Demain nous appartient » spoilers de Mars : rĂ©sumĂ©s en avance ITC du 28 fĂ©vrier 4 mars 2022. Alors que certains ont la chance dâĂȘtre en vacances, bonne nouvelle : tout comme ceux dâITC, les hĂ©ros de « Demain nous appartient » nâen prennent pas. Et comme chaque mardi, nous vous proposons de dĂ©couvrir les nouveaux rĂ©sumĂ©s courts et officiels qui sont
La sĂ©ance est ouverte. La sĂ©ance est ouverte Ă vingt et une heures trente. Lâordre du jour appelle la suite de la discussion de la proposition de loi portant lutte contre lâexclusion financiĂšre et plafonnement des frais bancaires nos 4852, 4963. Cet aprĂšs-midi, lâAssemblĂ©e a commencĂ© la discussion des articles de la proposition de loi, sâarrĂȘtant aux amendements nos 8 et 6 portant article additionnel aprĂšs lâarticle 2. Lâamendement no 4 nâest pas suis saisie de deux amendements portant article additionnel aprĂšs lâarticle 2, nos 8 et 6, pouvant ĂȘtre soumis Ă une discussion parole est Ă M. le rapporteur de la commission des finances, de lâĂ©conomie gĂ©nĂ©rale et du contrĂŽle budgĂ©taire, pour soutenir lâamendement no 8. Il vise Ă instaurer une sanction en cas de dĂ©passement par les banques des plafonds de frais inscrits dans la loi. Actuellement, les seules sanctions possibles sont celles pouvant ĂȘtre infligĂ©es par lâAutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution ACPR. Or, sans base lĂ©gale, un client victime dâun dĂ©passement du plafonnement des frais de commission dâintervention ou dâun dĂ©passement du plafond global nâa aucun recours concret. Pour quâun texte soit efficace et rĂ©ellement contraignant, il doit ĂȘtre assorti de sanctions. La logique partenariale du Gouvernement nâa pas Ă©tĂ© suffisamment concluante, comme en tĂ©moigne le montant encore trĂšs Ă©levĂ© des frais, signe dâun plafond insuffisamment contraignant en effet, seul un quart des personnes ayant souscrit Ă lâoffre spĂ©cifique bĂ©nĂ©ficie du plafonnement, en raison de stratĂ©gies dâĂ©vitement de la part des a pour objectif de rendre effectif le plafonnement des frais en cas de dĂ©passement. De telles sanctions existent dans le code monĂ©taire et financier CMF pour dâautres infractions, par exemple pour dĂ©faut de mise Ă disposition des conditions gĂ©nĂ©rales et tarifaires applicables. Cette proposition nâest donc pas une innovation commission a repoussĂ© cet amendement ; Ă titre personnel, en Ă©tant lâauteur, jây suis bien entendu favorable. La parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre, pour soutenir lâamendement no 6. Je marche dans les pas de mon collĂšgue de Courson. Actuellement, aucune sanction pĂ©nale nâest prĂ©vue pour le cas oĂč la banque appliquerait des frais pour incidents supĂ©rieurs au plafond Ă©tabli par la loi. Câest ce systĂšme dâimpunitĂ© reposant sur une grande complexitĂ© qui fait que le citoyen se retrouve totalement dĂ©sarmĂ© face Ă ce qui lui est vise Ă appliquer aux infractions concernant le plafonnement des frais bancaires les contraventions dĂ©jĂ prĂ©vues par le code monĂ©taire et financier en cas de mĂ©connaissance par les banques de certaines de leurs obligations. Afin de donner Ă nos concitoyens un peu de pouvoir face aux banques, nous devons garantir que les abus de celles qui trichent soient sanctionnĂ©s. La parole est Ă M. le rapporteur, pour donner lâavis de la commission. Sur le fond, je pense que notre collĂšgue a raison, et son amendement procĂšde de la mĂȘme inspiration que celui que jâai dĂ©fendu prĂ©cĂ©demment. NĂ©anmoins, il se heurte au problĂšme de la proportionnalitĂ© entre les sanctions et les peines. Jâinvite donc notre collĂšgue Ă le retirer, car le mien propose une sanction proportionnelle au dĂ©passement du commission a donnĂ© un avis dĂ©favorable Ă cet amendement ; ce sera Ă©galement un avis dĂ©favorable Ă titre personnel. La parole est Ă M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© du commerce