Ă  empĂȘcher la double peine en cas de saisie administrative Ă  tiers dĂ©tenteur ou de saisie-attribution, lesquelles coĂ»tent dĂ©jĂ  fort cher Ă  ceux qui les subissent, quand bien mĂȘme on considĂ©rerait qu’elles sont mĂ©ritĂ©es. Nous ne voulons pas que vienne s’ajouter Ă  cela un cercle vicieux de frais bancaires qui aggraveraient leurs difficultĂ©s. Si certains comportements doivent effectivement ĂȘtre sanctionnĂ©s, chacun sera d’accord pour dire qu’une double sanction qui prolongerait le dĂ©couvert de ces personnes et les obligerait Ă  subir des frais bancaires supplĂ©mentaires n’est pas tolĂ©rable. L’objet de l’amendement est donc d’éviter la double peine en exonĂ©rant de frais bancaires les clients visĂ©s par ces saisies. Quel est l’avis de la commission ? Deux amendements Ă©voquent le mĂȘme problĂšme actuellement, que ce soit pour une saisie-attribution ou une saisie administrative, non seulement il n’y a pas de plafonnement individuel, mais les frais ne sont pas compris dans le plafond global pour les personnes en situation de fragilitĂ© financiĂšre. Vous avez le choix entre les deux no 7 de notre collĂšgue CorbiĂšre Ă©tablit la gratuitĂ©. Naturellement, il y a une critique c’est que tout travail mĂ©rite salaire, comme on no 13, celui que je dĂ©fends, fixe, lui, un plafond de 25 euros par mois pour les personnes en fragilitĂ© financiĂšre et de 20 euros pour ceux qui ont souscrit Ă  l’offre spĂ©cifique, avec un plafonnement Ă  200 euros par premier de ces deux amendements n’a pas Ă©tĂ© examinĂ© en commission et, Ă  titre personnel, pour la raison que je viens d’expliquer, j’y suis dĂ©favorable. Le second n’a pas non plus Ă©tĂ© examinĂ© en commission, mais j’y suis favorable, Ă©tant l’un des coauteurs. Sourires. Quel est l’avis du Gouvernement ? Je comprends bien les prĂ©occupations de MM. CorbiĂšre et de Courson, mais le Gouvernement est dĂ©favorable Ă  ces amendements. Il est normal qu’une saisie-attribution sur salaire ou un avis Ă  tiers dĂ©tenteur soient facturĂ©s par une banque Ă  son client. En effet, ce type d’opĂ©ration gĂ©nĂšre pour la banque des procĂ©dures et des vĂ©rifications pour lesquelles il est lĂ©gitime que l’établissement bancaire soit vous le savez, le Gouvernement a pris en compte vos prĂ©occupations et nous sommes d’ores et dĂ©jĂ  intervenus afin d’éviter les pratiques abusives depuis le 1er janvier 2019, ces frais sont plafonnĂ©s, pour l’ensemble de la population, Ă  10 % maximum du montant saisi et dans la limite de 100 euros. Cela nous paraĂźt raisonnable, dĂšs lors que sont prises toutes les dispositions pour Ă©viter les dĂ©cisions abusives. La parole est Ă  M. le rapporteur. Je suis Ă©tonnĂ©, car nous avons menĂ© des recherches avec les administrateurs et nous n’avons pas trouvĂ© cette disposition. Quel est le fondement du plafonnement Ă  100 euros ? Par ailleurs, le deuxiĂšme amendement que je propose est plus dur, puisqu’il plafonne les frais Ă  25 euros par opĂ©ration pour une personne en situation de fragilitĂ© financiĂšre. Oui. En outre, votre dispositif Ă©chappe au plafonnement global. Quelle est la position du Gouvernement sur son intĂ©gration Ă  ce plafonnement ? La parole est Ă  M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ©. Il est normal que ces frais n’entrent pas dans le plafonnement global, car ils sont de nature diffĂ©rente. J’avoue que je n’ai pas en tĂȘte l’article exact qui rĂ©pond Ă  votre question, monsieur de Courson, mais nous vous le ferons parvenir. L’amendement no 7 n’est pas adoptĂ©. L’amendement no 13 de M. le rapporteur a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©fendu. L’amendement no 13, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, n’est pas adoptĂ©. La parole est Ă  M. François-Michel Lambert. Je voudrais revenir sur une question Ă©crite que le dĂ©putĂ© François-Michel Lambert avait dĂ©posĂ©e en 2018 sur les frais bancaires. Le ministĂšre de l’économie avait rĂ©pondu, Ă  l’époque, avec des engagements Le ministre a souhaitĂ© le plafonnement de l’ensemble des frais bancaires pour tous les bĂ©nĂ©ficiaires de l’offre spĂ©cifique Ă  20 euros par mois et 200 euros par an. Enfin, faisant suite aux recommandations du ComitĂ© consultatif du secteur financier CCSF dans son rapport sur les frais d’incidents bancaires, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© le renforcement de l’action de la profession bancaire dans la prĂ©vention et la limitation des incidents bancaires », sont de belles paroles, mais les personnes en grande difficultĂ© ne trouvent pas de rĂ©ponse. Tout Ă  l’heure, je vous ai entendu dire qu’il fallait appliquer une stratĂ©gie de name and shame envers les Ă©tablissements bancaires. Pourtant, actuellement, ceux que l’on pointe du doigt, ce sont ceux qui se trouvent dans des situations attendu l’examen du dernier article de ce texte pour exprimer ma frustration devant votre incapacitĂ© Ă  comprendre que la perte de quelques dizaines d’euros peut dĂ©sespĂ©rer certains. C’est tout Ă  fait comme lorsque votre majoritĂ© dĂ©clarait qu’une diminution du montant de l’APL – aide personnalisĂ©e au logement – de 5 euros ne gĂȘnerait personne, alors qu’elle a gĂȘnĂ© et continue de gĂȘner un grand nombre d’étudiants. La parole est Ă  M. le rapporteur, pour soutenir les amendements nos 9 et 12, qui peuvent faire l’objet d’une prĂ©sentation groupĂ©e. L’article 3 comprend deux volets ; le premier porte sur les violences conjugales. Quand un couple dispose d’un compte joint, si l’un des conjoints est victime de violences conjugales, il faut lui permettre d’ouvrir immĂ©diatement un compte le dĂ©pĂŽt de notre proposition de loi et son examen aujourd’hui, la loi du 24 dĂ©cembre 2021 visant Ă  accĂ©lĂ©rer l’égalitĂ© Ă©conomique et professionnelle a Ă©tĂ© promulguĂ©e. Celle-ci a Ă©tendu le bĂ©nĂ©fice de la procĂ©dure de droit au compte, rĂ©glant ainsi le un point mĂ©rite encore d’ĂȘtre discutĂ©. Ne faudrait-il pas afficher explicitement que cette nouvelle rĂ©daction de la loi s’applique aux victimes de violences conjugales ? C’est l’objet de l’amendement no Ă©galement avec intĂ©rĂȘt la position du Gouvernement sur l’amendement no commission n’a pas examinĂ© l’amendement no 9, auquel je suis Ă©videmment favorable. Quant au no 12, j’y suis Ă©galement favorable, malgrĂ© l’avis dĂ©favorable de la commission. Quel est l’avis du Gouvernement sur ces deux amendements ? Monsieur le rapporteur, je vous demande de retirer l’amendement no 9. En effet, le Gouvernement vous confirme que la loi du 24 dĂ©cembre 2021, issue de la proposition de loi de Mme Marie-Pierre Rixain visant Ă  accĂ©lĂ©rer l’égalitĂ© Ă©conomique et professionnelle, a modifiĂ© les conditions de saisine de la Banque de France pour la procĂ©dure de droit au est dĂ©sormais possible Ă  toute personne de lancer la procĂ©dure. Cette Ă©volution, prĂ©parĂ©e de longue date par le ministĂšre des finances et la Banque de France, bĂ©nĂ©ficiera en particulier aux victimes de violences conjugales, y compris lorsqu’elles sont titulaires d’un compte joint avec leur conjoint maltraitant, en leur permettant d’activer leur droit au compte, dans une perspective d’ un avis dĂ©favorable Ă  l’amendement no 12, qui concerne un tout autre sujet. La procĂ©dure de droit au compte, prĂ©vue Ă  l’article L. 312-1 du code monĂ©taire et financier permet Ă  toute personne physique ou morale, sous certaines conditions, de saisir la Banque de France, en cas de refus d’ouverture de compte opposĂ© par un Ă©tablissement de crĂ©dit, afin que celle-ci dĂ©signe un autre Ă©tablissement ayant l’obligation de lui ouvrir un compte procĂ©dure est cependant soumise aux obligations nationales et europĂ©ennes en matiĂšre de lutte anti-blanchiment. Les dispositions issues de la quatriĂšme directive europĂ©enne antiblanchiment interdisent notamment aux Ă©tablissements de crĂ©dit d’ouvrir un compte Ă  un client dont l’identitĂ© n’aurait pas Ă©tĂ© modulations dans l’application de ces mesures de vĂ©rification sont prĂ©vues par le droit europĂ©en ; elles peuvent notamment conduire Ă  diffĂ©rer la vĂ©rification de l’identitĂ© du client. Toutefois, il faut pour cela justifier du faible degrĂ© de risque de la l’amendement no 12 vise Ă  appliquer par dĂ©faut cette modulation Ă  la procĂ©dure de droit au compte, comme si celle-ci s’inscrivait nĂ©cessairement dans une situation de faible risque de blanchiment ou de financement du terrorisme. Aucun Ă©lĂ©ment ne permet pourtant de confirmer ce postulat. Je rappelle que les personnes faisant l’objet de mesures de gel de leurs avoirs pour des raisons liĂ©es au terrorisme peuvent bĂ©nĂ©ficier en droit et en fait de la procĂ©dure du droit au compte. L’amĂ©nagement proposĂ© n’est donc absolument pas conforme Ă  l’esprit du droit europĂ©en, ni Ă  l’esprit des recommandations du Groupe d’action financiĂšre GAFI, qui Ă©value actuellement la ailleurs, le Gouvernement s’est attachĂ© depuis plusieurs mois Ă  travailler avec la Banque de France Ă  une rĂ©forme de la procĂ©dure de droit au compte, qui permettra de remĂ©dier aux difficultĂ©s identifiĂ©es. En effet, si la procĂ©dure fonctionne de maniĂšre satisfaisante, certains points d’amĂ©lioration ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence par la Cour des comptes dans son rapport public annuel de plus strict de certaines phases clĂ©s de cette procĂ©dure, ainsi que l’instauration de nouvelles obligations d’information pour les Ă©tablissements bancaires, prĂ©vus par cette rĂ©forme dont l’entrĂ©e en vigueur est prĂ©vue Ă  la fin du premier semestre de 2022, permettront d’en amĂ©liorer l’efficacitĂ©. Je suis donc dĂ©favorable Ă  votre amendement. La parole est Ă  M. le rapporteur. Je retire l’amendement no 9, puisque vous avez dĂ©clarĂ© publiquement que le droit en vigueur s’applique aux cas de violences Ă  l’amendement no 12, oui, il concerne un tout autre sujet, celui de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. Actuellement, une banque ne peut pas ouvrir de compte tant qu’elle n’a pas vĂ©rifiĂ© l’absence de risque de blanchiment ou de financement du m’a Ă©tĂ© indiquĂ© que la suppression de cette obligation – que je proposais, afin de gagner du temps et de rĂ©duire le dĂ©lai d’ouverture des comptes – serait contraire au droit communautaire. Vous avez repris cette position. Tout Ă  fait ! Or, ce n’est pas exact. Aux termes de la quatriĂšme directive europĂ©enne antiblanchiment, il est possible aux banques de commencer par ouvrir le compte et de n’effectuer qu’ensuite les contrĂŽles prĂ©vus dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. L’article L. 561-5 du code monĂ©taire et financier, qui transpose cette disposition, prĂ©cise ainsi que lorsque le risque de blanchiment paraĂźt faible », la vĂ©rification des documents peut avoir lieu durant l’établissement de la relation d’affaires ».Les banques doivent se saisir pleinement de cette possibilitĂ© – ce n’est pas le cas actuellement. L’amendement no 12 sera donc vous rappelle, chers collĂšgues, que le code monĂ©taire et financier prĂ©voit que, dans le cadre de la procĂ©dure du droit au compte, les comptes doivent ĂȘtre ouverts par l’établissement de crĂ©dit dans les trois jours suivant la rĂ©ception des documents nĂ©cessaires. Entre le dĂ©pĂŽt de la demande Ă  la Banque de France et l’ouverture du compte par l’établissement de crĂ©dit, le dĂ©lai total est de quatorze jours – c’est une moyenne, qui varie d’une banque Ă  l’autre. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais la Cour des comptes. Cela tient, entre autres, aux documents demandĂ©s. On exige des papiers et encore des papiers de personnes extrĂȘmement modestes, en difficultĂ© financiĂšre !D’autres mesures pourraient ĂȘtre prises pour remĂ©dier Ă  la situation, mais elles sont de nature rĂ©glementaire – je pense, entre autres, Ă  la dĂ©matĂ©rialisation. Le prĂ©sent amendement s’inscrit bien, lui, dans le champ lĂ©gislatif. Il permettrait d’éviter que les banques ne s’abritent derriĂšre l’obligation de procĂ©der aux contrĂŽles prĂ©vus par le code monĂ©taire et financier dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme pour retarder l’ouverture du compte, alors que le droit communautaire permet dĂ©jĂ , lorsque le risque est faible, de ne procĂ©der aux contrĂŽles qu’aprĂšs celle-ci. Entre nous, quel danger y aurait-il Ă  adopter cet amendement ? Ce ne serait que dans un cas sur un million, une fois toutes les x annĂ©es, que l’on dĂ©couvrirait que la personne en difficultĂ© ayant ouvert un compte est en rĂ©alitĂ© un gangster ou un djihadiste ! Ce serait tout de mĂȘme un lĂ©ger problĂšme ! Le prĂ©sident Pompidou adorait rappeler un principe il faut Ă©viter d’emmerder 99,99 % des gens Ă  cause d’une minoritĂ© de 0,01 %. Tout Ă  fait ! C’est comme pour le passe vaccinal ! Bravo ! Ce principe gĂ©nĂ©ral est valable pour un grand nombre de nos discussions ! Si je retire l’amendement no 9, je maintiens donc l’amendement no 12. L’amendement no 9 est retirĂ©. L’amendement no 12 n’est pas adoptĂ©. L’article 3 n’est pas adoptĂ©. La parole est Ă  Mme Claudia Rouaux, pour soutenir l’amendement no 17, portant article additionnel aprĂšs l’article 3. La mission d’accessibilitĂ© bancaire reste du ressort exclusif de La Poste, alors que, du fait de la crise actuelle, le nombre de personnes en situation de fragilitĂ© bancaire est en forte outre, de mĂ©moire, 30 % des bĂ©nĂ©ficiaires d’une offre spĂ©cifique sont Ă  La Poste – sur ce point aussi, nous avons eu Ă©normĂ©ment de mal Ă  obtenir des chiffres. Ce n’est pas sans enjeu, car la compensation financiĂšre que l’État verse aux banques pour ce service se rĂ©vĂšle insuffisante. Les deux reprĂ©sentants de la Direction gĂ©nĂ©rale des finances publiques DGFIP que nous avons auditionnĂ©s nous ont en tout cas confirmĂ© que de nombreux clients de La Poste se trouvaient en situation de fragilitĂ© amendement vise Ă  obtenir des prĂ©cisions sur la rĂ©partition entre les banques des obligations relatives aux clients connaissant des situations financiĂšres difficiles et le coĂ»t que cela engendre pour les unes et les autres, afin, le cas Ă©chĂ©ant, de mieux les rĂ©partir entre La Poste et les autres Ă©tablissements bancaires. Quel est l’avis de la commission ? Vous demandez la remise d’un rapport relatif aux obligations des Ă©tablissements bancaires Ă  l’égard des publics fragiles, qui dĂ©taillerait l’effectivitĂ© de ces politiques ainsi que l’impact pour les banques d’une baisse des ne suis pas persuadĂ© de la nĂ©cessitĂ© d’un tel rapport. Tout d’abord, l’Observatoire de l’inclusion bancaire – l’OIB –, dont nous avons beaucoup parlĂ© lors de nos dĂ©bats, peut dĂ©jĂ  recueillir ce type d’informations. En outre, de nombreux rapports ont rĂ©cemment Ă©tĂ© publiĂ©s sur la question, notamment celui de la Cour des comptes – dont nous nous sommes beaucoup inspirĂ©s les uns et les autres – et celui rĂ©digĂ© par notre collĂšgue Philippe Chassaing dans le cadre de la mission parlementaire relative Ă  la prĂ©vention du surendettement et au dĂ©veloppement du je crois qu’au regard de l’objectif poursuivi, mentionnĂ© dans l’exposĂ© des motifs – connaĂźtre la rĂ©partition des clients fragiles entre La Poste et les autres banques –, le rapport demandĂ© est un peu commission n’a pas examinĂ© cet amendement ; Ă  titre personnel, j’émets un avis dĂ©favorable. Quel est l’avis du Gouvernement ? Avis dĂ©favorable. Les modalitĂ©s concrĂštes d’application de la politique d’inclusion bancaire et l’évaluation de son impact sur les publics fragiles font dĂ©jĂ  l’objet d’une large documentation, depuis plusieurs effet, l’OIB, qui associe les reprĂ©sentants d’associations de lutte contre l’exclusion, de fĂ©dĂ©rations professionnelles bancaires et d’administrations, publie chaque annĂ©e un rapport dĂ©taillĂ© qui prĂ©cise le bilan de chacun des volets de cette politique permet de bĂ©nĂ©ficier d’une vision exhaustive des avancĂ©es rĂ©alisĂ©es sur l’ensemble des dispositifs de protection en matiĂšre de droit au compte, de fragilitĂ© financiĂšre et de plafonnement des frais Gouvernement s’est par ailleurs attachĂ© Ă  renforcer les obligations de transparence applicables au secteur