extĂ©rieur et de lâattractivitĂ©, pour donner lâavis du Gouvernement. Avis dĂ©favorable sur les deux amendements. Je rappelle que les services de la DGCCRF â direction gĂ©nĂ©rale de la concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes â disposent dĂ©jĂ de moyens dâaction pour sanctionner les pratiques des banques qui consisteraient Ă ne pas respecter ou Ă contourner les plafonds qui rĂ©sultent de lâarticle L. 312-1-3 du code monĂ©taire et financier. En effet, ils sont habilitĂ©s Ă constater par procĂšs-verbal les pratiques commerciales visant Ă tromper le consommateur et consistant, par exemple, Ă crĂ©er une distorsion entre lâinformation sur les frais bancaires affichĂ©s dans la documentation tarifaire et les frais effectivement appliquĂ©s, aboutissant Ă un dĂ©passement des plafonds, ou Ă omettre ou fournir Ă contretemps lâinformation tenant Ă la facturation des courriers successifs au client destinĂ©s Ă lâinformer de la situation dĂ©bitrice non autorisĂ©e de son compte bancaire. Ces pratiques sont passibles de sanctions pĂ©nales de niveau ailleurs, le dĂ©passement des plafonds rĂ©glementaires de frais bancaires par les Ă©tablissements de crĂ©dit est sanctionnĂ© par lâAutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution, laquelle peut infliger des sanctions disciplinaires et pĂ©cuniaires Ă lâissue dâune procĂ©dure contradictoire. Les constats Ă©tablis par les agents de la DGCCRF peuvent faire lâobjet de signalements auprĂšs de lâAutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution. Depuis 2015, la DGCCRF a ainsi rĂ©alisĂ© trois campagnes de contrĂŽle sur les frais bancaires consistant Ă vĂ©rifier lâinformation donnĂ©e sur les frais ainsi que leur licĂ©itĂ©. Les contrĂŽles ont Ă©tĂ© effectuĂ©s, au cours de chaque campagne, dans une soixantaine de dĂ©partements et ont conduit, lorsque les constats le nĂ©cessitaient, Ă lâĂ©tablissement dâavertissements et de procĂšs-verbaux. Ă titre dâexemple, la campagne de contrĂŽle qui sâest dĂ©roulĂ©e en 2019 a donnĂ© lieu Ă 531 visites, 39 avertissements et 4 si je partage votre volontĂ© de sanctionner les pratiques illĂ©gales, il existe dĂ©jĂ des sanctions pĂ©nales. Chaque annĂ©e, je le rĂ©pĂšte, la DGCCRF rĂ©alise des campagnes de contrĂŽle, dresse des procĂšs-verbaux et les transmet Ă lâautoritĂ© judiciaire, et nous continuerons ces contrĂŽles avec beaucoup de vigilance. La parole est Ă M. Philippe Chassaing. Je veux prĂ©ciser, pour complĂ©ter les propos prĂ©cĂ©dents, que, depuis le mois de fĂ©vrier 2020, les associations peuvent saisir une cellule de la Banque de France pour tĂ©moigner des irrĂ©gularitĂ©s pratiquĂ©es par les banques. Je pense que câest un plus. Il va de pair avec le fait dâavoir rendu publics les critĂšres dâidentification et de dĂ©tection de la clientĂšle fragile, ce qui permet de rendre les droits des consommateurs plus opposables par les le mĂȘme temps, en fĂ©vrier 2020, le ministre a proposĂ© de passer aussi par le name and shame . Certes, ce nâest pas une sanction, mais la procĂ©dure a des consĂ©quences commerciales importantes pour les banques nommĂ©es pour ne pas avoir respectĂ© les engagements pris auprĂšs de lâĂtat et du ministre, notamment en matiĂšre de dĂ©tection des clients fragiles. Les amendements nos 8 et 6, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptĂ©s. La parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre, pour soutenir lâamendement no 7. Il vise Ă empĂȘcher la double peine en cas de saisie administrative Ă tiers dĂ©tenteur ou de saisie-attribution, lesquelles coĂ»tent dĂ©jĂ fort cher Ă ceux qui les subissent, quand bien mĂȘme on considĂ©rerait quâelles sont mĂ©ritĂ©es. Nous ne voulons pas que vienne sâajouter Ă cela un cercle vicieux de frais bancaires qui aggraveraient leurs difficultĂ©s. Si certains comportements doivent effectivement ĂȘtre sanctionnĂ©s, chacun sera dâaccord pour dire