bancaire, s’agissant des comptes dĂ©tenus par des clients fragiles. L’arrĂȘtĂ© pris par le ministre de l’économie, des finances et de la relance le 7 septembre 2020 prĂ©cise ainsi les Ă©lĂ©ments d’information sur ces comptes que doivent transmettre les Ă©tablissements bancaires de maniĂšre trimestrielle Ă  l’ outre, des rapports sont rĂ©guliĂšrement rĂ©digĂ©s par l’Observatoire des tarifs bancaires concernant les tarifs bancaires ou – comme vous le demandez, madame la dĂ©putĂ©e – la mission d’accessibilitĂ© bancaire, en particulier lors du processus de notification de l’aide d’État de cette mission Ă  la Commission supports et outils existants me paraissent ainsi suffisamment robustes et divers pour garantir une information exhaustive sur la politique d’inclusion bancaire. La parole est Ă  M. Bertrand Pancher. Ce n’est pas d’un rapport dont nous avons besoin, mais de l’adoption de cette proposition de loi ! Tous les articles ont Ă©tĂ© rejetĂ©s ; on ne votera donc pas sur l’ensemble du remercie en tout cas Charles de Courson et l’ensemble des parlementaires du groupe LibertĂ©s et territoires d’avoir lancĂ© l’idĂ©e d’une rĂ©gulation profonde des commissions dĂ©bats, qui ont animĂ© l’hĂ©micycle pendant une partie de l’aprĂšs-midi et en ce dĂ©but de soirĂ©e, ont dĂ©montrĂ© que de nombreux pays, alors qu’on les disait plus libĂ©raux que nous, ont adoptĂ© une telle rĂ©gulation ; que parmi les pays voisins, beaucoup sont engagĂ©s dans ces mesures de bon publique retiendra que certains croient encore Ă  la main invisible du marchĂ© – ce sont les premiers chapitres des premiers cours de sciences Ă©conomiques –, alors que d’autres, parce qu’ils sont sur le terrain Applaudissements sur les bancs du groupe LT , voient que tout ça ne fonctionne pas. Si nous ne jouons pas notre rĂŽle, si nous ne faisons pas en sorte de remettre la puissance publique lĂ  oĂč il le faut, nos concitoyens nous regarderont avec ahurissement, se disant que nous ne comprenons pas et que nous sommes du cĂŽtĂ© de la finance, du grand capital et d’un libĂ©ralisme effrĂ©nĂ© dans lequel personne n’a ce que je voulais dire ce soir, puisque nous n’aurons pas d’explications de vote. Je regrette que nous n’ayons pas saisi cette chance unique, notamment pour les 3,8 millions de Français les plus dĂ©munis. Nous retiendrons de ces dĂ©bats leur nĂ©cessaire appropriation par la ou le prochain PrĂ©sident de la RĂ©publique, qui considĂ©rera que la justice sociale est nĂ©cessaire dans notre pays. Applaudissements sur les bancs des groupes LT et GDR. Notre prĂ©sident est un visionnaire ! La parole est Ă  M. Philippe Chassaing. À mon tour de remercier M. de Courson et le groupe LibertĂ©s et territoires de nous avoir permis de discuter de ces sujets. Sortons de la caricature nous ne croyons pas aux libres forces du marchĂ©, ni Ă  la libre concurrence, bien au contraire. Sinon, nous ne serions pas intervenus dĂšs 2018 pour essayer d’apporter une rĂ©gulation Ă  celles et ceux qui Ă©taient touchĂ©s par des frais d’incidents bancaires. Nous avons instaurĂ© un plafonnement Ă  20 et 25 euros, afin que les plus vulnĂ©rables soient partageons l’importance de l’enjeu ; nous divergeons sur la mĂ©thode. Nous sommes d’accord pour considĂ©rer qu’il y a eu des avancĂ©es pendant la lĂ©gislature. Les efforts doivent dĂ©sormais porter sur l’offre spĂ©cifique ; probablement faudra-t-il en amĂ©liorer le menu et le contenu. Il y a lieu de porter nos efforts sur ce point 4 millions de personnes sont dĂ©tectĂ©es comme Ă©tant fragiles financiĂšrement ; seulement 700 000 sont dĂ©tentrices de l’offre spĂ©cifique. Il y a lĂ  un vĂ©hicule pour essayer de mieux protĂ©ger les a Ă©tĂ© dit tout Ă  l’heure la question des autoentrepreneurs et des indĂ©pendants est une vraie question. Le coĂ»t bancaire pour ceux qui ont ces statuts doit ĂȘtre mieux connu et mieux maĂźtrisĂ©. Je partage votre combat il faudrait progresser au cours de la prochaine lĂ©gislature, en documentant mieux et plus amplement ce sujet, qui fait l’objet d’informations encore fond, la question posĂ©e a Ă©tĂ© celle du modĂšle bancaire. Est-ce qu’il repose sur les incidents bancaires ou sur autre chose ? Je partage votre questionnement Ă  ce sujet. Il y aurait lieu de mieux comprendre le modĂšle bancaire. À l’occasion d’un prochain mandat, il faudrait Ă©tudier ce sur quoi repose le modĂšle bancaire et vers quoi il se dirige. La parole est Ă  M. Bruno Questel. La question qui se pose Ă  nous ce soir, Ă  travers ces dĂ©bats, est celle du modĂšle de sociĂ©tĂ© que nous voulons. Lorsque j’étais avocat dans une commune rurale, j’ai souvenir d’avoir eu Ă  gĂ©rer des dossiers oĂč des personnes se mettaient dans des difficultĂ©s abyssales elles sollicitaient des emprunts Ă©normes, par internet, au moyen parfois de documents d’identitĂ© falsifiĂ©s. Devant le juge aux affaires familiales, elles dĂ©taillaient des logiques visant Ă  embĂȘter l’autre la dĂ©structuration des rapports humains et sociaux, concernant notamment les questions bancaires – tout Ă  l’heure a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© le rĂŽle essentiel des bureaux de poste dans les villages –, a Ă©tĂ© perdu le fil qui doit guider chacun de nous par rapport aux engagements qu’il prend. L’État et la RĂ©publique doivent aussi rĂ©tablir les conditions de ce lien essentiel, pour Ă©viter que l’on accompagne inconsciemment – je parle de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble – des gens Ă  se mettre en trĂšs grande difficultĂ©. Ce n’est pas possible de dire ça ! Je ne vous ai pas interrompu. Je vous interromps ! Tout le monde sait que vous ĂȘtes malpoli, cher collĂšgue ! Quand vous mĂ©prisez les pauvres gens, oui ! Je dis simplement que des personnes peuvent se laisser prendre dans un systĂšme qui les dĂ©passe. Faire accroire que tout un chacun est maĂźtre de son destin lorsqu’il entreprend des dĂ©marches est illusoire, angĂ©lique ou dĂ©magogique je vous laisse cocher la case que vous souhaitez. Le systĂšme bancaire dans son ensemble est un monstre, qui peut parfois broyer certains de nos concitoyens. Je tenais Ă  le rappeler. La parole est Ă  M. Alexis CorbiĂšre. Dans ces Ă©changes qui font office de conclusion aux dĂ©bats, je remercie le collĂšgue de Courson et le groupe LibertĂ©s et territoires
 Merci ! 
d’avoir proposĂ© ce sujet, qui concerne plusieurs millions de nos concitoyens entre 3,8 et 6 millions. PremiĂšrement, l’opacitĂ© entretenue sur ce chiffre est un problĂšme politique qu’il faudrait rĂ©gler. Nous devrions, je le rĂ©pĂšte, imposer aux Ă©tablissements bancaires de communiquer les profits M. François-Michel Lambert applaudit qu’ils rĂ©alisent chaque annĂ©e avec les frais bancaires, afin que l’on puisse discuter sur la base d’élĂ©ments rationnels, y compris avec eux puisqu’ils contestent les quoi que vous pensiez du comportement de certains de nos concitoyens – j’ai entendu parler d’éducation financiĂšre –, rien ne justifie que ce qui ne coĂ»te quasiment rien Ă  une banque, comme l’envoi d’un courriel, soit tarifĂ© 15, 18 ou 20 euros. Rien du tout, aucune logique. C’est du banditisme ! C’est du vol ! Je suis d’accord ! On vous vend quelque chose qui fait dĂ©jĂ  partie du service. Comme le bonneteau sur les marchĂ©s, qui est interdit, c’est de l’entourloupe ! Nous sommes passĂ©s Ă  cĂŽtĂ© de ce sujet. J’ai entendu M. le ministre dire que c’était normal, que cela avait un coĂ»t pour les banques. Ce coĂ»t est surfacturĂ©, Ă  un point qui est choquant et qui touche au scandale ! Il a pour consĂ©quence d’accumuler les difficultĂ©s pour des gens qui sont dĂ©jĂ  en difficultĂ©. Le problĂšme ne concerne pas simplement le nombre de nos concitoyens qui glissent dans les difficultĂ©s financiĂšres ; le problĂšme, c’est que les Ă©tablissements bancaires en rajoutent
 Bien sĂ»r ! 
de maniĂšre Ă©hontĂ©e ! Le systĂšme de sanction est trĂšs faible. Sans vouloir dĂ©former ses propos, M. le ministre a Ă©voquĂ© tout Ă  l’heure quatre procĂšs-verbaux qui ont Ă©tĂ© dressĂ©s, si j’ai bien compris. Je ne suis pas un service de contrĂŽle financier, mais nous avons tous eu dans nos permanences des personnes venues nous montrer des choses choquantes. On a peine Ă  croire qu’à l’arrivĂ©e, il y ait aussi peu de sanctions, alors que des gens se retrouvent avec 800 euros de plus Ă  payer Ă  la fin du mois, en raison des frais bancaires qui se sont accumulĂ©s de diffĂ©rentes il faudra reprendre cette tĂąche, puisque nous n’y sommes pas arrivĂ©s aujourd’hui. Une fois de plus, nous avons entendu le discours consistant Ă  dire Faisons confiance aux diffĂ©rentes rĂ©glementations en place », qui passe Ă  cĂŽtĂ© du fait qu’il faut lĂ©gifĂ©rer, car les Ă©tablissements bancaires ne comprennent que ça. La situation perdurera et c’est bien dommage. La parole est Ă  M. StĂ©phane Peu. En guise de conclusion Ă  ce dĂ©bat, je veux moi aussi remercier le groupe LibertĂ©s et territoires et Charles de Courson d’avoir dĂ©posĂ© la proposition de loi. Pendant la pause, j’ai envoyĂ© plusieurs courriels, parce qu’il y a un grand problĂšme dans ma circonscription. C’est trĂšs simple le principal bailleur HLM a fait des rappels de charges, qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©s erronĂ©s. ConcrĂštement, cela signifie que l’essentiel des locataires, qu’on a invitĂ©s Ă  autoriser les prĂ©lĂšvements bancaires pour leurs loyers et leurs charges, se retrouvent avec des sommes de 300, 400 ou 500 euros prĂ©levĂ©es sur leur compte. Bien sĂ»r ! Elles seront sans doute restituĂ©es dans deux ou trois mois par le bailleur, qui commence Ă  reconnaĂźtre son erreur. Mais les personnes au SMIC, aux minima sociaux ou au chĂŽmage, auront pendant trois mois un dĂ©couvert sur leur compte qui leur sera facturĂ© au prix fort. Tout Ă  fait ! C’est une spirale infernale plus vous ĂȘtes dans la difficultĂ©, plus les banques vous sont 6,5 milliards d’euros de pactole pour les banques ! Il y a lĂ  quelque chose d’indigne et d’assez scandaleux. La proposition de loi Ă©tait relativement modeste, puisqu’elle ne visait pas Ă  supprimer les frais, mais d’une part Ă  les plafonner pour qu’il n’y ait pas d’exagĂ©ration, et d’autre part Ă  garantir le droit au compte. C’était une proposition raisonnable. Je ne comprends pas l’obstination Ă  refuser cette avancĂ©e visant Ă  protĂ©ger les plus fragiles de nos font les banques avec ce systĂšme ? Quand une personne est en difficultĂ©, en train de se noyer, plutĂŽt que de lui tendre la main, elles lui mettent le pied sur la tĂȘte pour l’enfoncer un peu plus. Ce n’est pas correct ! Beaucoup d’accidents ne sont pas dus Ă  de la mauvaise foi ou Ă  de l’irresponsabilitĂ©, mais Ă  des difficultĂ©s de la vie. Je viens de prendre l’exemple des charges locatives appelĂ©es et prĂ©levĂ©es indĂ»ment, mais il peut y en avoir beaucoup d’autres. C’est le principe j’ai bien envie de les emmerder » ! La parole est Ă  Mme Claudia Rouaux. Je tiens Ă©galement Ă  remercier le groupe LibertĂ©s et territoires et Charles de Courson pour la proposition de loi. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Je le disais Ă  Alexis CorbiĂšre, la premiĂšre fois que je suis intervenue dans l’hĂ©micycle, c’était sur ce sujet, lors de l’examen d’une proposition de loi qu’il avait du mal Ă  entendre certaines choses. Pendant dix ans, j’ai prĂ©sidĂ© une commission d’action sociale, oĂč quelquefois les gens se retrouvaient Ă  mi-traitement parce qu’ils Ă©taient en maladie ordinaire. Quand on a 700 euros par mois, on a quand mĂȘme besoin de vivre ; alors quand ils voyaient de la publicitĂ© pour Sofinco ou autre, ils Ă©taient tentĂ©s. Ce n’est pas un problĂšme de gestion, c’est tout simplement qu’on a besoin de nourrir ses enfants, de se dĂ©placer, de se chauffer, de doit ĂȘtre protecteur. Vous avez soulevĂ© ce point il faut que l’on travaille sur ces organismes de crĂ©dit, qui prĂȘtent de l’argent facilement, Ă  des taux de presque 12 %. Ça aussi, c’est un scandale. LĂ  aussi, il faudra lĂ©gifĂ©rer, parce que c’est scandaleux. La proposition de loi ne va pas assez loin, c’est pour ça qu’il vaut mieux ne pas la voter ! Il vaut mieux commencer petit et finir grand que ne rien faire du tout ! S’agissant de l’offre spĂ©cifique, les personnes peuvent y rester trĂšs peu de temps, avant de retourner dans les clients fragiles. Dans les 3,8 millions de clients fragiles, un tiers paie des frais bancaires assez importants. Pourquoi est-ce qu’ils ne bĂ©nĂ©ficient pas de l’offre spĂ©cifique, pour ĂȘtre protĂ©gĂ©s ? Il y avait beaucoup d’autres sujets, nous aurions pu avancer un peu. Merci, chers collĂšgues, d’avoir prĂ©sentĂ© cette proposition de loi. M. François-Michel Lambert applaudit. L’amendement no 17 n’est pas adoptĂ©. L’ensemble des articles et des amendements portant article additionnel ayant Ă©tĂ© rejetĂ©s, la proposition de loi est rejetĂ©e. HĂ©las ! L’ordre du jour appelle la discussion, en application de l’article 34-1 de la Constitution, de la proposition de rĂ©solution invitant le Gouvernement Ă  accorder l’asile politique Ă  Julian Assange et Ă  faciliter l’accĂšs au statut de rĂ©fugiĂ© pour les lanceurs d’alerte Ă©trangers no 4867. Dans la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole est Ă  Mme Jennifer De Temmerman. Depuis dix ans, Julian Assange subit un acharnement politico-judiciaire. Pour quel crime ? Celui d’avoir effectuĂ© son travail de journaliste et d’avoir portĂ© haut la libertĂ© d’expression et la libertĂ© d’informer. Pour avoir fait Ɠuvre de vĂ©ritĂ©. EmprisonnĂ©, isolĂ©, traitĂ© comme on ne devrait jamais traiter un individu dans un pays signataire de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme CEDH.Depuis 2019, Julian Assange est incarcĂ©rĂ© en dĂ©tention provisoire Ă  la prison de haute sĂ©curitĂ© de Belmarsh au Royaume-Uni. Le rapporteur spĂ©cial de l’ONU sur la torture a dĂ©noncĂ© ses conditions de dĂ©tention. Cet homme risque d’ĂȘtre condamnĂ© Ă  175 ans de prison. Si ce n’est pas la peine de mort, ça y ressemble Ă©trangement. Comment la France, pays des droits de l’homme, pourrait-elle rester aphone plus longtemps sur cette question de dĂ©fense des libertĂ©s ?Le crĂ©ateur du site WikiLeaks est devenu l’un des plus grands lanceurs d’alerte en diffusant en 2010 des millions de documents confidentiels et compromettants Ă  l’égard de grandes puissances Ă©trangĂšres. Cet homme a rendu service Ă  notre nation, comme Ă  d’autres alliĂ©s. Julian Assange a rĂ©vĂ©lĂ© que plusieurs de nos chefs d’État et de nos ministres de l’économie avaient Ă©tĂ© espionnĂ©s par les États-Unis, tout comme l’ancienne chanceliĂšre proposition de rĂ©solution pose une question celle de la reconnaissance de la nation. Une nation n’est grande et respectĂ©e que lorsqu’elle se montre forte et indĂ©pendante. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. Rappelons que Barack Obama lui-mĂȘme a pardonnĂ© Ă  Chelsea Manning. Julian Assange dĂ©fend la paix par la vĂ©ritĂ©. Il a Ă©tĂ© nominĂ© neuf fois pour le prix Nobel de la paix, soutenu par plusieurs laurĂ©ats. C’est une question de justice et d’hommage Ă  tous ceux qui luttent Ă  travers le monde et Ă  travers les Ăąges, parfois au pĂ©ril de leur vie, pour informer, dĂ©noncer, dĂ©fendre la paix, les libertĂ©s et des droits dernier, la commission mixte paritaire a Ă©tĂ© conclusive sur les propositions de loi portĂ©es par Sylvain Waserman, inspirĂ©es notamment par le rapport de deux autres dĂ©putĂ©s, RaphaĂ«l Gauvain et Olivier Marleix. Je souhaite saluer, en particulier, l’engagement de notre collĂšgue Sylvain Waserman. De l’hĂ©micycle de l’AssemblĂ©e parlementaire du Conseil de l’Europe APCE au nĂŽtre, il a permis de positionner la France comme un exemple international en matiĂšre de lĂ©gislation sur les lanceurs d’alerte, qui pourrait ĂȘtre confirmĂ© dĂšs aujourd’hui par le geste fort et symbolique de se prononcer en faveur du droit d’asile pour Julian Assange. Tel est l’objet du premier point de la proposition de sĂ»r, Julian Assange ne rĂ©side actuellement pas sur notre territoire. Tel est justement le but du deuxiĂšme point proposer une solution qui permettrait Ă  Julian Assange, mais aussi Ă  d’autres lanceurs d’alerte, d’introduire une demande pour un visa humanitaire ou pour l’asile au moyen du rĂ©seau consulaire, et Ă  l’Office français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides OFPRA de traiter les demandes Ă  les deux derniers points visent Ă  conforter la position avantageuse de la France, en invitant le Conseil de l’Europe – Ă  l’initiative de tant d’autres conventions, comme la Convention europĂ©enne des droits de l’homme ou la Convention d’Istanbul sur la prĂ©vention et la lutte contre la violence Ă  l’égard des femmes et la violence domestique –, Ă  engager les travaux d’élaboration d’une grande convention, pour dĂ©finir et accorder le statut de rĂ©fugiĂ© aux lanceurs d’alerte, et le Gouvernement Ă  saisir la formidable opportunitĂ© de l’actuelle prĂ©sidence française du Conseil de l’Union europĂ©enne pour faire de cette question une prioritĂ© de travail des institutions chers collĂšgues, quel que soit le sort de la prĂ©sente proposition de rĂ©solution, aujourd’hui est une victoire Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. – M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement car, en faisant rĂ©sonner le nom de Julian Assange ce soir, nous redonnons une voix Ă  celui qui n’en a plus, Ă  celui qui doit se taire. Nous sommes une soixantaine de dĂ©putĂ©s de tous bords politiques Ă  nous ĂȘtre associĂ©s Ă  cette proposition de rĂ©solution pour dĂ©fendre Julian Assange et, plus largement, tous les lanceurs d’alerte. Je le sais sensible Ă  cette initiative, lui qui a un lien si particulier avec la semaine, par les textes que nous examinons, je vous invite Ă  dĂ©montrer la grandeur de la France, Ă  dĂ©fendre la vĂ©ritĂ©, la paix et leurs combattants, les lanceurs d’alerte. À travers l’Europe et le monde, de nombreuses voix s’élĂšvent en soutien Ă  Julian Assange. Ce soir, nous amplifions un Ă©cho qui ne s’arrĂȘtera pas lĂ . Il y aura d’autres soirs, d’autres jours, oĂč nous continuerons ensemble, en France et au-delĂ  de nos frontiĂšres, cette lutte pour ce qui est conclurai en remerciant les membres de mon groupe pour leur confiance, CĂ©dric Villani, Jean Lassalle et François Ruffin pour le travail commun, et tous les ceux qui, en France et dans le monde, ont apportĂ© et apporteront leur soutien Ă  cette cause. Merci Ă  ses avocats, Ă  toutes les associations et Ă  tous les soldats inconnus de cette grande cause. Pour sa femme, ses enfants, son pĂšre et ses proches. Pour Julian Assange. Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC, FI et GDR. – M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă  M. Jean Lassalle. L’histoire de Julian Assange nous bouleverse tous, car elle est Ă  la fois celle d’un journaliste passionnĂ© par l’humain, la vĂ©ritĂ© et la justice, celle d’un lanceur d’alerte dĂ©terminĂ© Ă  nous protĂ©ger et celle d’un humain qu’on a brisĂ© et qui s’est arrĂȘtĂ© de suis profondĂ©ment convaincu que Julian Assange est l’un des hĂ©ros de notre temps. Il incarne les valeurs dĂ©mocratiques telles que nous les connaissons depuis la seconde guerre mondiale au service de l’humain et du respect des rĂšgles fixĂ©es par la Convention europĂ©enne des droits de l’homme. De trĂšs nombreux pays – signataires de cette convention comme la France – se rendent Ă  son chevet et tentent de lui apporter tout leur soutien pour le service rendu. Tous ces pays, comme la France, dĂ©fendent la libertĂ© de la presse, la libertĂ© de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©, de la rendre publique et ainsi de protĂ©ger les citoyens, leur dignitĂ©, leur santĂ© et l’ensemble de leurs collĂšgues, ce sont aussi ces mĂȘmes valeurs qui nous rĂ©unissent aujourd’hui autour de ce texte, afin d’accorder l’asile politique Ă  Julian Assange. Nous pouvons d’ores et dĂ©jĂ  ĂȘtre fiers de donner toute la place dans cet hĂ©micycle, la maison du peuple, Ă  travers mers, ocĂ©ans et continents, Ă  cette discussion comment pouvons-nous l’aider ? Comment s’unir avec nos partenaires internationaux pour cette mĂȘme cause ? Quelle issue est possible ?HĂ©las, le temps nous presse. Sa compagne Stella Morris et son pĂšre John Shipton, que nous avons reçus Ă  l’AssemblĂ©e nationale le 16 novembre dernier, nous l’ont dit Chaque semaine il est plus faible. Ils sont en train de tuer Julian Assange en ce moment, lentement. Je vous remercie de faire tout ce que vous pouvez pour sauver sa vie. » Nous, dĂ©putĂ©s, le cri du cƓur de la compagne de Julian Assange nous a bouleversĂ©s et nous a rappelĂ© que nous devons avancer au plus collĂšgues, vous ĂȘtes nombreux Ă  avoir cosignĂ© cette proposition de rĂ©solution Applaudissements sur les bancs du groupe LT 
 Lassalle, prĂ©sident ! 
de ma collĂšgue Jennifer De Temmerman, de tous bords, dans une dĂ©marche transpartisane. Nous sommes capables de dĂ©passer nos diffĂ©rences et nos sensibilitĂ©s pour nous unir dans ce combat, pour nos valeurs les plus profondes, dans ce moment historique. Nous sommes, par ailleurs, trois candidats Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 2022 Ă  avoir cosignĂ© cette proposition de rĂ©solution. Il est donc de notre devoir de nous emparer de ce dĂ©bat et de le rendre public, en l’ouvrant Ă  nos pouvons trouver un consensus afin d’apporter un cadre lĂ©gal au soutien Ă  Julien Assange. Nous souhaitons le voir libre, demain, pour qu’il puisse poursuivre son engagement pour les libertĂ©s. Ce soir, nous sommes lĂ  pour rappeler et pour voter en sa faveur, dans le long combat qui l’ message est vital pour lui. Il est Ă©galement important de l’envoyer Ă  tous les journalistes et Ă  tous les lanceurs d’alertes menacĂ©s et emprisonnĂ©s un peu partout dans le monde nous ne les oublions pas et nous nous battrons toujours, jusqu’au bout, pour les dĂ©fendre, comme eux se battent pour vous remercie d’ĂȘtre prĂ©sents pour Julian Assange, et je remercie tout particuliĂšrement ma collĂšgue, la dĂ©putĂ©e Jennifer De Temmerman Applaudissements sur les bancs du groupe LT, pour cette proposition de rĂ©solution, mes collĂšgues, les dĂ©putĂ©s CĂ©dric Villani et François Ruffin, pour avoir acceptĂ© cette dĂ©marche transpartisane, et mon groupe, LibertĂ©s et territoires, pour nous avoir permis de porter ce texte dans cet hĂ©micycle. Mes chers collĂšgues, le sort de Julian Assange est entre nos mains ! Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC et FI. – M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă  M. StĂ©phane Peu. L’action des lanceurs d’alerte est essentielle dans notre dĂ©mocratie, car ils portent Ă  notre connaissance les dĂ©rives et les abus de ceux qui se croient au-dessus des lois. Ces derniĂšres annĂ©es, de nombreuses affaires de fraude fiscale, d’abus de pouvoir, de civils victimes de bavures ou de tortures ont Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©es grĂące Ă  la mobilisation d’hommes et de femmes engagĂ©s pour l’intĂ©rĂȘt Ă  celles et ceux qui utilisent leur position pour enfreindre volontairement les rĂšgles, face Ă  celles et ceux qui se croient assurĂ©s de l’impunitĂ©, ces hommes et ces femmes font preuve d’un grand courage pour oser les dĂ©noncer publiquement. Cela s’inscrit au cƓur d’un processus de moralisation qui touche l’ensemble de notre sociĂ©tĂ©. Les citoyens et les citoyennes exigent une plus grande transparence, aussi bien en ce qui concerne l’action des États qu’envers les hommes et les femmes politiques, les entitĂ©s publiques ou les entreprises lanceurs d’alerte aspirent Ă  ĂȘtre des acteurs au sein de nos dĂ©mocraties, non des spectateurs impuissants face aux dĂ©rives dont ils sont les tĂ©moins. Ils agissent lĂ  oĂč nos systĂšmes de contrĂŽle et de rĂ©gulation sont, le plus souvent, dĂ©faillants. Toutefois, dĂ©noncer ces faits dĂ©lictueux est une dĂ©cision qui peut bouleverser une vie entiĂšre. Le risque de reprĂ©sailles se rĂ©vĂšle un frein, tant elles peuvent ĂȘtre violentes et destructrices pour soi et pour son entourage. Pour les lanceurs d’alerte, il y a souvent une vie avant et une vie aprĂšs l’ ce que vit Julian Assange. Depuis dix ans, Julian Assange est un homme traquĂ©, Ă©piĂ©, espionnĂ©. Depuis dix ans, Julian Assange est privĂ© de libertĂ© d’abord Ă  l’ambassade de l’Équateur Ă  Londres, qu’il ne pouvait quitter sous peine d’ĂȘtre arrĂȘtĂ© par la police britannique, et, depuis 2019, dans une prison londonienne de haute sĂ©curitĂ©, dans un cadre de dĂ©tention particuliĂšrement Julian Assange est un prisonnier politique. À ce titre, le rapporteur spĂ©cial de l’ONU sur la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants a dĂ©clarĂ© que Julian Assange prĂ©sente tous les symptĂŽmes typiques d’une exposition prolongĂ©e Ă  la torture psychologique, une anxiĂ©tĂ© chronique et des traumatismes psychologiques intenses ».Aux yeux des États-Unis, Julian Assange est coupable d’espionnage il risque pour cela 175 annĂ©es de prison. À nos yeux, Julian Assange a dĂ©noncĂ© des agissements barbares et des bavures inqualifiables, qu’il fallait rendre publics. Je rappelle d’ailleurs que c’est grĂące aux informations de Julian Assange que nous avons appris que trois prĂ©sidents de la RĂ©publique française et deux ministres français ont Ă©tĂ© espionnĂ©s par l’État est temps de mettre fin Ă  l’acharnement subi par Julian Assange. Il est temps de mettre fin Ă  ces dix longues annĂ©es d’une vie volĂ©e. Ceux qui veulent l’emprisonner se servent de lui comme d’un exemple. À travers son expĂ©rience, ce sont tous les futurs lanceurs d’alerte que l’on tente de dissuader d’agir. Aussi, face au chantage, Ă  la rĂ©pression, Ă  l’intimidation, la France doit se distinguer par un soutien indĂ©fectible Ă  ces hommes et Ă  ces femmes menacĂ©s. MM. Jean Lassalle et CĂ©dric Villani applaudissent. Lorsqu’un lanceur d’alerte est en danger Ă  cause des informations qu’il a divulguĂ©es, et qu’il n’a commis aucun acte illĂ©gal aux yeux de notre loi, notre pays doit se tenir Ă  ses cĂŽtĂ©s, en lui apportant appui et protection. Comme la France le fait dĂ©jĂ  pour les personnes menacĂ©es en Afghanistan, par exemple, il faut faciliter les demandes d’asile pour les lanceurs d’alerte Ă©trangers. Lorsque des circonstances exceptionnelles empĂȘchent le lanceur d’alerte de se dĂ©placer, il doit ĂȘtre autorisĂ© Ă  formuler une demande d’asile, oĂč qu’il se trouve, et celle-ci doit ĂȘtre traitĂ©e sans novembre dernier, notre assemblĂ©e a adoptĂ© une proposition de loi bien plus protectrice pour les lanceurs d’alerte que notre lĂ©gislation actuelle. Si j’ai saluĂ© – ainsi que mon groupe – les avancĂ©es que ce texte apporte, je regrette nĂ©anmoins que nous n’ayons pas saisi cette occasion pour mieux protĂ©ger les lanceurs d’alerte en dehors de nos frontiĂšres. Ainsi, le groupe de la Gauche dĂ©mocrate et rĂ©publicaine apporte son soutien Ă  Julian Assange et Ă  tous les lanceurs d’alerte. Le contrĂŽle qu’ils exercent est prĂ©cieux pour nos dĂ©mocraties, car portĂ© par une exigence d’éthique et de probitĂ©. En consĂ©quence, nous soutenons pleinement cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC et FI. – M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă  M. Jean François Mbaye. La proposition de rĂ©solution du groupe LibertĂ©s et territoires soulĂšve opportunĂ©ment la question de la protection des lanceurs d’alerte en gĂ©nĂ©ral et, plus singuliĂšrement, de la situation de Julian Assange, figure incarcĂ©rĂ© en Grande-Bretagne aprĂšs avoir Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  l’exil et avoir subi des traitements inhumains, sa libertĂ© demeure compromise et son avenir incertain. Aucun dĂ©fenseur des droits de l’homme ne saurait supporter une situation si disproportionnĂ©e. Le rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants nous le rappelle d’ailleurs dans son travaux rĂ©cents ont prouvĂ© que, parmi l’ensemble des groupes politiques prĂ©sents dans l’hĂ©micycle, aucun n’était insensible au sort des lanceurs d’alerte. Si notre assemblĂ©e ne saurait rester indiffĂ©rente, il convient nĂ©anmoins qu’elle s’exprime, afin de faire Ă©voluer de maniĂšre tangible la situation de Julien Assange et de tous les autres lanceurs d’alerte. Or la prĂ©sente proposition de rĂ©solution comporte un certain nombre de points litigieux qu’il est difficile d’ignorer, eu Ă©gard aux enjeux qu’elle entend premier point tient Ă  ce qu’elle prĂ©sente la dĂ©cision d’accorder le statut de rĂ©fugiĂ© comme relevant de la seule volontĂ© politique de l’exĂ©cutif. Or le droit d’asile rĂ©pond Ă  un cadre juridique qui suppose la rĂ©union de conditions et le respect de procĂ©dures objectivement Ă©tablies. Aussi, ce n’est pas le gouvernement français qui accorde le statut de rĂ©fugiĂ©, mais bien l’Office français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides, dont les dĂ©cisions sont prises Ă  la lumiĂšre de la jurisprudence de la Cour nationale du droit d’asile – CNDA. Rappelons, par ailleurs, qu’en vertu de l’article L. 121-7 du code de l’entrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit d’asile – CESEDA –, l’Office statue en toute indĂ©pendance et de maniĂšre impartiale. Il en ressort que l’obtention du statut de rĂ©fugiĂ© repose sur des rĂšgles assurant la sĂ©curitĂ© juridique et l’égalitĂ© de traitement des demandes, ce qui, vous en conviendrez, peut difficilement ĂȘtre dĂ©plorĂ© par le lors et quelle que soit l’apprĂ©ciation que chacun est libre de porter sur les actions de Julian Assange, l’asile ne saurait en aucun cas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une contrepartie Ă  un service rendu, qu’il soit avĂ©rĂ© ou supposĂ©, car cela risquerait de dĂ©stabiliser tout un pan de notre droit et, avec lui, notre politique d’asile. NĂ©anmoins, une rĂ©forme n’est-elle pas envisageable, voire souhaitable ? Sans doute. Toutefois, une telle entreprise nĂ©cessiterait un minutieux travail de fond afin d’apprĂ©cier les consĂ©quences qu’elle pourrait directement avoir pour les surplus, madame la rapporteure, vous avez vous-mĂȘme concĂ©dĂ© dans un article de presse publiĂ© mercredi dernier que l’adoption de votre proposition de rĂ©solution ne permettrait pas Ă  Julian Assange de recouvrer la est noble et nous devons adopter une position qui nous permette de faire avancer concrĂštement la ailleurs, cette proposition de rĂ©solution contient deux citations de membres de l’exĂ©cutif, l’une du PrĂ©sident de la RĂ©publique et l’autre de l’actuel garde des sceaux. Toutes deux ont Ă©tĂ© sorties de leur contexte et desservent la pertinence du propos. Celle du chef de l’État est tirĂ©e d’un entretien donnĂ© au vidĂ©aste Hugo Travers en 2019 et concerne une situation sans rapport avec celle de Julian Assange. En Ă©voquant la libertĂ© des individus », le prĂ©sident faisait en fait rĂ©fĂ©rence Ă  un membre des forces spĂ©ciales, dont le nom avait Ă©tĂ© divulguĂ© dans la presse et qui avait agi en justice en son nom propre contre une journaliste. Lorsque Éric Dupond-Moretti a tenu les propos citĂ©s, il n’était pas encore garde des sceaux, mais, effectivement, l’avocat de Julian l’aurez compris, telle qu’elle est rĂ©digĂ©e, nous ne pouvons pas souscrire Ă  cette proposition de rĂ©solution. En revanche, dans le prolongement de la proposition de loi de notre collĂšgue Sylvain Waserman dont nous examinerons la semaine prochaine le texte issu de la commission mixte paritaire conclusive, nous sommes intimement convaincus qu’il est nĂ©cessaire et pertinent de poursuivre le travail entrepris en faveur de la protection des lanceurs d’ que le suggĂšre la proposition de rĂ©solution, nous devons nous tourner vers l’Union europĂ©enne et le Conseil de l’Europe, afin d’élaborer avec nos partenaires un rĂ©gime Ă  mĂȘme de rĂ©pondre aux insuffisances systĂ©miques prĂ©judiciables Ă  tous les lanceurs d’alerte, sans exception. À l’aune de ce point de convergence, nous sommes donc dĂ©terminĂ©s et prĂȘts Ă  entreprendre Ă  vos cĂŽtĂ©s, madame la rapporteure, toutes les dĂ©marches nĂ©cessaires pour Ɠuvrer effectivement au renforcement des mesures de protection de l’ensemble des lanceurs d’alerte. Pour l’ensemble de ces raisons, et convaincu qu’il est pertinent d’avancer collectivement sur ces questions, le groupe La RĂ©publique en marche invite la rapporteure Ă  retirer sa proposition de rĂ©solution. Le cas Ă©chĂ©ant, nous serions donc amenĂ©s Ă  la rejeter. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Mais ils ne font que ça ! La parole est Ă  M. Nicolas Turquois. Les lanceurs d’alerte sont aujourd’hui des garants importants de nos libertĂ©s et de notre dĂ©mocratie. Au service de la vĂ©ritĂ©, leur engagement nous permet de lutter efficacement contre des crimes tels que la corruption, l’évasion fiscale, la surveillance de masse ou encore l’espionnage industriel. Pourtant, ces personnes se retrouvent bien souvent face Ă  un dilemme dire la vĂ©ritĂ© au grand jour ou sacrifier une carriĂšre, un quotidien ou une vie de famille. En effet, les consĂ©quences juridiques et financiĂšres sont des risques rĂ©els et majeurs auxquels s’exposent aujourd’hui les lanceurs d’ de l’importance de protĂ©ger ces derniers afin de faciliter l’alerte, j’ai moi-mĂȘme souhaitĂ© apporter ma signature Ă  la proposition de rĂ©solution que nous examinons. Mmes StĂ©phanie Kerbarh et Jennifer De Temmerman applaudissent. Je veux dire sans ambiguĂŻtĂ© qu’un homme ne peut pas et ne doit pas risquer un siĂšcle de prison pour avoir Ă©tĂ© lanceur d’alerte. C’est une atteinte insupportable aux droits de l’homme. Applaudissements sur les bancs des groupes SOC et FI. – Mmes StĂ©phanie Kerbarh et Jennifer De Temmerman, ainsi que M. CĂ©dric Villani, applaudissent Ă©galement. Le cas de Julian Assange pose Ă  nos dĂ©mocraties un vĂ©ritable dĂ©fi. C’est probablement au niveau europĂ©en que nous pourrions le plus utilement imaginer un vĂ©ritable droit d’asile pour des lanceurs d’alerte notoires. Je lui dis – et nous devons lui dire – notre total soutien. Nous devons Ă©galement nous mobiliser sur le sujet parce que c’est le sens de nos valeurs humanistes et aujourd’hui ce que la France s’attache Ă  faire. Notre pays, conscient de la nĂ©cessitĂ© absolue des lanceurs d’alerte et de leur intĂ©rĂȘt pour la dĂ©mocratie, est pleinement engagĂ© Ă  leurs cĂŽtĂ©s pour assurer leur protection et la transparence de nos sociĂ©tĂ©s. La proposition de loi de mon collĂšgue Sylvain Waserman, rĂ©cemment adoptĂ©e successivement au sein des deux assemblĂ©es, fait des lanceurs d’alerte des piliers de nos dĂ©mocraties. Elle vient ainsi renforcer la loi Sapin 2 de 2016, faisant de la France un pays Ă  la pointe en Europe et dans le monde sur la question des lanceurs d’ revenir Ă  Julian Assange, la situation du lanceur d’alerte soulĂšve cependant plusieurs questions. M. Assange est soumis aux dĂ©cisions de la justice anglaise. Il se trouve ainsi dans un État qui garantit les libertĂ©s individuelles et oĂč la justice est indĂ©pendante. La France n’a pas vocation Ă  interfĂ©rer dans les dĂ©cisions juridiques souveraines de ses alliĂ©s. Oui ! Ainsi, il revient au Royaume-Uni de dĂ©cider du cas de M. Assange, d’autant qu’à notre connaissance et Ă  l’heure oĂč je vous parle, il n’a pas demandĂ© l’asile politique ni un visa en France. Or, si tel Ă©tait le cas, je rappelle qu’il reviendrait Ă  l’OFPRA de traiter sa demande. En effet, ni le Gouvernement ni les parlementaires ne peuvent interfĂ©rer dans les procĂ©dures de demandes d’ plus, il ne s’agit pas uniquement du cas de M. Assange. Vous le savez, le fait de voter en faveur de cette rĂ©solution constituerait une ingĂ©rence française dans les affaires juridiques de ses voisins et mettrait la France en porte-Ă -faux par rapport au droit international. C’est pour cela que le groupe Mouvement dĂ©mocrate MODEM et dĂ©mocrates apparentĂ©s ne soutiendra pas ce texte, malgrĂ© l’idĂ©al qu’il dĂ©fend et le soutien indĂ©fectible que nous devons Ă  M. Assange et Ă  son combat. On soutient, mais on s’en lave les mains ! Mme Natalia Pouzyreff proteste. La parole est Ă  Mme Claudia Rouaux. Je tiens Ă  remercier le groupe LibertĂ©s et territoires d’avoir inscrit cette proposition de rĂ©solution Ă  l’ordre du jour de sa niche parlementaire pour nous permettre de dĂ©battre et d’avancer, je l’espĂšre, sur ce sujet Ă©minemment politique. Il s’agit de protĂ©ger Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, qui a rĂ©vĂ©lĂ© l’espionnage de l’ÉlysĂ©e par nos alliĂ©s amĂ©ricains, mais aussi tous les lanceurs d’alerte poursuivis Ă  ce titre. Il s’agit de dĂ©fendre les libertĂ©s et la dĂ©mocratie, il s’agit de renouer avec une tradition chĂšre Ă  la France, celle d’ĂȘtre le pays des droits de l’ connaissons toutes et tous l’histoire de Julian Assange, qui mĂ©rite d’ĂȘtre rappelĂ©e. Pour avoir rĂ©vĂ©lĂ© des informations d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral au moyen de son site WikiLeaks, notamment l’espionnage par les services secrets amĂ©ricains du PrĂ©sident de la RĂ©publique française et de chefs de gouvernement Ă©trangers, Julian Assange est persĂ©cutĂ© depuis douze ans, mis sur Ă©coute, espionnĂ©, surveillĂ© en permanence. Pendant sept annĂ©es, il s’est rĂ©fugiĂ© dans une piĂšce de 10 mĂštres carrĂ©s Ă  l’ambassade d’Équateur Ă  Londres. Depuis 2019, il est dĂ©tenu dans une prison anglaise de haute sĂ©curitĂ©, dans l’attente du dĂ©libĂ©rĂ© concernant son extradition aux États-Unis oĂč il risque 175 ans de Assange n’a pas simplement fourni des informations d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour le monde, il a donnĂ© des informations concernant particuliĂšrement la France. Julian Assange est donc un alliĂ© de la France, mais il n’est pas protĂ©gĂ©. Pourtant, l’ONU, le Conseil de l’Europe, Amnesty International, Human Rights Watch et des journalistes rĂ©clament sa libĂ©ration. Cette situation dĂ©passe les clivages politiques ; les principes fondamentaux de la dĂ©mocratie sont en raison de son combat fondamentalement politique, il est nĂ©cessaire de protĂ©ger Julian Assange en lui accordant le droit d’asile. Plus gĂ©nĂ©ralement, il est essentiel de permettre Ă  tout lanceur d’alerte de nationalitĂ© Ă©trangĂšre, poursuivi en raison de son combat en faveur de la libertĂ© et de la dĂ©mocratie, de demander une protection Ă  la France. Nous rappelons que le droit d’asile est un droit Ă  valeur constitutionnelle en France. La Commission nationale consultative des droits de l’homme – CNCDH – recommande de permettre aux lanceurs d’alerte de bĂ©nĂ©ficier de ce droit. Le groupe Socialistes et apparentĂ©s, avec d’autres groupes politiques, avait d’ailleurs dĂ©posĂ© un amendement en ce sens sur la proposition de loi de notre collĂšgue Waserman visant Ă  amĂ©liorer la protection des lanceurs d’alerte, mais il n’a pas Ă©tĂ© entendu par la que cette question ne se conjugue pas au passĂ© et que nous connaĂźtrons certainement d’autres Julian Assange, peut-ĂȘtre dĂšs demain, il est urgent de garantir une rĂ©elle protection aux lanceurs d’alerte. Ainsi, pour que toutes celles et tous ceux qui s’engagent au nom de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, parfois au pĂ©ril de leur vie, puissent compter sur le soutien de la France et bĂ©nĂ©ficier de sa protection, nous voterons cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. La parole est Ă  Mme Patricia Lemoine. Nous sommes rĂ©unis aujourd’hui pour dĂ©battre, il faut en convenir, d’un sujet sensible. En effet, personne ne peut rester insensible Ă  la situation de Julien Assange qui, rappelons-le, encourt une peine d’emprisonnement de 175 ans pour avoir commis le crime d’ĂȘtre lanceur d’alerte. Bien entendu, c’est inacceptable sur le principe et contraire Ă  nos valeurs humanistes et europĂ©ennes. Je tiens donc Ă  indiquer que je m’exprimerai au nom d’une large majoritĂ© des dĂ©putĂ©s du groupe Agir ensemble qui ne peuvent soutenir ce texte, uniquement pour des raisons fondĂ©es sur le droit interne et le droit premier lieu, vous nous invitez Ă  accorder l’asile politique Ă  Julian Assange. Selon l’OFPRA, l’asile est la protection qu’accorde un État d’accueil Ă  un Ă©tranger qui ne peut, contre la persĂ©cution, bĂ©nĂ©ficier de celle des autoritĂ©s de son pays d’origine ». Or Julian Assange est dĂ©tenu en Grande-Bretagne. Le risque qu’il encourt actuellement est l’extradition vers les États-Unis. Le droit Ă  un procĂšs Ă©quitable garanti par les droits britannique et europĂ©en Ă  l’article 6 de la CEDH d’une part, et le due process of law amĂ©ricain protĂ©gĂ© par le Bill of Rights d’autre part, sont certes diffĂ©rents, mais assurent objectivement une procĂ©dure judiciaire digne de grands pays dĂ©mocratiques. Accorder le statut de rĂ©fugiĂ© politique Ă  Julian Assange reviendrait Ă  ne pas reconnaĂźtre l’impartialitĂ© de ces deux systĂšmes deuxiĂšme lieu, vous nous invitez Ă  faciliter l’accĂšs au statut de rĂ©fugiĂ© pour les lanceurs d’alerte Ă©trangers et Ă  leur accorder l’asile politique. L’OFPRA n’est aujourd’hui compĂ©tent que pour traiter les demandes d’asile dĂ©posĂ©es sur le territoire français. Il ne peut ĂȘtre saisi par une personne se trouvant Ă  l’étranger. Toutefois, un ressortissant Ă©tranger peut d’ores et dĂ©jĂ  solliciter un visa au titre de l’asile auprĂšs des autoritĂ©s françaises sur son lieu de rĂ©sidence. Un ressortissant Ă©tranger qui l’obtient pourra venir en France de maniĂšre rĂ©guliĂšre et poursuivre la procĂ©dure de demande d’asile. DĂšs lors, cette demande est largement troisiĂšme lieu, vous nous invitez Ă  saisir le Conseil de l’Europe en vue d’engager les travaux d’élaboration d’une convention spĂ©cifique visant Ă  confĂ©rer le statut de rĂ©fugiĂ© aux lanceurs d’alerte. Au mois d’aoĂ»t 2019 dĂ©jĂ , la commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’AssemblĂ©e parlementaire du Conseil de l’Europe, par la voix du rapporteur Sylvain Waserman, a invitĂ© le comitĂ© des ministres Ă  lancer le processus de nĂ©gociation d’une convention sur la protection des lanceurs d’alerte. Cette recommandation a d’ailleurs Ă©tĂ© votĂ©e par les dĂ©putĂ©s de notre groupe, Alexandra Louis et Dimitri viens Ă  la quatriĂšme invitation, appelant Ă  faire des lanceurs d’alerte une prioritĂ© de travail des institutions communautaires. Il faut rappeler ici que le 23 octobre 2019 a Ă©tĂ© adoptĂ©e une directive europĂ©enne sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union or une directive europĂ©enne a un effet direct dans le droit des pays de l’ France, la proposition de loi visant Ă  amĂ©liorer la protection des lanceurs d’alerte et la proposition de loi organique visant Ă  renforcer le rĂŽle du DĂ©fenseur des droits en matiĂšre de signalement d’alerte ont Ă©tĂ© rĂ©cemment votĂ©es par notre Parlement. La commission mixte paritaire a Ă©tĂ© conclusive mardi dernier ces lois une fois promulguĂ©es feront de la France un pays Ă  la pointe en Europe et dans le monde sur la question des lanceurs d’alerte », selon les mots du rapporteur Sylvain Waserman, auxquels je souscris. Par ces textes, notre pays est allĂ© encore plus loin que les exigences posĂ©es dans la loi Sapin 2 et dans la directive europĂ©enne, ce dont nous nous fĂ©licitons. Il faut toutefois souligner que, mĂȘme dans ce cadre, Julian Assange n’aurait pu bĂ©nĂ©ficier de ce statut car il a rĂ©vĂ©lĂ© des informations couvertes par le secret de la dĂ©fense nationale, lesquelles sont exclues du champ de l’alerte permettant la reconnaissance du statut de lanceur d’ membres du groupe Agir ensemble voteront librement. Pour ma part, afin de respecter la volontĂ© de la majoritĂ© de mes collĂšgues, je voterai contre en formant le vƓu, monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, que tous les moyens soient mis en Ɠuvre pour que Julien Assange recouvre la libertĂ©. La parole est Ă  M. François Ruffin. Quand la France se grandit-elle ? Quand sommes-nous fiers de notre pays ? La France se grandit quand elle fait rĂ©sonner son non face Ă  l’ordre mondial, face Ă  un ordre injuste. Nous sommes fiers d’elle, fiers de nous, quand elle fait entendre sa voix, sa voix d’indĂ©pendance et de rĂ©sistance, mĂȘme face aux superpuissances. Nous sommes fiers de la France de 1789, notre fondation, qui affronta toutes les monarchies, toutes les tyrannies rassemblĂ©es. Nous sommes fiers du non opposĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, un certain 18 juin, Ă  une Europe nazie ; nous sommes fiers du non de Dominique de Villepin, du non de Jacques Chirac Ă  la guerre en Irak ; nous sommes fiers encore du non, lancĂ© par le peuple français, un 29 mai, contre la concurrence libre et non faussĂ©e. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. VoilĂ  ma France !Quand, en revanche, avons-nous honte ? Quand la France se courbe, quand elle s’aplatit, quand elle se rĂ©trĂ©cit mĂȘme, quand on la fait cocue et qu’elle dit merci. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. Il y a dix ans prĂ©cisĂ©ment, nous apprenions grĂące Ă  Edward Snowden et Ă  Julian Assange que la NSA, la National Security Agency, les grandes oreilles amĂ©ricaines, avaient espionnĂ© durant des annĂ©es trois prĂ©sidents de la RĂ©publique française, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que des ministres de l’économie, et exercĂ© une surveillance massive Ă  travers 70 millions d’enregistrements Paris a-t-il rĂ©agi ? En ne rĂ©agissant pas. Il faut qu’on garde la mesure de tout cela », dĂ©clare StĂ©phane Le Foll, alors porte-parole du Gouvernement. On n’est pas lĂ  pour dĂ©clencher des ruptures diplomatiques. Il y a trop de liens », poursuit-il avant de s’envoler vers Washington, pour y discuter du grand marchĂ© transatlantique. Et François Hollande se montre presque content Le prĂ©sident Obama, dans le coup de tĂ©lĂ©phone que j’ai eu avec lui, m’a confirmĂ© que la prĂ©sidence de la RĂ©publique ne faisait plus l’objet de ciblage. » Le Monde conclut alors L’avenir dira peut-ĂȘtre un jour pourquoi Paris est restĂ© si discret. »L’avenir a juste confirmĂ© notre lĂąchetĂ©. Car, quoi ? La France est surveillĂ©e par un alliĂ© jusqu’à l’ÉlysĂ©e et nous ne prenons aucune mesure de rĂ©torsion ! Nous n’avons aucun sursaut d’orgueil, de fiertĂ©. Nous ne faisons rien pour imposer le respect. Cette France, oui, cette France qui se laisse piĂ©tiner, elle me fait honte ! Et pire encore quel secours, quelle protection apporte notre pays Ă  Edward Snowden et Julian Assange quand ils sont poursuivis, pourchassĂ©s, traquĂ©s par nos amis amĂ©ricains ? Aucun ! Aucun secours ! Aucune protection ! Jusqu’à la 3 juillet 2013, jour de honte, la France refuse qu’Evo Morales, le prĂ©sident bolivien, survole notre territoire. Pourquoi ? Parce que son avion Ă©tait soupçonnĂ© de transporter Edward Snowden. Mesure-t-on notre lĂąchetĂ© ? Et pour Julian Assange, donc, pour Julian Assange enfermĂ© depuis dix ans, quelle main avons-nous tendue ? Aucune. Rien. Pas un geste envers l’homme qui a rĂ©vĂ©lĂ© que notre pays avait Ă©tĂ© victime d’un espionnage gĂ©nĂ©ralisĂ©. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de l’homme, au nom des droits d’un homme jamais jugĂ©, jamais condamnĂ© et pourtant emprisonnĂ©. Le rapporteur spĂ©cial de l’ONU sur la torture, Nils Melzer a pourtant Ă©crit Julian Assange doit Ă  prĂ©sent ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement, rĂ©habilitĂ© et indemnisĂ© pour les abus et l’arbitraire auxquels il a Ă©tĂ© exposĂ©. » Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Bravo ! On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de la presse, auxquels le reporter que je suis est attachĂ©. Quel est le seul crime qu’il ait commis ? Avoir divulguĂ© des vĂ©ritĂ©s, notamment sur les guerres amĂ©ricaines en Irak et en Afghanistan. C’est en tant que journaliste qu’il a suscitĂ© la colĂšre de Washington, c’est en tant que lanceur d’alerte qu’il risque une extradition, avec Ă  la clef 175 annĂ©es de un autre motif devrait nous pousser, nous, l’AssemblĂ©e nationale, Ă  accueillir Julian Assange, un motif qui nous tient Ă  cƓur, Ă  nous, Français, puisqu’il est patriotique nous devons l’accueillir pour nous, ne serait-ce que par orgueil, pour services rendus Ă  notre nation. Nous devons l’accueillir pour la France, pour notre pays, en choisissant le chemin de la fiertĂ© plutĂŽt que celui de la honte, en choisissant la libertĂ© plutĂŽt que la servilitĂ©. C’est vrai ! Comme l’énonçait AndrĂ© Malraux Le mot "non", fermement opposĂ© Ă  la force, possĂšde une puissance mystĂ©rieuse qui vient du fond des siĂšcles. Toutes les plus hautes figures spirituelles de l’humanitĂ© ont dit non Ă  CĂ©sar. L’esclave dit toujours oui. » Et vous, vous allez encore dire oui, vous cacher derriĂšre de grands principes, derriĂšre des motifs techniques, derriĂšre des prĂ©textes juridiques, derriĂšre de belles phrases dans lesquelles vous dĂ©clarerez apporter tout votre soutien, puis vous allez vous en laver les mains, tel Ponce Pilate. Vous n’allez signifier au Royaume-Uni et aux États-Unis ni dĂ©saccord ni refus. Vous allez choisir la voie de la honte, le chemin de la servilitĂ© ! Applaudissements sur les bancs des groupes FI et LT. Bravo Ruffin tu as parlĂ© clair ! La parole est Ă  M. CĂ©dric Villani. Avant de commencer, je tiens Ă  remercier AurĂ©lien TachĂ© de m’avoir laissĂ© sa place pour m’exprimer dans la discussion gĂ©nĂ©rale. Avez-vous quelque chose Ă  dire ? » c’était la question que l’on pouvait lire, le 1er mai 2015, sur un Ă©criteau placĂ© Ă  cĂŽtĂ© de trois statues grandeur nature de Julian Assange, Bradley Chelsea Manning et Edward Snowden sur l’Alexanderplatz Ă  Berlin, trois personnes qui ont rĂ©volutionnĂ© le journalisme et qui incarnent aujourd’hui, plus peut-ĂȘtre que quiconque, les lanceurs d’alerte. Les rĂ©vĂ©lations divulguĂ©es par Manning et publiĂ©es par WikiLeaks concernaient des crimes de guerre en Afghanistan et en Irak. Celles de Snowden, qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien actif de Assange, portaient sur des opĂ©rations d’espionnage numĂ©rique d’une ampleur sans prĂ©cĂ©dent dans l’histoire de l’humanitĂ©. Elles ont fait voler en Ă©clats la statue des États-Unis, protecteurs des libertĂ©s individuelles. Elles ont fait entrer le journalisme et le monde dans une nouvelle Ăšre. Sans elles, nous n’aurions toujours pas de rĂšglement gĂ©nĂ©ral de protection des donnĂ©es en tant d’autres lanceurs d’alerte aux États-Unis, ils ont payĂ© un lourd tribut, mais plus lourd que leurs homologues et bien plus encore que les criminels de guerre qu’ils ont dĂ©noncĂ©s Manning, aprĂšs neuf mois de cachot, a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă  trente-cinq ans de prison, puis graciĂ©e in extremis par le prĂ©sident Obama ; Snowden est exilĂ© Ă  vie ; Assange, pour sa part, a dĂ©jĂ  subi dix ans de rĂ©clusion au sein de l’ambassade d’Équateur Ă  Londres, puis dans une prison haute sĂ©curitĂ© de la mĂȘme ville. Pour quel maigre chef d’accusation officiel ? Avoir brisĂ© sa pĂ©riode de libertĂ© sous caution, dans le cadre d’une pseudo-enquĂȘte sur une accusation de mƓurs, de toute façon abandonnĂ©e depuis longtemps. Personne n’est dupe le seul crime d’Assange est d’avoir Ă©tĂ© trop bon Ă©diteur, d’avoir si bien fait son travail que le Time Magazine lui a dĂ©cernĂ© le titre de personnalitĂ© de l’annĂ©e 2010. Et c’est pour cela qu’il serait passible de 175 ans de prison ?Qu’il s’agisse de Manning, de Snowden ou d’Assange, ils savaient tous, quand ils se sont dĂ©cidĂ©s Ă  passer Ă  l’acte, qu’ils pouvaient recevoir une balle perdue. Des personnalitĂ©s publiques amĂ©ricaines ne se sont pas privĂ©es d’appeler au meurtre d’Assange, scĂ©nario qui a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© puis abandonnĂ© par la CIA. S’ils n’avaient pas eu autant de force de caractĂšre, ils auraient aussi pu finir comme Aaron Swartz, activiste de la libertĂ© d’internet, persĂ©cutĂ© jusqu’au suicide avant ses 27 ans. Sous la menace, emprisonnĂ©s, isolĂ©s, ils sont restĂ©s solidaires envers et contre tout – un Ă©pisode hĂ©roĂŻque dans un feuilleton dramatique d’une immense confusion, parsemĂ© de mensonges d’État, de dĂ©nigrements, d’attaques insidieuses et d’une procĂ©dure judiciaire d’une complexitĂ© ce serait un piĂšge, ce soir, d’explorer l’aspect technique du dossier. Des experts indĂ©pendants sur la dĂ©tention arbitraire l’ont dĂ©jĂ  fait aux Nations unies. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. AprĂšs un travail rigoureux, dans un processus auquel la SuĂšde et la Grande-Bretagne Ă©taient parties prenantes, ils ont rendu leur verdict Assange est un prisonnier politique, soumis depuis plus d’une dĂ©cennie Ă  une torture psychologique qui rendrait fou n’importe qui. Le gouvernement britannique, face Ă  ce verdict dĂ©rangeant, n’a trouvĂ© d’autre rĂ©ponse que de dĂ©noncer un travail d’amateur ! C’est pourtant bien un avis Ă©tayĂ©, Ă©mis aprĂšs un travail de plusieurs annĂ©es, fouillĂ© et appuyĂ© sur les droits nationaux et internationaux. Nils Melzer, rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture, l’a dit on ne peut plus clairement M. Assange doit maintenant ĂȘtre immĂ©diatement libĂ©rĂ©, rĂ©habilitĂ© et indemnisĂ© pour les abus et l’arbitraire auxquels il a Ă©tĂ© exposĂ©. » MĂȘmes mouvements. Le droit a parlĂ© mais rien ne bougera sans le rapport de force politique. Assange est soutenu par les reprĂ©sentants de la presse du monde entier, qui lui ont dĂ©cernĂ© des dizaines de prix pour l’action de WikiLeaks. D’Amnesty International Ă  Reporters sans FrontiĂšres, en passant par la Freedom of the Press Foundation, l’Union amĂ©ricaine pour les libertĂ©s civiles et le ComitĂ© pour la protection des journalistes, ils ont tous pris parti. Ils ne s’y trompent pas l’attaque contre Assange, commencĂ©e par l’administration Obama, renforcĂ©e sous Trump, maintenue sous Biden, est une attaque contre tout le journalisme d’investigation que dire des mĂ©thodes employĂ©es par cette administration qui foule aux pieds les libertĂ©s individuelles jusqu’à enregistrer les conversations d’Assange avec ses avocats et rĂ©cupĂ©rer toutes les donnĂ©es Google des membres de WikiLeaks – une administration si arrogante qu’elle a la prĂ©tention de juger un journaliste australien pour des actions qu’il a effectuĂ©es depuis la SuĂšde ou la France ?Moi qui ai tant admirĂ©, pour en avoir bĂ©nĂ©ficiĂ©, les talents d’accueil de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, moi dont la carriĂšre scientifique doit tant aux campus vibrants et ouverts d’Atlanta, de Berkeley ou de Princeton, je reste sidĂ©rĂ© devant un tel dĂ©voiement des valeurs aux valeurs historiques de la nation française, voici venu le moment de les honorer. Avez-vous quelque chose Ă  dire ? » Oui, ce soir nous avons quelque chose Ă  dire, grĂące au groupe LibertĂ©s et territoires et Ă  cette proposition de rĂ©solution prĂ©sentĂ©e par nos collĂšgues Jennifer De Temmerman, Jean Lassalle, François Ruffin et d’autres encore, tous trĂšs impliquĂ©s. Ce soir, c’est le moment, chers collĂšgues, par vos dĂ©clarations et vos votes, de porter la voix de la France qui ne saura se faire respecter que si elle parle haut, c’est le moment d’affirmer votre attachement Ă  la libertĂ© et aux valeurs universelles qui fondent notre dĂ©mocratie, c’est le moment de clamer tant notre indignation devant la force arbitraire qui broie Julian Assange que notre volontĂ© de le protĂ©ger. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Bravo ! La discussion gĂ©nĂ©rale est parole est Ă  M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© du commerce extĂ©rieur et de l’attractivitĂ©. Le commerce l’emporte sur le droit ! Est-ce le message que l’on envoie depuis la tribune ? Comment se fait-il que ce ne soit pas le ministre chargĂ© des affaires Ă©trangĂšres qui s’exprime ? Mais tais-toi ! Laissez-moi d’abord rappeler les faits. M. Julian Assange, qui est un ressortissant australien, s’est rĂ©fugiĂ© pendant sept ans au sein de l’ambassade de l’Équateur Ă  Londres, jusqu’en avril 2019, date Ă  laquelle il a Ă©tĂ© remis aux autoritĂ©s britanniques. Les États-Unis ont alors lancĂ© une procĂ©dure d’extradition en mai 2019, dont l’examen par les autoritĂ©s britanniques a commencĂ© en fĂ©vrier justice britannique s’est prononcĂ©e en premiĂšre instance, le 4 janvier 2021, contre la demande d’extradition formulĂ©e par les États-Unis, en prenant en considĂ©ration les risques que celle-ci ferait peser sur la santĂ© mentale de M. Assange. Cette dĂ©cision a fait l’objet d’un appel par l’autoritĂ© de poursuite britannique pour le compte des États-Unis. Dans une dĂ©cision du 10 dĂ©cembre 2021, la Haute Cour de justice britannique a estimĂ© que les garanties donnĂ©es par les autoritĂ©s amĂ©ricaines en matiĂšre de conditions de dĂ©tention Ă©taient suffisantes pour autoriser l’extradition de M. Assange vers les États-Unis. Le 24 janvier 2022, la Haute Cour de justice britannique a autorisĂ© M. Assange Ă  faire appel de cette dĂ©cision devant la Cour suprĂȘme du le voyez, cette situation juridique concerne au premier chef les autoritĂ©s judiciaires du Royaume-Uni. Nous considĂ©rons que le Royaume-Uni est un État de droit et nous faisons confiance Ă  sa la proposition de rĂ©solution qui vous est soumise prĂ©voit l’éventualitĂ© d’une demande d’asile politique en France de M. Assange. Avant toute chose, permettez-moi de vous rappeler le cadre juridique d’une telle demande en application du code de l’entrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit d’asile, il appartient exclusivement Ă  l’Office français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides, sous le contrĂŽle juridictionnel de la Cour nationale du droit d’asile, de se prononcer en matiĂšre d’éligibilitĂ© Ă  la protection internationale et de reconnaĂźtre la qualitĂ© de rĂ©fugiĂ© Ă  une personne qui invoque la crainte de la loi, l’OFPRA n’est compĂ©tent pour connaĂźtre d’une demande d’asile qu’autant qu’elle a prĂ©alablement Ă©tĂ© enregistrĂ©e par l’autoritĂ© administrative compĂ©tente il ne traite donc que les demandes dĂ©posĂ©es sur le sol français et ne peut ĂȘtre saisi depuis l’étranger. Pour demander asile en France, un ressortissant Ă©tranger qui se trouve en dehors de notre territoire doit solliciter auprĂšs des autoritĂ©s consulaires françaises un visa dont la dĂ©livrance relĂšve in fine du ministĂšre de l’intĂ©rieur. En 2015, M. Assange avait exprimĂ© par voie de presse son intention de demander asile en France ; cependant, Ă  ce jour, le Gouvernement n’a eu connaissance, de sa part, ni d’une telle demande formelle, ni d’une demande de visa – puisqu’il rĂ©side Ă  l’étranger – aux fins de demander l’ vous le voyez, cette question n’est pas nouvelle. InterrogĂ©es au sujet de leur dĂ©cision au cas oĂč M. Assange demanderait effectivement l’asile politique, les autoritĂ©s françaises avaient alors estimĂ© qu’il n’y aurait pas lieu de rĂ©pondre favorablement Ă  cette demande, compte tenu d’élĂ©ments liĂ©s Ă  la situation de fait comme Ă  la situation juridique de l’intĂ©ressĂ© or il n’apparaĂźt pas que ces Ă©lĂ©ments aient Ă©voluĂ© depuis. Toutefois, la situation de droit et de fait de M. Assange ne remet aucunement en cause notre engagement constant en faveur de la libertĂ© d’expression et de la protection des lanceurs d’ part, en effet, la loi française consacre la libertĂ© d’expression comme l’un des piliers de la dĂ©mocratie. Elle n’est pas absolue le corpus juridique qui l’encadre depuis la loi du 29 juillet 1881 a progressivement Ă©tĂ© Ă©toffĂ© par l’adjonction de rĂšgles concernant le respect de la personne, la protection des mineurs et la rĂ©pression de l’injure, de la diffamation ou de l’atteinte Ă  la vie privĂ©e. ConformĂ©ment Ă  notre tradition libĂ©rale et aux prescriptions de la loi de 1881, les abus de la libertĂ© d’expression ne peuvent ĂȘtre sanctionnĂ©s que par le juge judiciaire, gardien des libertĂ©s, sans intervention du pouvoir part, avec la loi Sapin 2 du 9 dĂ©cembre 2016, la France a fait partie des dix premiers États membres de l’Union europĂ©enne Ă  s’ĂȘtre dotĂ©s d’un texte protĂ©geant les lanceurs d’alerte – il en rĂ©sulte ce statut juridique du lanceur d’alerte que vous Ă©voquiez, entourĂ© de conditions protectrices pour les diffĂ©rentes parties prenantes. La proposition de rĂ©solution mentionne en outre la dimension europĂ©enne de notre action sur ce point la France a ainsi jouĂ© un rĂŽle moteur en vue de faire aboutir les nĂ©gociations concernant la directive adoptĂ©e le 7 octobre 2019 sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union europĂ©enne. Nous avons dĂ©fendu une approche Ă©quilibrĂ©e, permettant de prĂ©server un instrument unique au champ d’application large, Ă  mĂȘme de protĂ©ger le plus largement possible les lanceurs d’alerte contre le risque de reprĂ©sailles tout en garantissant un dispositif juridique proportionnĂ© aux diffĂ©rents niveaux de gravitĂ©. La directive prĂ©voit la possibilitĂ© d’un signalement externe, soit directement, soit Ă  l’issue d’un signalement interne restĂ© vain, ainsi qu’une protection, sous certaines rĂ©serves, en cas de divulgation au le savez, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, Sylvain Waserman – que je remercie – a dĂ©posĂ© le 21 juillet 2021 une proposition de loi visant Ă  transposer cette directive et qui, en rĂ©alitĂ©, va plus loin que les dispositions europĂ©ennes. Elle remĂ©die Ă  plusieurs limites de la loi Sapin 2, notamment en renforçant l’accessibilitĂ© aux dispositifs d’alerte par la suppression de l’obligation de lancer l’alerte en interne avant de les faire connaĂźtre Ă  des interlocuteurs externes Ă  l’organisation concernĂ©e. Elle Ă©tend Ă©galement la protection des lanceurs d’alerte Ă  ceux qui facilitent leur tĂąche et qui peuvent ĂȘtre des personnes morales Ă  but non lucratif. Le Gouvernement ayant engagĂ© la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e le 25 octobre 2021, le texte a Ă©tĂ© adoptĂ©, aprĂšs modifications, Ă  l’unanimitĂ© par l’AssemblĂ©e nationale le 17 novembre je me rĂ©jouis que les dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs qui se sont rĂ©unis en commission mixte paritaire le 1er fĂ©vrier dernier soient parvenus Ă  un compromis, si bien que le nouveau cadre de protection des lanceurs d’alerte entrera en vigueur dans les tout prochains ce thĂšme, la France est un bon Ă©lĂšve Ă  ce stade, aucun État membre de l’Union europĂ©enne n’a respectĂ© le dĂ©lai de transposition de deux ans fixĂ© pour la directive. Ainsi que l’évoquait M. Mbaye, nous pourrions poursuivre nos efforts en vue d’inciter nos partenaires europĂ©ens Ă  la transposer Ă©galement, amĂ©liorant la protection des lanceurs d’alerte en Europe. Je tiens toutefois Ă  rappeler que le cadre juridique de cette protection reste tout Ă  fait distinct de celui de l’asile politique des lanceurs d’alerte peuvent certes, s’ils remplissent les conditions requises, bĂ©nĂ©ficier de la protection des demandeurs d’asile ou de la protection subsidiaire, mais ce sont lĂ , je le rĂ©pĂšte, deux sujets et deux statuts la proposition de rĂ©solution fait rĂ©fĂ©rence aux travaux du Conseil de l’Europe, oĂč ont Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©s plusieurs instruments visant Ă  instaurer des normes en matiĂšre de signalement et en matiĂšre de protection des lanceurs d’alerte. La Convention civile sur la corruption et la Convention pĂ©nale sur la corruption, adoptĂ©es en 1999, incitent notamment les États parties, dont la France, Ă  prendre des mesures de protection des personnes qui divulguent des informations dans l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. En 2014, le comitĂ© des ministres du Conseil de l’Europe a adoptĂ© une recommandation traitant spĂ©cifiquement de la protection des lanceurs d’ comme vous le souhaitez et comme le recommande l’APCE, un instrument gĂ©nĂ©ral et juridiquement contraignant relatif aux lanceurs d’alerte ? Le comitĂ© des ministres a clairement exprimĂ© sa position Ă  cet Ă©gard le 29 avril 2020 La nĂ©gociation d’un instrument contraignant, telle une convention, reprĂ©senterait un processus long et au rĂ©sultat incertain compte tenu de la complexitĂ© du sujet et de la diversitĂ© des solutions adoptĂ©es par les États membres pour protĂ©ger les lanceurs d’alerte. » Il estime plus opportun Ă  ce stade d’encourager les États Ă  appliquer pleinement les recommandations existantes, au besoin avec l’assistance technique des comitĂ©s et organes compĂ©tents du Conseil de l’ l’ensemble des raisons que je viens d’évoquer, vous comprendrez
 Non, on ne comprend pas ! 