quâune double sanction qui prolongerait le dĂ©couvert de ces personnes et les obligerait Ă subir des frais bancaires supplĂ©mentaires nâest pas tolĂ©rable. Lâobjet de lâamendement est donc dâĂ©viter la double peine en exonĂ©rant de frais bancaires les clients visĂ©s par ces saisies. Quel est lâavis de la commission ? Deux amendements Ă©voquent le mĂȘme problĂšme actuellement, que ce soit pour une saisie-attribution ou une saisie administrative, non seulement il nây a pas de plafonnement individuel, mais les frais ne sont pas compris dans le plafond global pour les personnes en situation de fragilitĂ© financiĂšre. Vous avez le choix entre les deux no 7 de notre collĂšgue CorbiĂšre Ă©tablit la gratuitĂ©. Naturellement, il y a une critique câest que tout travail mĂ©rite salaire, comme on no 13, celui que je dĂ©fends, fixe, lui, un plafond de 25 euros par mois pour les personnes en fragilitĂ© financiĂšre et de 20 euros pour ceux qui ont souscrit Ă lâoffre spĂ©cifique, avec un plafonnement Ă 200 euros par premier de ces deux amendements nâa pas Ă©tĂ© examinĂ© en commission et, Ă titre personnel, pour la raison que je viens dâexpliquer, jây suis dĂ©favorable. Le second nâa pas non plus Ă©tĂ© examinĂ© en commission, mais jây suis favorable, Ă©tant lâun des coauteurs. Sourires. Quel est lâavis du Gouvernement ? Je comprends bien les prĂ©occupations de MM. CorbiĂšre et de Courson, mais le Gouvernement est dĂ©favorable Ă ces amendements. Il est normal quâune saisie-attribution sur salaire ou un avis Ă tiers dĂ©tenteur soient facturĂ©s par une banque Ă son client. En effet, ce type dâopĂ©ration gĂ©nĂšre pour la banque des procĂ©dures et des vĂ©rifications pour lesquelles il est lĂ©gitime que lâĂ©tablissement bancaire soit vous le savez, le Gouvernement a pris en compte vos prĂ©occupations et nous sommes dâores et dĂ©jĂ intervenus afin dâĂ©viter les pratiques abusives depuis le 1er janvier 2019, ces frais sont plafonnĂ©s, pour lâensemble de la population, Ă 10 % maximum du montant saisi et dans la limite de 100 euros. Cela nous paraĂźt raisonnable, dĂšs lors que sont prises toutes les dispositions pour Ă©viter les dĂ©cisions abusives. La parole est Ă M. le rapporteur. Je suis Ă©tonnĂ©, car nous avons menĂ© des recherches avec les administrateurs et nous nâavons pas trouvĂ© cette disposition. Quel est le fondement du plafonnement Ă 100 euros ? Par ailleurs, le deuxiĂšme amendement que je propose est plus dur, puisquâil plafonne les frais Ă 25 euros par opĂ©ration pour une personne en situation de fragilitĂ© financiĂšre. Oui. En outre, votre dispositif Ă©chappe au plafonnement global. Quelle est la position du Gouvernement sur son intĂ©gration Ă ce plafonnement ? La parole est Ă M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ©. Il est normal que ces frais nâentrent pas dans le plafonnement global, car ils sont de nature diffĂ©rente. Jâavoue que je nâai pas en tĂȘte lâarticle exact qui rĂ©pond Ă votre question, monsieur de Courson, mais nous vous le ferons parvenir. Lâamendement no 7 nâest pas adoptĂ©. Lâamendement no 13 de M. le rapporteur a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©fendu. Lâamendement no 13, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă M. François-Michel Lambert. Je voudrais revenir sur une question Ă©crite que le dĂ©putĂ© François-Michel Lambert avait dĂ©posĂ©e en 2018 sur les frais bancaires. Le ministĂšre de lâĂ©conomie avait rĂ©pondu, Ă lâĂ©poque, avec des engagements Le ministre a souhaitĂ© le plafonnement de lâensemble des frais bancaires pour tous les bĂ©nĂ©ficiaires de lâoffre spĂ©cifique Ă 20 euros par mois et 200 euros par an. Enfin, faisant suite aux recommandations du ComitĂ© consultatif du secteur financier CCSF dans son rapport sur les frais dâincidents bancaires, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© le renforcement de lâaction de la profession bancaire dans la prĂ©vention et la limitation des incidents bancaires », sont de belles paroles, mais les personnes en grande difficultĂ© ne trouvent pas de rĂ©ponse. Tout Ă lâheure, je vous ai entendu dire quâil fallait appliquer une stratĂ©gie de name and shame envers les Ă©tablissements bancaires. Pourtant, actuellement, ceux que lâon pointe du doigt, ce sont ceux qui se trouvent dans des situations attendu lâexamen du dernier article de ce texte pour exprimer ma frustration devant votre incapacitĂ© Ă comprendre que la perte de quelques dizaines dâeuros peut dĂ©sespĂ©rer certains. Câest tout Ă fait comme lorsque votre majoritĂ© dĂ©clarait quâune diminution du montant de lâAPL â aide personnalisĂ©e au logement â de 5 euros ne gĂȘnerait personne, alors quâelle a gĂȘnĂ© et continue de gĂȘner un grand nombre dâĂ©tudiants. La parole est Ă M. le rapporteur, pour soutenir les amendements nos 9 et 12, qui peuvent faire lâobjet dâune prĂ©sentation groupĂ©e. Lâarticle 3 comprend deux volets ; le premier porte sur les violences conjugales. Quand un couple dispose dâun compte joint, si lâun des conjoints est victime de violences conjugales, il faut lui permettre dâouvrir immĂ©diatement un compte le dĂ©pĂŽt de notre proposition de loi et son examen aujourdâhui, la loi du 24 dĂ©cembre 2021 visant Ă accĂ©lĂ©rer lâĂ©galitĂ© Ă©conomique et professionnelle a Ă©tĂ© promulguĂ©e. Celle-ci a Ă©tendu le bĂ©nĂ©fice de la procĂ©dure de droit au compte, rĂ©glant ainsi le un point mĂ©rite encore dâĂȘtre discutĂ©. Ne faudrait-il pas afficher explicitement que cette nouvelle rĂ©daction de la loi sâapplique aux victimes de violences conjugales ? Câest lâobjet de lâamendement no Ă©galement avec intĂ©rĂȘt la position du Gouvernement sur lâamendement no commission nâa pas examinĂ© lâamendement no 9, auquel je suis Ă©videmment favorable. Quant au no 12, jây suis Ă©galement favorable, malgrĂ© lâavis dĂ©favorable de la commission. Quel est lâavis du Gouvernement sur ces deux amendements ? Monsieur le rapporteur, je vous demande de retirer lâamendement no 9. En effet, le Gouvernement vous confirme que la loi du 24 dĂ©cembre 2021, issue de la proposition de loi de Mme Marie-Pierre Rixain visant Ă accĂ©lĂ©rer lâĂ©galitĂ© Ă©conomique et professionnelle, a modifiĂ© les conditions de saisine de la Banque de France pour la procĂ©dure de droit au est dĂ©sormais possible Ă toute personne de lancer la procĂ©dure. Cette Ă©volution, prĂ©parĂ©e de longue date par le ministĂšre des finances et la Banque de France, bĂ©nĂ©ficiera en particulier aux victimes de violences conjugales, y compris lorsquâelles sont titulaires dâun compte joint avec leur conjoint maltraitant, en leur permettant dâactiver leur droit au compte, dans une perspective dâ un avis dĂ©favorable Ă lâamendement no 12, qui concerne un tout autre sujet. La procĂ©dure de droit au compte, prĂ©vue Ă lâarticle L. 312-1 du code monĂ©taire et financier permet Ă toute personne physique ou morale, sous certaines conditions, de saisir la Banque de France, en cas de refus dâouverture de compte opposĂ© par un Ă©tablissement de crĂ©dit, afin que celle-ci dĂ©signe un autre Ă©tablissement ayant lâobligation de lui ouvrir un compte procĂ©dure est cependant soumise aux obligations nationales et europĂ©ennes en matiĂšre de lutte anti-blanchiment. Les dispositions issues de la quatriĂšme directive europĂ©enne antiblanchiment interdisent notamment aux Ă©tablissements de crĂ©dit dâouvrir un compte Ă un client dont lâidentitĂ© nâaurait pas Ă©tĂ© modulations dans lâapplication de ces mesures de vĂ©rification sont prĂ©vues par le droit europĂ©en ; elles peuvent notamment conduire Ă diffĂ©rer la vĂ©rification de lâidentitĂ© du client. Toutefois, il faut pour cela justifier du faible degrĂ© de risque de la lâamendement no 12 vise Ă appliquer par dĂ©faut cette modulation Ă la procĂ©dure de droit au compte, comme si celle-ci sâinscrivait