que le Gouvernement soit dĂ©favorable Ă  la proposition de rĂ©solution. Vous aurez nĂ©anmoins pu constater, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, qu’il demeure pleinement conscient de l’importance de la protection nationale et internationale des lanceurs d’alerte. La France continuera d’ĂȘtre exemplaire Ă  cet Ă©gard, suivant une approche Ă©quilibrĂ©e protĂ©geant toutes les parties concernĂ©es. M. Bruno Questel applaudit. Sur l’ensemble de la proposition de rĂ©solution, je suis saisie par le groupe Socialistes et apparentĂ©s et par le groupe La RĂ©publique en marche d’une demande de scrutin public. Le scrutin est annoncĂ© dans l’enceinte de l’AssemblĂ©e nationale. À la demande du groupe La RĂ©publique en marche, la sĂ©ance est suspendue. La sĂ©ance, suspendue Ă  vingt-trois heures dix, est reprise Ă  vingt-trois heures quinze. La sĂ©ance est reprise. Dans les explications de vote, la parole est Ă  M. Alexis CorbiĂšre. Je me permets de monter Ă  la tribune car c’est peut-ĂȘtre tout ce qu’il reste finalement. Exclamations sur quelques bancs du groupe LaREM. Soyez Ă©lĂ©gants, chers collĂšgues. Le sujet est grave nous pouvons lui accorder une certaine homme a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort, en rĂ©alitĂ©, en Ă©tant condamnĂ© Ă  l’enfermement. Je vais citer quelqu’un On va tout de mĂȘme rappeler ce qu’il a permis de rĂ©vĂ©ler. Il a permis de rĂ©vĂ©ler en France que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient Ă©tĂ© espionnĂ©s par les AmĂ©ricains, ça n’est pas rien. Il a permis de rĂ©vĂ©ler Ă©galement que Pierre Moscovici et François Baroin, deux ministres français de l’économie, avaient fait l’objet d’une opĂ©ration d’espionnage Ă©conomique conduite par les États-Unis. » Celui qui parlait ainsi s’appelait Éric Dupond-Moretti il Ă©tait alors avocat de M. Julian Assange. Excellent ministre ! Il parlait vrai, et vous le jugez aujourd’hui excellent ministre. Oui ! Avant d’ĂȘtre ministre, il n’était dĂ©jĂ  pas mauvais, notamment lorsqu’il s’exprimait vous le jugez excellent, soyez fidĂšles Ă  sa parole. Comment un homme, dont le dĂ©lit est prĂ©cisĂ©ment d’avoir permis Ă  la France de faire face Ă  ceux qui veulent mettre en cause son indĂ©pendance, ne devrait-il pas bĂ©nĂ©ficier de l’aide de la France ? À quoi se juge une grande nation libre et indĂ©pendante ? Au fait que, prĂ©cisĂ©ment, mĂȘme si vous jugez les États-Unis d’AmĂ©rique comme un pays ami, nous devons leur dire que le sort qu’ils ont rĂ©servĂ© Ă  Julian Assange est intolĂ©rable. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. Notre indĂ©pendance se jugera Ă  notre capacitĂ© Ă  dire, sur ce dossier trĂšs clair, qu’il est hors de question que cet homme, qui est un lanceur d’alerte, un journaliste, soit mis aux fers. Un dĂ©putĂ© du groupe LaREM agite les bras. Vous levez les mains en faisant le marionnettiste, collĂšgue. Mais qui est la marionnette de qui dans cette histoire ? Le dossier est clair ! Monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, je vous ferai un reproche, si vous me le permettez vous n’avez jamais Ă©voquĂ© le cas de Julian Assange Ă  cette tribune. Jamais ! M. François Ruffin applaudit. Vous avez fait un cadrage juridique, mais jamais vous ne vous ĂȘtes prononcĂ© comme citoyen, comme ministre, comme responsable politique, sur un dossier qui est limpide – c’est ce que montre notamment le rapport rĂ©alisĂ© par tous ceux qui y ont travaillĂ© au sein de l’ONU. Julian Assange est parfaitement innocent, et vous le savez ! Tout le monde le sait ! Monsieur Dupond-Moretti le sait ! Et que faisons-nous ? Nous ne prenons pas position ? Il s’agit de notre honneur en tant que nation ! Ceux qui ont pris la parole ici sans soutenir Julian Assange ont manifestĂ© une marque de servitude et d’avilissement face aux États-Unis d’AmĂ©rique. Ce n’est pas sĂ©rieux ! Au-delĂ  du cas de Julian Assange, il s’agit d’envoyer un message clair Ă  une puissance fĂ»t-elle amie nous n’acceptons pas le sort qui est fait Ă  cet homme !Cette proposition de rĂ©solution parle vrai, parle juste. Il est tard envoyons un signal de lumiĂšre dans la nuit que traverse cet homme. MM. François Ruffin et Jean Lassalle applaudissent. Cela ne permettra peut-ĂȘtre pas de l’arracher aux griffes de ceux qui l’ont enfermĂ©, mais le fait qu’une grande nation comme la France, attachĂ©e Ă  la libertĂ©, envoie ce signal, quel rĂ©confort pour lui et pour tous ceux qui, comme lui, sont des lanceurs d’alerte ! Chers collĂšgues, faisons preuve de courage. Soyons Français, tout simplement fidĂšles Ă  notre histoire votons cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. – M. François Ruffin applaudit Ă©galement. La parole est Ă  Mme Jennifer De Temmerman. La majoritĂ© va s’exprimer, tout de mĂȘme ? Exclamations sur les bancs du groupe LaREM. Ce soir finalement, quoi qu’il arrive, nous aurons rĂ©ussi. Julian Assange aura reçu le soutien de ceux qui, en France, accordent un prix Ă  la vĂ©ritĂ©, Ă  la libertĂ© et aux droits humains. Nous ne sommes pas naĂŻfs, nous savons aussi que sa situation n’aurait pas Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e ce soir nous n’avons jamais prĂ©tendu le contraire. Nous avons entendu vos arguments, chers collĂšgues, mais il s’agit d’une proposition de rĂ©solution, c’est-Ă -dire avant tout d’un geste symbolique, qui dit de nous ce que nous sommes et ce que nous dĂ©fendons. Comme tant d’autres gestes symboliques dans cet hĂ©micycle, il s’oppose Ă  une situation que vous-mĂȘme jugez j’entends que l’OFPRA est seul habilitĂ© Ă  traiter la demande que Julian Assange pourrait dĂ©poser, mais il est des cas oĂč l’exĂ©cutif a su intervenir pour faire obtenir la nationalitĂ© française Ă  des hĂ©ros du quotidien. TrĂšs bien ! » et applaudissements sur les bancs du groupe LT. Elle a su le faire aussi dans des situations plus graves, par exemple pour Lassana Bathily, qui est intervenu lors de la prise d’otages de l’Hyper pourrais dĂ©ployer tous vos arguments, chers collĂšgues, et les dĂ©monter un par un. Mais ce qui compte ce soir, finalement, ce n’est pas que nous demandions d’accorder l’asile Ă  Julian Assange c’est que nous assurions de notre soutien un homme Ă©puisĂ© et diminuĂ©, moralement et physiquement – jusqu’au point de ne plus y voir faute de lumiĂšre du jour, nous disaient ses proches –, un homme qui n’a jamais mĂ©ritĂ© un tel sort mais qui a mĂ©ritĂ©, au contraire, notre respect et notre reconnaissance. Les convictions demandent des actes. Je vous en prie ce soir, nous pouvons voter pour lui dĂ©clarer simplement notre soutien. Nous travaillerons ensemble, ensuite, aux meilleures solutions, mais nous aurons au moins envoyĂ© un message clair et fort. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. Monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, nous aurions aimĂ© vous entendre soutenir Julian Assange ; nous aurions aimĂ© vous entendre soutenir l’idĂ©e d’une grande convention, qui a Ă©tĂ© dĂ©fendue par ceux qui ont pris la parole sur les bancs de la majoritĂ© – je les en remercie. Mais nous n’avons pas entendu cela. Alors, dans un esprit de responsabilitĂ©, nous prenons la dĂ©cision de soutenir jusqu’au bout Julian Assange et de lui assurer que nous sommes avec lui. Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe LT. – M. François Ruffin applaudit Ă©galement. Je mets aux voix l’article unique de la proposition de rĂ©solution. Il est procĂ©dĂ© au scrutin. Voici le rĂ©sultat du scrutin Nombre de votants 50 Nombre de suffrages exprimĂ©s 48 MajoritĂ© absolue 25 Pour l’adoption 17 Contre 31 La proposition de rĂ©solution n’est pas adoptĂ©e. Honteux ! ZĂ©ro valeur ! L’ordre du jour appelle la discussion de la proposition de loi constitutionnelle relative Ă  la reconnaissance du vote blanc pour l’élection prĂ©sidentielle nos 3896, 4039. La parole est Ă  M. Jean-FĂ©lix Acquaviva, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la lĂ©gislation et de l’administration gĂ©nĂ©rale de la RĂ©publique. Les annĂ©es d’élections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives, comme cette annĂ©e 2022, sont toujours des moments importants de la vie politique d’un pays. Aussi est-il heureux que nous ayons aujourd’hui l’occasion de dĂ©battre d’un sujet aussi crucial et dĂ©terminant que la crise dĂ©mocratique et les moyens qui sont en notre possession pour y rĂ©pondre. J’ai la conviction que nous touchons ici au cƓur de notre rĂŽle de parlementaires. En effet, nous le savons tous dans cet hĂ©micycle, nos dĂ©mocraties reprĂ©sentatives traversent de sĂ©rieuses turbulences. L’augmentation constante du taux d’abstention en constitue un signal alarmant, qui rĂ©vĂšle la dĂ©saffection croissante des citoyens Ă  l’égard des Ă©lus. Elle doit nous interroger et nous conduire Ă  une rĂ©flexion collective sur le fonctionnement de la dĂ©mocratie en gĂ©nĂ©ral et du suffrage universel en proposition de loi constitutionnelle soumise Ă  notre examen a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e par notre collĂšgue Jean Lassalle, que je salue. Son contenu dĂ©coule d’une croyance forte, celle qu’une meilleure prise en compte du vote blanc lors de l’élection prĂ©sidentielle constituerait un premier pas dans le sens d’une rĂ©conciliation des Français avec la droit Ă©lectoral, le vote blanc a longtemps Ă©tĂ© rendu invisible. Le Conseil d’État a prĂ©cisĂ© dĂšs 1806 que les bulletins blancs devaient ĂȘtre retranchĂ©s des votes Ă©mis et assimilĂ©s aux votes nuls. Ce double principe de l’exclusion des votes blancs des suffrages exprimĂ©s et de leur assimilation aux votes nuls a perdurĂ© jusqu’à une loi du 21 fĂ©vrier 2014. Il s’inscrivait dans une tradition historique, celle d’une conception utilitariste du droit de vote. Dans ce cadre, le suffrage a pour unique finalitĂ© d’arrĂȘter une dĂ©signation en cas d’élection ou une dĂ©cision en cas de rĂ©fĂ©rendum. Dans cette optique, la prise en compte du vote blanc est perçue comme premiĂšre rupture avec cette tradition historique est apparue, comme je l’indiquais, avec la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă  reconnaĂźtre le vote blanc aux Ă©lections, qui a eu pour objet de le distinguer du vote nul. DĂ©sormais, les bulletins blancs sont dĂ©comptĂ©s sĂ©parĂ©ment et annexĂ©s aux procĂšs-verbaux des Ă©lections. Cette Ă©volution lĂ©gislative a permis d’atteindre un premier degrĂ© de reconnaissance juridique du vote blanc qui est ainsi mesurĂ©, et dont la visibilitĂ© est ainsi accrue. Nous savons dĂ©sormais, par exemple, que, lors du second tour de l’élection prĂ©sidentielle de 2017, plus de 3 millions d’électeurs ont fait le choix d’un bulletin blanc, soit 6,4 % des inscrits et 8,5 % des l’avancĂ©e permise par la loi de 2014 est avant tout symbolique. Le vote blanc est en effet mieux reconnu mais il reste sans incidence sur le scrutin. La prĂ©sente proposition de loi constitutionnelle suggĂšre en consĂ©quence d’aller plus loin. En rupture avec la conception strictement utilitariste du droit de vote, elle revient Ă  affirmer que le suffrage universel peut et doit permettre aux citoyens d’exprimer leurs opinions, fussent-elles 1er a ainsi pour objet d’intĂ©grer les votes blancs dans les suffrages exprimĂ©s lors de l’élection prĂ©sidentielle. Il s’agit d’une avancĂ©e importante. Cette question est en effet un serpent de mer de notre vie politique. Au sein de notre assemblĂ©e, elle a fait l’objet de trente-cinq propositions de loi dĂ©posĂ©es depuis 1993. Elle figurait Ă©galement dans le programme de sept des onze candidats Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 2017. Enfin et surtout, elle bĂ©nĂ©ficie d’une adhĂ©sion trĂšs forte des Français en 2017, ils Ă©taient 86 % Ă  se dire favorables Ă  ce que le vote blanc soit comptabilisĂ© dans les suffrages exprimĂ©s lors de l’élection prĂ©sidentielle, quitte Ă  ce que cela conduise Ă  l’invalidation de l’élection au cas oĂč aucun candidat ne parviendrait Ă  obtenir la majoritĂ© absolue des suffrages plus de rĂ©pondre Ă  la volontĂ© des Français, l’évolution proposĂ©e par la prĂ©sente proposition de loi constitutionnelle permettra de lutter contre l’abstention. Au premier tour de l’élection prĂ©sidentielle, celle-ci reprĂ©sentait 16,2 % des inscrits en 2007, 20,5 % en 2012 et 22,2 % en 2017. Au second tour, elle s’élevait Ă  16 % des inscrits en 2007, 19,7 % en 2012 et 25,4 % en 2017. Ces chiffres doivent nous alerter. ReconnaĂźtre que le vote blanc a une vĂ©ritable signification politique et lui donner le pouvoir de changer le cours de l’élection constitue une premiĂšre Ă©tape pour rĂ©concilier les citoyens avec les urnes. En 2017, 78 % des abstentionnistes dĂ©claraient qu’ils auraient votĂ© blanc si cette option avait Ă©tĂ© officiellement des bulletins blancs dans les suffrages exprimĂ©s emporte naturellement des consĂ©quences sur le mode de scrutin prĂ©sidentiel. L’article 2 de la proposition de loi constitutionnelle anticipe la situation dans laquelle aucun candidat n’obtiendrait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s au second tour. Il met en place un dispositif permettant d’éviter tout blocage dispositif initial de la proposition de loi prĂ©voyait que le Conseil constitutionnel invaliderait l’élection si aucun candidat n’obtenait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s et qu’il Ă©tait procĂ©dĂ© Ă  un second scrutin. Par un amendement que je soutiens, notre collĂšgue Jean Lassalle propose de prĂ©ciser que, lors de ce second scrutin, le candidat ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au second tour est Ă©lu. Le dispositif ainsi amendĂ© permettrait un juste Ă©quilibre entre, d’une part, la nĂ©cessitĂ© dĂ©mocratique de donner Ă  ceux qui souhaitent manifester leur refus de faire un choix parmi l’offre politique une incidence sur le scrutin, et, d’autre part, l’impĂ©ratif de stabilitĂ© institutionnelle en limitant Ă  deux le nombre maximum de est donc le sens de cette proposition de loi constitutionnelle, circonscrite par son objet mais profondĂ©ment inspirĂ©e par la vision qu’elle porte de notre dĂ©mocratie et du suffrage universel. MM. Alexis CorbiĂšre et Jean Lassalle applaudissent. La parole est Ă  Mme la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e de la citoyennetĂ©. La proposition de loi constitutionnelle que nous examinons aujourd’hui vise Ă  inclure les votes blancs dans la dĂ©termination des suffrages exprimĂ©s lors de l’élection prĂ©sidentielle. Le texte propose par ailleurs de permettre au Conseil constitutionnel d’annuler une Ă©lection prĂ©sidentielle dans le cas oĂč aucun des candidats ne recueillerait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s et de procĂ©der ainsi Ă  une nouvelle tiens Ă  vous dire que le Gouvernement sera dĂ©favorable Ă  cette Ă©volution, pour plusieurs raisons. D’abord la modification constitutionnelle que vous proposez reprĂ©sente un bouleversement d’ordre juridique majeur Ă  l’égard duquel le Conseil constitutionnel a souhaitĂ© nous mettre en garde. Il reprĂ©sente aussi et surtout un risque pour la soliditĂ© et pour la stabilitĂ© de notre systĂšme institutionnel. C’est pourquoi il nous semble que nous ne pouvons pas y tiens nĂ©anmoins Ă  saluer l’occasion qui nous est donnĂ©e aujourd’hui de dĂ©battre de la signification du vote blanc, de cette non-expression d’un choix qui tĂ©moigne, dans la plupart des cas, d’une forme d’insatisfaction vis-Ă -vis de l’offre