nĂ©cessairement dans une situation de faible risque de blanchiment ou de financement du terrorisme. Aucun Ă©lĂ©ment ne permet pourtant de confirmer ce postulat. Je rappelle que les personnes faisant lâobjet de mesures de gel de leurs avoirs pour des raisons liĂ©es au terrorisme peuvent bĂ©nĂ©ficier en droit et en fait de la procĂ©dure du droit au compte. LâamĂ©nagement proposĂ© nâest donc absolument pas conforme Ă lâesprit du droit europĂ©en, ni Ă lâesprit des recommandations du Groupe dâaction financiĂšre GAFI, qui Ă©value actuellement la ailleurs, le Gouvernement sâest attachĂ© depuis plusieurs mois Ă travailler avec la Banque de France Ă une rĂ©forme de la procĂ©dure de droit au compte, qui permettra de remĂ©dier aux difficultĂ©s identifiĂ©es. En effet, si la procĂ©dure fonctionne de maniĂšre satisfaisante, certains points dâamĂ©lioration ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence par la Cour des comptes dans son rapport public annuel de plus strict de certaines phases clĂ©s de cette procĂ©dure, ainsi que lâinstauration de nouvelles obligations dâinformation pour les Ă©tablissements bancaires, prĂ©vus par cette rĂ©forme dont lâentrĂ©e en vigueur est prĂ©vue Ă la fin du premier semestre de 2022, permettront dâen amĂ©liorer lâefficacitĂ©. Je suis donc dĂ©favorable Ă votre amendement. La parole est Ă M. le rapporteur. Je retire lâamendement no 9, puisque vous avez dĂ©clarĂ© publiquement que le droit en vigueur sâapplique aux cas de violences Ă lâamendement no 12, oui, il concerne un tout autre sujet, celui de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. Actuellement, une banque ne peut pas ouvrir de compte tant quâelle nâa pas vĂ©rifiĂ© lâabsence de risque de blanchiment ou de financement du mâa Ă©tĂ© indiquĂ© que la suppression de cette obligation â que je proposais, afin de gagner du temps et de rĂ©duire le dĂ©lai dâouverture des comptes â serait contraire au droit communautaire. Vous avez repris cette position. Tout Ă fait ! Or, ce nâest pas exact. Aux termes de la quatriĂšme directive europĂ©enne antiblanchiment, il est possible aux banques de commencer par ouvrir le compte et de nâeffectuer quâensuite les contrĂŽles prĂ©vus dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. Lâarticle L. 561-5 du code monĂ©taire et financier, qui transpose cette disposition, prĂ©cise ainsi que lorsque le risque de blanchiment paraĂźt faible », la vĂ©rification des documents peut avoir lieu durant lâĂ©tablissement de la relation dâaffaires ».Les banques doivent se saisir pleinement de cette possibilitĂ© â ce nâest pas le cas actuellement. Lâamendement no 12 sera donc vous rappelle, chers collĂšgues, que le code monĂ©taire et financier prĂ©voit que, dans le cadre de la procĂ©dure du droit au compte, les comptes doivent ĂȘtre ouverts par lâĂ©tablissement de crĂ©dit dans les trois jours suivant la rĂ©ception des documents nĂ©cessaires. Entre le dĂ©pĂŽt de la demande Ă la Banque de France et lâouverture du compte par lâĂ©tablissement de crĂ©dit, le dĂ©lai total est de quatorze jours â câest une moyenne, qui varie dâune banque Ă lâautre. Et ce nâest pas moi qui le dis, mais la Cour des comptes. Cela tient, entre autres, aux documents demandĂ©s. On exige des papiers et encore des papiers de personnes extrĂȘmement modestes, en difficultĂ© financiĂšre !Dâautres mesures pourraient ĂȘtre prises pour remĂ©dier Ă la situation, mais elles sont de nature rĂ©glementaire â je pense, entre autres, Ă la dĂ©matĂ©rialisation. Le prĂ©sent amendement sâinscrit bien, lui, dans le champ lĂ©gislatif. Il permettrait dâĂ©viter que les banques ne sâabritent derriĂšre lâobligation de procĂ©der aux contrĂŽles prĂ©vus par le code monĂ©taire et financier dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme pour retarder lâouverture du compte, alors que le droit communautaire permet dĂ©jĂ , lorsque le risque est faible, de ne procĂ©der aux contrĂŽles quâaprĂšs celle-ci. Entre nous, quel danger y aurait-il Ă adopter cet amendement ? Ce ne serait que dans un cas sur un million, une fois toutes les x annĂ©es, que lâon dĂ©couvrirait que la personne en difficultĂ© ayant ouvert un compte est en rĂ©alitĂ© un gangster ou un djihadiste ! Ce serait tout de mĂȘme un lĂ©ger problĂšme ! Le prĂ©sident Pompidou adorait rappeler un principe il faut Ă©viter dâemmerder 99,99 % des gens Ă cause dâune minoritĂ© de 0,01 %. Tout Ă fait ! Câest comme pour le passe vaccinal ! Bravo ! Ce principe gĂ©nĂ©ral est valable pour un grand nombre de nos discussions ! Si je retire lâamendement no 9, je maintiens donc lâamendement no 12. Lâamendement no 9 est retirĂ©. Lâamendement no 12 nâest pas adoptĂ©. Lâarticle 3 nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Claudia Rouaux, pour soutenir lâamendement no 17, portant article additionnel aprĂšs lâarticle 3. La mission dâaccessibilitĂ© bancaire reste du ressort exclusif de La Poste, alors que, du fait de la crise actuelle, le nombre de personnes en situation de fragilitĂ© bancaire est en forte outre, de mĂ©moire, 30 % des bĂ©nĂ©ficiaires dâune offre spĂ©cifique sont Ă La Poste â sur ce point aussi, nous avons eu Ă©normĂ©ment de mal Ă obtenir des chiffres. Ce nâest pas sans enjeu, car la compensation financiĂšre que lâĂtat verse aux banques pour ce service se rĂ©vĂšle insuffisante. Les deux reprĂ©sentants de la Direction gĂ©nĂ©rale des finances publiques DGFIP que nous avons auditionnĂ©s nous ont en tout cas confirmĂ© que de nombreux clients de La Poste se trouvaient en situation de fragilitĂ© amendement vise Ă obtenir des prĂ©cisions sur la rĂ©partition entre les banques des obligations relatives aux clients connaissant des situations financiĂšres difficiles et le coĂ»t que cela engendre pour les unes et les autres, afin, le cas Ă©chĂ©ant, de mieux les rĂ©partir entre La Poste et les autres Ă©tablissements bancaires. Quel est lâavis de la commission ? Vous demandez la remise dâun rapport relatif aux obligations des Ă©tablissements bancaires Ă lâĂ©gard des publics fragiles, qui dĂ©taillerait lâeffectivitĂ© de ces politiques ainsi que lâimpact pour les banques dâune baisse des ne suis pas persuadĂ© de la nĂ©cessitĂ© dâun tel rapport. Tout dâabord, lâObservatoire de lâinclusion bancaire â lâOIB â, dont nous avons beaucoup parlĂ© lors de nos dĂ©bats, peut dĂ©jĂ recueillir ce type dâinformations. En outre, de nombreux rapports ont rĂ©cemment Ă©tĂ© publiĂ©s sur la question, notamment celui de la Cour des comptes â dont nous nous sommes beaucoup inspirĂ©s les uns et les autres â et celui rĂ©digĂ© par notre collĂšgue Philippe Chassaing dans le cadre de la mission parlementaire relative Ă la prĂ©vention du surendettement et au dĂ©veloppement du je crois quâau regard de lâobjectif poursuivi, mentionnĂ© dans lâexposĂ© des motifs â connaĂźtre la rĂ©partition des clients fragiles entre La Poste et les autres banques â, le rapport demandĂ© est un peu commission nâa pas examinĂ© cet amendement ; Ă titre personnel, jâĂ©mets un avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? Avis dĂ©favorable. Les modalitĂ©s concrĂštes dâapplication de la politique dâinclusion bancaire et lâĂ©valuation de son impact sur les publics fragiles font dĂ©jĂ lâobjet dâune large documentation, depuis plusieurs effet, lâOIB, qui associe les reprĂ©sentants dâassociations de lutte contre lâexclusion, de fĂ©dĂ©rations professionnelles bancaires et dâadministrations, publie chaque annĂ©e un rapport dĂ©taillĂ© qui prĂ©cise le bilan de chacun des volets de cette politique permet de bĂ©nĂ©ficier dâune vision exhaustive des avancĂ©es rĂ©alisĂ©es sur lâensemble des dispositifs de protection en matiĂšre de droit au compte, de fragilitĂ© financiĂšre et de plafonnement des frais Gouvernement sâest par ailleurs attachĂ© Ă renforcer les obligations de