politique existante, ainsi que de l’éloignement de beaucoup de nos concitoyens de la sphĂšre publique. Ce dĂ©bat devrait nous permettre de nous poser davantage la question de savoir comment nous pouvons, nous, responsables politiques, intĂ©resser de nouveau nos concitoyens au dĂ©bat dĂ©mocratique, rĂ©enchanter la politique, pour que chacun puisse vouloir exprimer sa prĂ©fĂ©rence, au lieu de se mettre en retrait, soit en s’abstenant, soit mĂȘme en refusant de procĂ©der Ă  un choix lors de l’ c’est cela qui devrait ĂȘtre le cƓur de notre dĂ©bat. Nous devons entendre les raisons qui amĂšnent nos concitoyens Ă  s’exprimer Ă  travers un bulletin de vote blanc et nous donner collectivement les moyens de faire revenir les Français vers la politique, de redonner envie aux Français de choisir leurs Ă©lus, car c’est Ă  travers cet acte de choix que les Françaises et les Français peuvent orienter l’avenir du pays, de nos rĂ©gions, de nos dĂ©partements, de nos communes. Refuser de choisir, refuser d’élire, c’est aussi exposer la collectivitĂ© Ă  ne pas ĂȘtre gouvernĂ©e. Et la question se poserait alors, puisque, comme vous le savez, la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă  reconnaĂźtre le vote blanc aux Ă©lections permet d’ores et dĂ©jĂ  de dĂ©compter sĂ©parĂ©ment les bulletins de vote blancs des bulletins nuls. La loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des rĂšgles applicables Ă  l’élection prĂ©sidentielle a introduit cette disposition dans le cadre de l’élection le dĂ©bat autour du vote blanc ne date pas des annĂ©es 2000. Le 18 ventĂŽse an VI, soit le 6 mars 1798, une loi fut votĂ©e autorisant le vote blanc, au moment oĂč le vote par bulletin s’insĂ©rait durablement dans la vie politique française. Tout au long du XIXe siĂšcle, sous la monarchie de Juillet puis sous le Second Empire, nous avons assistĂ© Ă  un vif dĂ©bat autour de la reconnaissance du vote blanc et ce jusqu’à la IIIe RĂ©publique. Sous l’Empire, on ne votait pas beaucoup ! Je vous donne le point !C’est au moment mĂȘme oĂč on a vu s’enraciner le suffrage universel direct et une dĂ©mocratie libĂ©rale fondĂ©e sur l’idĂ©e que le suffrage doit conduire Ă  sĂ©lectionner les responsables politiques, que le vote blanc fut l’acte de vote sert aussi Ă  exprimer une opinion. Certes, le vote blanc peut nous dire quelque chose une dĂ©fiance, une indiffĂ©rence, une forme de mĂ©contentement peut-ĂȘtre. Toutefois, je crois que les opinions politiques devraient s’exprimer avant tout en renforçant le pluralisme politique, en permettant Ă  tous les courants de pensĂ©e de trouver une expression politique et dĂ©mocratique, et donc Ă  travers un choix exprimĂ© dans l’ avons eu hier dans cet hĂ©micycle un dĂ©bat riche autour de la mise en place d’une dose de proportionnelle aux Ă©lections lĂ©gislatives, sur la recherche d’un mode d’élection plus lisible et plus cohĂ©rent pour les Ă©lections rĂ©gionales et dĂ©partementales, ainsi d’ailleurs que sur la paritĂ© dans les conseils municipaux. C’était une promesse du PrĂ©sident ! C’est en allant dans cette direction que nous pourrons, je crois, redonner envie aux Français de choisir leurs dĂ©putĂ©s, leur maire, leurs conseillers rĂ©gionaux et dĂ©partementaux et, bien sĂ»r, leur PrĂ©sident de la RĂ©publique. Que se passerait-il en effet une fois que les votes blancs, pris en compte dans les suffrages exprimĂ©s, seraient validĂ©s ? Je vais revenir sur les inconvĂ©nients techniques et juridiques d’une telle mesure, mais, sur le fond, je vous pose la question, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s souhaitons-nous voir grossir cette part de la population qui, au lieu de donner une orientation politique par son vote, va choisir de voter blanc et donc de ne pas choisir ? Je crois que ce serait reconnaĂźtre pour nous, responsables politiques, un Ă©chec rĂ©alitĂ©, ce n’est pas cela que les citoyens attendent. Ce qu’ils attendent, ce sont des Ă©lus qui se mobilisent pour les Ă©couter, pour rĂ©pondre Ă  leurs besoins, pour apporter des rĂ©ponses aux grands enjeux d’avenir et aux problĂšmes du quotidien or le vote blanc ne rĂ©pondra pas Ă  ces consĂ©quences de la reconnaissance du vote blanc en tant que suffrages exprimĂ©s pour l’élection du PrĂ©sident de la RĂ©publique seraient, par ailleurs, potentiellement graves puisque prendre en compte les votes blancs dans les suffrages, ce serait, par exemple, porter atteinte Ă  la lĂ©gitimitĂ© de l’élection du PrĂ©sident de la RĂ©publique et donc Ă  l’ensemble de notre systĂšme dĂ©mocratique. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique est Ă©lu Ă  la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s. Ce que vous proposez reviendrait donc Ă  mettre en cause ce principe cardinal pour cette Ă©lection. Par ailleurs, le systĂšme que vous proposez prĂ©sente un risque considĂ©rable celui de l’incapacitĂ© potentielle d’élire un prĂ©sident de la RĂ©publique puisque, thĂ©oriquement, en l’absence de majoritĂ© absolue, il nous faudra recommencer autant de fois que nĂ©cessaire l’organisation d’un nouveau situation crĂ©erait une instabilitĂ© importante au sommet de l’État, difficilement acceptable pour nos concitoyens. M. Bruno Questel applaudit. Elle a raison ! Le risque non seulement de paralysie Ă©lectorale, mais surtout de paralysie du pays s’accompagnerait d’une atteinte Ă  la lĂ©gitimitĂ© de celui ou de celle qui, au terme de ce trĂšs long et rĂ©pĂ©titif processus dĂ©mocratique, serait finalement Ă©lu. On peut en effet douter qu’un candidat ayant eu besoin de nombreux tours de scrutin pour ĂȘtre Ă©lu puisse avoir la lĂ©gitimitĂ© suffisante que confĂšre l’élection en temps normal. Cette fragilitĂ© serait d’autant plus problĂ©matique pour une Ă©lection aussi importante que celle du PrĂ©sident de la RĂ©publique dans notre systĂšme institutionnel. Évidemment ! Il nous est donc proposĂ© un systĂšme oĂč le choix d’une petite minoritĂ© bloquante d’électeurs pourrait mettre en pĂ©ril l’expression de la grande majoritĂ© des complĂ©ter l’analyse concernant l’instabilitĂ© que cette disposition introduirait dans l’élection du PrĂ©sident de la RĂ©publique, tenons compte des enseignements tirĂ©s des scrutins passĂ©s. En 2017, ce sont 3,21499 millions de bulletins blancs qui ont Ă©tĂ© recensĂ©s. Si la disposition aujourd’hui proposĂ©e avait Ă©tĂ© en vigueur, le score du prĂ©sident Ă©lu au second tour aurait Ă©tĂ© de 60 %, au lieu de 66 %. Alors que les bulletins blancs n’étaient pas encore dĂ©comptĂ©s Ă  part, en 2012 les bulletins blancs et nuls ont reprĂ©sentĂ© 2,154956 millions de voix. Le prĂ©sident Ă©lu en 2012 n’aurait alors obtenu que 49 % des suffrages au lieu de 52 %. Le Conseil constitutionnel aurait dĂ» procĂ©der Ă  l’invalidation du scrutin malgrĂ© les plus de 18 millions de voix rĂ©unies en 2012 et les plus de 16 millions de voix portĂ©es sur le second sans compter, mesdames et messieurs, sur l’effet d’entraĂźnement qu’aurait cette disposition introduite dans les rĂšgles de l’élection du PrĂ©sident de la RĂ©publique. Des demandes Ă©mergeraient rapidement pour que les nouvelles modalitĂ©s de prise en compte du vote blanc soient Ă©tendues Ă  toutes les autres Ă©lections de notre systĂšme dĂ©mocratique. La prise en compte dans une Ă©lection au scrutin de liste des bulletins blancs en tant que suffrages exprimĂ©s implique des Ă©volutions notables et premier lieu, la prise en compte du vote blanc augmente mĂ©caniquement le nombre de suffrages exprimĂ©s. Par consĂ©quent le pourcentage de suffrages recueillis diminue pour chaque liste, quand bien mĂȘme le nombre de suffrages qu’elles obtiennent en valeur absolue resterait constant – c’est mathĂ©matique. L’effet obtenu serait donc contraire Ă  l’effet escomptĂ©, puisqu’une telle Ă©volution pĂ©naliserait les formations politiques modestes qui atteindraient plus difficilement les seuils de pourcentage fixĂ©s par le code Ă©lectoral pour la rĂ©partition des siĂšges, l’accĂšs Ă  un Ă©ventuel second tour et mĂȘme la fusion des en va de mĂȘme pour les seuils qui permettent d’accĂ©der au remboursement des frais de campagne. Compter le vote blanc dans les suffrages exprimĂ©s sans modifier les seuils Ă©lectoraux porterait atteinte Ă  l’exigence constitutionnelle de participation Ă©quitable des partis et des groupements politiques Ă  la vie politique et de garantie de l’expression pluraliste des opinions, consacrĂ©e par l’article 4 de la ailleurs, cette Ă©volution prĂ©senterait le risque plus global de multiplier les seconds tours, tout en rendant plus difficile l’obtention de la majoritĂ© absolue dĂšs le premier tour. Il faudrait alors Ă©valuer trĂšs finement l’impact du vote blanc sur la rĂ©partition des siĂšges, la possibilitĂ© ou non d’attribuer au vote blanc des siĂšges qui demeureraient vacants. DĂšs lors, pour les scrutins proportionnels, deux hypothĂšses seraient envisageables soit la reconnaissance du vote blanc pourrait ĂȘtre sans effet sur la rĂ©partition des siĂšges, ce qui viderait de son sens sa prise en compte, soit les votes blancs seraient attribuĂ©s Ă  des siĂšges qui demeureraient donc vacants pendant toute la durĂ©e du mandat on frĂŽlerait alors l’ les scrutins majoritaires, oĂč la loi impose la majoritĂ© absolue de suffrages exprimĂ©s pour ĂȘtre Ă©lu dĂšs le premier tour, l’intĂ©gration des votes blancs rendrait plus difficile l’élection dĂšs le premier tour, comme je l’évoquais le cas spĂ©cifique des rĂ©fĂ©rendums, dĂšs lors que les bulletins blancs seraient assimilĂ©s Ă  des suffrages exprimĂ©s, le vote blanc deviendrait-il une troisiĂšme option, en plus des bulletins oui »et non » ? Dans cette hypothĂšse, les rĂšgles d’adoption des dispositions soumises Ă  rĂ©fĂ©rendum devraient ĂȘtre elles aussi trĂšs largement modifiĂ©es dans la loi, pour envisager en premiĂšre hypothĂšse l’adoption de la disposition soumise Ă  rĂ©fĂ©rendum, Ă  condition que le oui l’emporte Ă  la majoritĂ© absolue. Cela reviendrait Ă  assimiler les votes blancs Ă  des votes non » et cette option pourrait donner lieu Ă  des manipulations kafkaĂŻennes. J’illustrerai mon propos d’un exemple. Si la question posĂ©e est Êtes-vous favorable au projet consistant Ă  rĂ©duire Ă  cinq ans le mandat prĂ©sidentiel ? », le vote blanc sera assimilĂ© au non et donc au vote en faveur du maintien du septennat, alors que si la question est Êtes-vous favorable au maintien du septennat ? », le vote blanc est assimilĂ© Ă  un vote favorable au deuxiĂšme hypothĂšse concernant les rĂ©fĂ©rendums serait de modifier la rĂšgle d’adoption des dispositions soumises Ă  rĂ©fĂ©rendum, de maniĂšre que l’adoption de la disposition soumise Ă  rĂ©fĂ©rendum le soit Ă  la condition que le oui l’emporte Ă  la majoritĂ© relative. Cette option poserait alors la question des consĂ©quences Ă  tirer d’une majoritĂ© relative de votes blancs par rapport au vote oui et au vote le constatez, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, la prise en compte du vote blanc nous obligerait Ă  modifier substantiellement le droit Ă©lectoral et les effets de telles modifications sont considĂ©rables. L’examen dans cette assemblĂ©e du texte qui devait devenir la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă  reconnaĂźtre le vote blanc avait dĂ©jĂ  permis de pointer les obstacles insurmontables qui naĂźtraient de la prise en compte des bulletins blancs dans les suffrages exprimĂ©s, qu’il s’agisse d’élections au scrutin uninominal majoritaire ou au scrutin de liste proportionnelle, ou de et cela a bien Ă©tĂ© notĂ© lors des dĂ©bats de 2014, abstentions et votes blancs ne peuvent pas ĂȘtre mis sur le mĂȘme plan, car en dĂ©posant un bulletin dans l’urne, mĂȘme un bulletin blanc, le citoyen participe Ă  l’élection. Le vote blanc doit donc alors ĂȘtre considĂ©rĂ© diffĂ©remment. C’est ce qui a conduit le Parlement Ă  faire en sorte que les votes blancs soient dĂ©comptĂ©s et distinguĂ©s des votes loi de 2014 est allĂ©e plus loin en Ă©largissant la dĂ©finition du vote blanc alors qu’il Ă©tait auparavant limitĂ© au cas de l’enveloppe contenant une feuille de papier blanc vierge, reconnue comme telle au moment du dĂ©pouillement, c’est-Ă -dire exempte de tout signe et de toute annotation, le vote blanc est, Ă  compter de ladite loi, Ă©tendu Ă  l’enveloppe rĂ©glementaire trouvĂ©e vide, ce qui donne Ă  l’électeur la possibilitĂ© de dĂ©cider de son vote blanc dans le secret de l’isoloir, mĂȘme sans avoir pensĂ© au prĂ©alable Ă  apporter sa feuille de papier blanc l’explique le rapport d’information visant Ă  identifier les ressorts de l’abstention, que je souhaite Ă  nouveau saluer pour la qualitĂ© de ses propositions et des analyses effectuĂ©es Le vote blanc est un non-choix il ne permet la dĂ©signation d’aucun candidat, ce qui est pourtant la fonction de l’élection. » M. Bruno Questel applaudit. En consĂ©quence, le vote blanc ne devrait pas ĂȘtre Ă  mĂȘme de mettre en pĂ©ril l’élection d’un candidat qui a obtenu la majoritĂ© des suffrages. ExprimĂ©s ! Vous le savez, le Gouvernement s’est engagĂ© Ă  enrayer l’abstention et Ă  rapprocher les Français de la vie politique. À cet effet, de nombreuses mesures ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es chaque Ă©lecteur recevra une nouvelle carte Ă©lectorale comportant un QR code lui permettant d’accĂ©der Ă  toutes les informations utiles pour aller voter ; j’ai rĂ©uni ce matin place Beauvau l’ensemble des plateformes – Twitter, Snapchat, Tiktok, Google, etc. – pour leur demander de communiquer auprĂšs des jeunes les adresses des bureaux de vote ou encore de les informer sur la maniĂšre de s’inscrire ; je rappelle Ă©galement le dispositif ; j’ajoute qu’il n’est pas trop tard pour s’inscrire sur les listes Ă©lectorales, puisque nous avons allongĂ© les dĂ©lais permettant de le faire. M. François-Michel Lambert s’exclame. Ces dispositions sont de nature Ă  traiter le sujet dont nous dĂ©battons aujourd’hui celui de l’abstention. Le sujet, c’est que l’offre politique ne correspond pas toujours Ă  la demande Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM et que des gens se dĂ©sintĂ©ressent de la politique, peut-ĂȘtre aussi parce qu’ils en ont assez d’entendre, comme dans des cirques, hurler sur les personnes en train de parler ou de voir Ă  quel point les Ă©lus et les personnalitĂ©s politiques sont parfois menacĂ©s. Cela contribue aussi Ă  Ă©loigner nos concitoyens du vote. Toutes ces questions sont intimement liĂ©es et nous devons y apporter des rĂ©ponses cohĂ©rentes et coordonnĂ©es entre elles. C’est en tout cas ce Ă  quoi travaille actuellement le Gouvernement. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Dans la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole est Ă  M. Jean Lassalle. Je tiens tout d’abord Ă  remercier mon collĂšgue et ami Jean-FĂ©lix Acquaviva qui a bien voulu rapporter la proposition de loi constitutionnelle dont je suis l’auteur. Je remercie Ă©galement le groupe LibertĂ©s et territoires de m’avoir donnĂ© la chance de prĂ©senter ce texte, de dĂ©fendre les idĂ©es et les valeurs que nous partageons avec un trĂšs grand nombre d’entre vous et avec de trĂšs nombreux Français. Je remercie enfin tous les groupes qui ont bien voulu jouer le jeu aujourd’hui pour que l’ensemble des textes inscrits dans le cadre de la niche de notre groupe puissent ĂȘtre examinĂ©s, mĂȘme s’ils ont connu des fortunes nous l’avons rappelĂ© lors de l’examen de ce texte en commission, la dĂ©mocratie reprĂ©sentative Ă  laquelle nous sommes tous tant attachĂ©s est, ces derniĂšres annĂ©es, contestĂ©e. D’ailleurs, la longue intervention de Mme la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e illustre Ă  elle seule l’extrĂȘme inquiĂ©tude qui habite le Gouvernement et le PrĂ©sident de la RĂ©publique. J’y reviendrai atteint des niveaux sans prĂ©cĂ©dent ; la dĂ©fiance envers les Ă©lus et, plus encore, envers les partis politiques illustre le fossĂ© qui se creuse entre le peuple et ses reprĂ©sentants. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. Les Français ont perdu confiance dans leurs Ă©lites, dans les Ă©lus notamment et dans les partis politiques, je le rĂ©pĂšte – ainsi que dans la presse, mais ce n’est pas l’objet de nos dĂ©bats de ce soir. L’abstention augmente de maniĂšre massive depuis les annĂ©es 1980, toutes Ă©lections confondues. En s’abstenant, le peuple signifie qu’il n’a plus ni la voix pour se rĂ©volter dĂ©mocratiquement ni le pouvoir suffisant pour changer fondamentalement le cours de son Emmanuel Macron a Ă©tĂ© Ă©lu en 2017 par seulement 43,6 % des Ă©lecteurs inscrits 12 millions de Français se sont abstenus et plus de 3 millions ont votĂ© blanc. Il s’agit du record absolu sous la Ve RĂ©publique. Comment un prĂ©sident Ă©lu avec les voix d’une minoritĂ© d’inscrits peut-il reprĂ©senter les Français dans toute leur diversitĂ© ?Depuis la loi de 2014, dont mes collĂšgues du groupe UDI-I Ă©taient Ă  l’origine – je les en remercie – les votes blancs sont dĂ©sormais dĂ©comptĂ©s sĂ©parĂ©ment. Toutefois, ils n’entrent toujours pas dans la prise en compte des suffrages exprimĂ©s. Ainsi, ils ne sont que trĂšs insuffisamment portĂ©s Ă  la connaissance du grand vote blanc est pourtant, dans son principe, trĂšs diffĂ©rent de l’abstention. Vous avez longuement parlĂ© de l’abstention, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, mais je parle, quant Ă  moi, du vote blanc, qui est l’expression d’une pensĂ©e affirmĂ©e. En votant blanc, les citoyens nous disent Je participe au vote mais aucun des candidats, » – vous comprendrez que je ne parle pas de moi – aucun des projets ne correspond Ă  mes attentes ». Cela signifie que, s’ils se sentent concernĂ©s par la vie dĂ©mocratique, ils ne se sentent ni compris ni reconnaissance du vote blanc pour l’élection prĂ©sidentielle poursuit donc plusieurs objectifs. Tout d’abord, il s’agit de reconnaĂźtre une volontĂ© populaire maintes fois exprimĂ©e les citoyens français y sont favorables dans leur immense majoritĂ©, comme le montrent l’ensemble des sondages rĂ©alisĂ©s sur le sujet. Un sondage effectuĂ© par l’IFOP en 2017 rĂ©vĂ©lait que 86 % des Français sont favorables Ă  la reconnaissance du vote blanc en tant que suffrage exprimĂ© pour l’élection prĂ©sidentielle. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Ils ne parlent pas d’abstention mais bien de vote blanc ! C’est prĂ©cisĂ©ment le contenu de la proposition de loi constitutionnelle dont je suis l’auteur et que nous examinons aujourd’ plus, reconnaĂźtre le vote blanc est de nature Ă  entraĂźner une baisse de l’abstention – nous le constaterons trĂšs vite. Les Ă©lecteurs qui ne se reconnaissent pas dans l’offre proposĂ©e, mais souhaitent exprimer leur attachement Ă  la dĂ©mocratie, se rendront de nouveau aux la baisse de l’abstention redonnerait au PrĂ©sident de la RĂ©publique un socle Ă©lectoral solide et lui assurerait une vraie que je ne sache pas combien de temps de parole il me reste, je suis obligĂ© de rĂ©pondre Ă  votre argumentaire, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, car je n’aurais sans doute pas d’autre occasion de le faire. Vous avez dit que, tout au long du XIXe siĂšcle, la reconnaissance du vote blanc avait fait l’objet de vifs dĂ©bats. Sauf qu’au XIXe siĂšcle, cela ne vous aura pas Ă©chappĂ©, le rĂ©gime changeait tous les vingt ans, ce qui, fort heureusement, n’est plus le cas de nos jours. La France sortait de la RĂ©volution et elle apprenait la RĂ©publique et la dĂ©mocratie. TrĂšs bien ! Vous avez Ă©galement Ă©voquĂ© la situation dans laquelle nous nous trouverions si le vote blanc arrivait en tĂȘte des suffrages. Toutefois, qui vous dit, madame, ce qui se passera lors de la prochaine Ă©lection prĂ©sidentielle ? Avez-vous senti le climat de colĂšre qui rĂšgne dans notre pays ? Avez-vous vu comment un candidat qui utilise des termes que je n’aurais jamais cru entendre dans le langage public actuel sur les plateaux de tĂ©lĂ©visions nationales – poussĂ© aux fesses d’ailleurs par l’ensemble des mĂ©dias – a pu monter Ă  15 % des intentions de vote en trois semaines ? Ne pensez-vous pas qu’il y a lĂ  de quoi ĂȘtre prĂ©occupĂ© ? Vous avez raison mais vous nous opposez une rĂ©ponse technique. Elle est trĂšs chouette, votre rĂ©ponse technique, mais moi, je vous parle de politique, madame ! Ce n’est pas la peine de crier ! Je sais que vous n’ĂȘtes pas sourde, mais vous ĂȘtes quand mĂȘme trĂšs sourde lorsque vous rĂ©pondez ce que vous venez de nous rĂ©pondre. Ce n’est pas la peine de m’insulter ! Vous ĂȘtes membre du Gouvernement depuis cinq ans et vous n’avez tenu aucun compte
 Ne m’insultez pas, s’il vous plaĂźt ! Je vous ai laissĂ© parler, laissez-moi aller au bout de mon propos, car nous n’aurons pas l’occasion de dĂ©battre d’un sujet d’une telle gravitĂ© tous les jours. Votre inquiĂ©tude perce dans votre regard et dans celui du Gouvernement. C’est une attaque personnelle pour la deuxiĂšme fois ! On se calme ! Nous avons encore la possibilitĂ© de parler tranquillement de ce sujet mais, d’ici peu de temps, nous n’en aurons plus le loisir, surtout si vous campez sur des positions aussi rigides et aussi Ă©loignĂ©es des demandes du peuple souverain – vous voyez que je peux m’exprimer calmement. C’est mieux ! Mais l’AssemblĂ©e nationale, c’est aussi la passion, madame
 Tout Ă  fait ! 
et c’est le murmure
 Sans crier ! 
de ceux qui croient Ă  la paix, Ă  la dĂ©mocratie, Ă  la libertĂ© de notre grand pays, ce peuple souverain qui est devenu universaliste Ă  travers mers et montagnes, et qui est en train de perdre ce qu’il Ă©tait. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. C’est beau, ça ! Il vous restait deux minutes, monsieur parole est Ă  M. Alexis CorbiĂšre. Le dĂ©bat s’achĂšvera aprĂšs ma prise de parole mais je veux remercier les membres du groupe LibertĂ©s et territoires – ils ont beaucoup Ă©tĂ© remerciĂ©s tout au long de cette journĂ©e et je ne voudrais pas qu’ils en prennent l’habitude – d’avoir engagĂ© une discussion politique sur un aussi beau et grand sujet, celui de la reconnaissance du vote blanc, que le groupe la France insoumise avait Ă©galement alimentĂ© en proposant un dĂ©bat sur le droit de rĂ©voquer les Ă©lus. Pour ce qui nous concerne, nous englobons ces rĂ©flexions dans une volontĂ© de convocation d’une assemblĂ©e constituante, afin que ces grands sujets soient examinĂ©s par l’ensemble du peuple qui dĂ©signerait des reprĂ©sentants pour en le savez, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a Ă©tĂ© Ă©lu dans des conditions qu’il avait lui-mĂȘme qualifiĂ©es avec humour de hold-up » c’est dire combien la derniĂšre Ă©lection avait Ă©tĂ© bouleversante ! Il sait trĂšs bien que les conditions de ce volcan politique rĂ©unies en 2017 sont encore d’ quoi parlons-nous ? Du fait que, encore rĂ©cemment, Ă  l’occasion des Ă©lections dĂ©partementales et rĂ©gionales, 70 % des Ă©lecteurs ne se sont pas rendus aux urnes. Vous avez dit que, si nous instaurions le dispositif proposĂ© dans ce texte, la stabilitĂ© institutionnelle serait remise en cause. J’affirme qu’elle l’est dĂ©jĂ . Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Lorsqu’un prĂ©sident de rĂ©gion est dĂ©signĂ© par seulement 15 % des Ă©lecteurs inscrits, nous pouvons bien parler d’instabilitĂ©. François Hollande, avec son humour, disait Ce qu’il y a de bien dans les institutions de la Ve RĂ©publique, c’est que mĂȘme un gouvernement et un prĂ©sident impopulaires peuvent continuer Ă  agir. » J’estime que cette phrase est profondĂ©ment antirĂ©publicaine. Lorsqu’on est impopulaire, qu’on n’a plus le peuple avec soi, qu’un segment seulement du peuple vous Ă©lit – 15 % –, il n’y a plus de RĂ©publique. M. Jean Lassalle applaudit. J’applique d’ailleurs ce principe Ă  moi-mĂȘme j’ai Ă©tĂ© Ă©lu dans la 7e circonscription de la Seine-Saint-Denis avec, au second tour, 60 % des suffrages exprimĂ©s, mais, en rĂ©alitĂ©, cela reprĂ©sentait 20 % seulement des Ă©lecteurs inscrits, ce qui signifie que 80 % des Ă©lecteurs de ma circonscription n’ont pas votĂ© pour le dĂ©putĂ© qui les reprĂ©sente – c’est le cas de nous tous. Que ceux qui forment la reprĂ©sentation nationale ne reprĂ©sentent en vĂ©ritĂ© que 20 % des Ă©lecteurs inscrits dans leur circonscription dĂ©montre bien la faiblesse du socle Ă©lectoral politique et pose le problĂšme du consentement Ă  l’ Ă  la question essentielle celle de la souverainetĂ© du corps Ă©lectoral » pour reprendre cette magnifique expression. Un corps doit s’exprimer dans son entitĂ©, sans jamais ĂȘtre amputĂ©. M. Jean Lassalle applaudit. Voter individuellement n’a pas de sens l’intĂ©rĂȘt du vote est que tout le monde s’exprime. Or ce n’est plus le cas. Que devons-nous faire ? Il faut donner des droits nouveaux la prise en considĂ©ration du vote blanc permettrait aux citoyens qui ne se reconnaissent pas dans l’offre politique – au second tour, voire dĂšs le premier tour – d’ĂȘtre entendus. Ils veulent d’ailleurs ĂȘtre entendus pour dire prĂ©cisĂ©ment cela Je ne me reconnais pas dans l’offre politique. » En leur accordant des droits nouveaux, nous leur donnons une nouvelle motivation de vous Ă©voquiez les consĂ©quences d’un tel dispositif s’il Ă©tait appliquĂ© lors du second tour. C’est intĂ©ressant ! Si celui qui sera amenĂ© Ă  concentrer tous les pouvoirs d’un prĂ©sident sous la Ve RĂ©publique n’arrive mĂȘme pas Ă  rĂ©unir 50 % des suffrages exprimĂ©s au second tour, cela rĂ©vĂšle un problĂšme politique de fond ! C’est d’ailleurs pourquoi, dans cette hypothĂšse, il serait prĂ©fĂ©rable de recommencer le vote. Il y a donc un intĂ©rĂȘt indiscutable Ă  ce que les millions de nos concitoyens qui, au second tour, ne se reconnaĂźtraient dans aucun des deux candidats en prĂ©sence, puissent se faire entendre au moyen de leur vote blanc et provoquer, Ă©ventuellement, une nouvelle devons inlassablement donner des droits qui permettent Ă  nos concitoyens de se faire entendre. C’est un enjeu fondamental. Nous ne durerons pas longtemps dans le cadre des institutions actuelles si nous n’engageons pas une rĂ©forme significative, et si nous continuons Ă  tourner autour de cette question. Je suis favorable Ă  la prise en compte du vote blanc et au vote obligatoire les deux vont de pair. On ne peut instaurer le vote obligatoire que si on permet aux citoyens de s’exprimer Ă  tout moment, mĂȘme quand les circonstances ne prĂ©sentent pas des candidats qui les satisfont. Ce seraient des avancĂ©es vos arguments contre la proposition de loi de nos collĂšgues, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, vous avez Ă©voquĂ© la question du rĂ©fĂ©rendum sous la Ve RĂ©publique. Vos propos Ă©taient pertinents, mais ils rĂ©vĂ©laient surtout l’arme que reprĂ©sente le plĂ©biscite pour la Ve RĂ©publique mĂȘme Ă  l’heure actuelle, la formulation de la question contient la perversitĂ© que vous avez justement dĂ©noncĂ©e. Les citoyens sont convoquĂ©s pour se prononcer sur une question, mais s’ils votent non, la situation est maintenue en l’état, alors qu’ils ne sont pas nĂ©cessairement favorables au oui. Prenons le rĂ©fĂ©rendum sur le passage au quinquennat un citoyen qui n’est favorable ni au septennat ni au quinquennat ne peut pas se faire entendre, puisque la question est aurait donc fallu voter la prĂ©sente proposition de loi, qui est vĂ©ritablement passionnante elle bouleverserait notre systĂšme Ă©lectoral, mais redonnerait la parole au peuple. Il faut toujours redonner la parole au peuple, sans jamais avoir peur de lui, ni considĂ©rer que lorsqu’il ne vote pas, on peut continuer Ă  agir. Interrogeons-nous pour ĂȘtre Ă  la hauteur de cette grave prĂ©occupation. Si nous ne le faisons pas, la tentative autoritaire pourrait l’emporter – et alors, ce sera tout autre chose. Applaudissements sur les bancs des groupes FI et LT. En application du quatriĂšme alinĂ©a de l’article 50 du rĂšglement, qui prĂ©voit que la derniĂšre sĂ©ance de la journĂ©e doit ĂȘtre levĂ©e Ă  minuit, je vais lever la sĂ©ance. Prochaine sĂ©ance, mardi 8 fĂ©vrier 2022, Ă  quinze heures Questions au Gouvernement ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, du projet de loi relatif Ă  la diffĂ©renciation, la dĂ©centralisation, la dĂ©concentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale ;Lecture dĂ©finitive de la proposition de loi visant Ă  rĂ©former l’adoption ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, du projet de loi en faveur de l’activitĂ© professionnelle indĂ©pendante ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, de la proposition de loi visant Ă  amĂ©liorer la protection des lanceurs d’alerte ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, de la proposition de loi organique visant Ă  renforcer le rĂŽle du DĂ©fenseur des droits en matiĂšre de signalement d’ sĂ©ance est levĂ©e. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  minuit. Le directeur des comptes rendusSerge Ezdra
AOF) - Fountaine Pajot Fountaine Pajot a présenté ses comptes du premier semestre 2021/22. Le résultat net part du groupe est en forte amélioration à 5,655 millions d'euros contre 536 000
L'enquĂȘte sur la disparition d’Emma Garnier continue. Alors que la police soupçonne Benjamin Ventura, Victoire finit par dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. Il donne sa version des faits Ă  la police et accuse les parents d’Emma de la sĂ©questrer... Victoire cherche Ă  en savoir plus et fait une dĂ©couverte troublante... Retrouvez "Demain nous appartient", du lundi au vendredi Ă  19h10 sur TF1. DEMAINNOUS APPARTIENT EN AVANCE. Dans les prochains Ă©pisodes de Demain nous appartient Ă  partir du 21 fĂ©vrier 2022, Maxime part s'installer Ă  San
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ParCM Le 25 fĂ©vrier 2022 Ă  19h04. Actu TV. CĂ©sar. A la tĂ©lĂ© ce soir. À l'occasion de la 47Ăšme cĂ©rĂ©monie des CĂ©sar ce vendredi 25 fĂ©vrier Ă  l'Olympia de Paris, les invitĂ©s vont ĂȘtre
\ndemain nous appartient du 21 au 25 février 2022
Récapde la semaine du 17 au 21 janvier 2022. son original. Rdv de 18h du recap de la semaine "Répondre à @marie256231 #demainnousappartient #notreserieprefere #sérietf1 #partie1". demain nous appartient épisode du mercredi 25 mai 2022. son original. Répondre à @marie256231 #demainnousappartient #notreserieprefere #sérietf1 #partie1 . son original. Chloédoit trouver une solution au plus vite.. Retrouvez "Demain nous appartient", du lundi au vendredi à 19h10 sur TF1. MA LISTE. PARTAGER. 41s . 25 mars 2022 à 19:10. Demain nous appartient. A SUIVRE. Episodes. Extraits. Exclus. 41s. Extrait - Jeudi 21/07/22 - 07:55. Demain nous appartient - Résumé de l'épisode du 20 juillet 2022. Demain nous appartient
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AprÚsMaxime, Judith est sur le départ dans Demain nous appartient. Victoire traque Benjamin et Noor n'est pas au bout de ses peines entre le
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