transparence applicables au secteur bancaire, sâagissant des comptes dĂ©tenus par des clients fragiles. LâarrĂȘtĂ© pris par le ministre de lâĂ©conomie, des finances et de la relance le 7 septembre 2020 prĂ©cise ainsi les Ă©lĂ©ments dâinformation sur ces comptes que doivent transmettre les Ă©tablissements bancaires de maniĂšre trimestrielle Ă lâ outre, des rapports sont rĂ©guliĂšrement rĂ©digĂ©s par lâObservatoire des tarifs bancaires concernant les tarifs bancaires ou â comme vous le demandez, madame la dĂ©putĂ©e â la mission dâaccessibilitĂ© bancaire, en particulier lors du processus de notification de lâaide dâĂtat de cette mission Ă la Commission supports et outils existants me paraissent ainsi suffisamment robustes et divers pour garantir une information exhaustive sur la politique dâinclusion bancaire. La parole est Ă M. Bertrand Pancher. Ce nâest pas dâun rapport dont nous avons besoin, mais de lâadoption de cette proposition de loi ! Tous les articles ont Ă©tĂ© rejetĂ©s ; on ne votera donc pas sur lâensemble du remercie en tout cas Charles de Courson et lâensemble des parlementaires du groupe LibertĂ©s et territoires dâavoir lancĂ© lâidĂ©e dâune rĂ©gulation profonde des commissions dĂ©bats, qui ont animĂ© lâhĂ©micycle pendant une partie de lâaprĂšs-midi et en ce dĂ©but de soirĂ©e, ont dĂ©montrĂ© que de nombreux pays, alors quâon les disait plus libĂ©raux que nous, ont adoptĂ© une telle rĂ©gulation ; que parmi les pays voisins, beaucoup sont engagĂ©s dans ces mesures de bon publique retiendra que certains croient encore Ă la main invisible du marchĂ© â ce sont les premiers chapitres des premiers cours de sciences Ă©conomiques â, alors que dâautres, parce quâils sont sur le terrain Applaudissements sur les bancs du groupe LT , voient que tout ça ne fonctionne pas. Si nous ne jouons pas notre rĂŽle, si nous ne faisons pas en sorte de remettre la puissance publique lĂ oĂč il le faut, nos concitoyens nous regarderont avec ahurissement, se disant que nous ne comprenons pas et que nous sommes du cĂŽtĂ© de la finance, du grand capital et dâun libĂ©ralisme effrĂ©nĂ© dans lequel personne nâa ce que je voulais dire ce soir, puisque nous nâaurons pas dâexplications de vote. Je regrette que nous nâayons pas saisi cette chance unique, notamment pour les 3,8 millions de Français les plus dĂ©munis. Nous retiendrons de ces dĂ©bats leur nĂ©cessaire appropriation par la ou le prochain PrĂ©sident de la RĂ©publique, qui considĂ©rera que la justice sociale est nĂ©cessaire dans notre pays. Applaudissements sur les bancs des groupes LT et GDR. Notre prĂ©sident est un visionnaire ! La parole est Ă M. Philippe Chassaing. Ă mon tour de remercier M. de Courson et le groupe LibertĂ©s et territoires de nous avoir permis de discuter de ces sujets. Sortons de la caricature nous ne croyons pas aux libres forces du marchĂ©, ni Ă la libre concurrence, bien au contraire. Sinon, nous ne serions pas intervenus dĂšs 2018 pour essayer dâapporter une rĂ©gulation Ă celles et ceux qui Ă©taient touchĂ©s par des frais dâincidents bancaires. Nous avons instaurĂ© un plafonnement Ă 20 et 25 euros, afin que les plus vulnĂ©rables soient partageons lâimportance de lâenjeu ; nous divergeons sur la mĂ©thode. Nous sommes dâaccord pour considĂ©rer quâil y a eu des avancĂ©es pendant la lĂ©gislature. Les efforts doivent dĂ©sormais porter sur lâoffre spĂ©cifique ; probablement faudra-t-il en amĂ©liorer le menu et le contenu. Il y a lieu de porter nos efforts sur ce point 4 millions de personnes sont dĂ©tectĂ©es comme Ă©tant fragiles financiĂšrement ; seulement 700 000 sont dĂ©tentrices de lâoffre spĂ©cifique. Il y a lĂ un vĂ©hicule pour essayer de mieux protĂ©ger les a Ă©tĂ© dit tout Ă lâheure la question des autoentrepreneurs et des indĂ©pendants est une vraie question. Le coĂ»t bancaire pour ceux qui ont ces statuts doit ĂȘtre mieux connu et mieux maĂźtrisĂ©. Je partage votre combat il faudrait progresser au cours de la prochaine lĂ©gislature, en documentant mieux et plus amplement ce sujet, qui fait lâobjet dâinformations encore fond, la question posĂ©e a Ă©tĂ© celle du modĂšle bancaire. Est-ce quâil repose sur les incidents bancaires ou sur autre chose ? Je partage votre questionnement Ă ce sujet. Il y aurait lieu de mieux comprendre le modĂšle bancaire. Ă lâoccasion dâun prochain mandat, il faudrait Ă©tudier ce sur quoi repose le modĂšle bancaire et vers quoi il se dirige. La parole est Ă M. Bruno Questel. La question qui se pose Ă nous ce soir, Ă travers ces dĂ©bats, est celle du modĂšle de sociĂ©tĂ© que nous voulons. Lorsque jâĂ©tais avocat dans une commune rurale, jâai souvenir dâavoir eu Ă gĂ©rer des dossiers oĂč des personnes se mettaient dans des difficultĂ©s abyssales elles sollicitaient des emprunts Ă©normes, par internet, au moyen parfois de documents dâidentitĂ© falsifiĂ©s. Devant le juge aux affaires familiales, elles dĂ©taillaient des logiques visant Ă embĂȘter lâautre la dĂ©structuration des rapports humains et sociaux, concernant notamment les questions bancaires â tout Ă lâheure a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© le rĂŽle essentiel des bureaux de poste dans les villages â, a Ă©tĂ© perdu le fil qui doit guider chacun de nous par rapport aux engagements quâil prend. LâĂtat et la RĂ©publique doivent aussi rĂ©tablir les conditions de ce lien essentiel, pour Ă©viter que lâon accompagne inconsciemment â je parle de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble â des gens Ă se mettre en trĂšs grande difficultĂ©. Ce nâest pas possible de dire ça ! Je ne vous ai pas interrompu. Je vous interromps ! Tout le monde sait que vous ĂȘtes malpoli, cher collĂšgue ! Quand vous mĂ©prisez les pauvres gens, oui ! Je dis simplement que des personnes peuvent se laisser prendre dans un systĂšme qui les dĂ©passe. Faire accroire que tout un chacun est maĂźtre de son destin lorsquâil entreprend des dĂ©marches est illusoire, angĂ©lique ou dĂ©magogique je vous laisse cocher la case que vous souhaitez. Le systĂšme bancaire dans son ensemble est un monstre, qui peut parfois broyer certains de nos concitoyens. Je tenais Ă le rappeler. La parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre. Dans ces Ă©changes qui font office de conclusion aux dĂ©bats, je remercie le collĂšgue de Courson et le groupe LibertĂ©s et territoires⊠Merci ! âŠdâavoir proposĂ© ce sujet, qui concerne plusieurs millions de nos concitoyens entre 3,8 et 6 millions. PremiĂšrement, lâopacitĂ© entretenue sur ce chiffre est un problĂšme politique quâil faudrait rĂ©gler. Nous devrions, je le rĂ©pĂšte, imposer aux Ă©tablissements bancaires de communiquer les profits M. François-Michel Lambert applaudit quâils rĂ©alisent chaque annĂ©e avec les frais bancaires, afin que lâon puisse discuter sur la base dâĂ©lĂ©ments rationnels, y compris avec eux puisquâils contestent les quoi que vous pensiez du comportement de certains de nos concitoyens â jâai entendu parler dâĂ©ducation financiĂšre â, rien ne justifie que ce qui ne coĂ»te quasiment rien Ă une banque, comme lâenvoi dâun courriel, soit tarifĂ© 15, 18 ou 20 euros. Rien du tout, aucune logique. Câest du banditisme ! Câest du vol ! Je suis dâaccord ! On vous vend quelque chose qui fait dĂ©jĂ partie du service. Comme le bonneteau sur les marchĂ©s, qui est interdit, câest de lâentourloupe ! Nous sommes passĂ©s Ă cĂŽtĂ© de ce sujet. Jâai entendu M. le ministre dire que câĂ©tait normal, que cela avait un coĂ»t pour les banques. Ce coĂ»t est surfacturĂ©, Ă un point qui est choquant et qui touche au scandale ! Il a pour consĂ©quence dâaccumuler les difficultĂ©s pour des gens qui sont dĂ©jĂ en difficultĂ©. Le problĂšme ne concerne pas simplement le nombre de nos concitoyens qui glissent dans les difficultĂ©s financiĂšres ; le problĂšme, câest que les Ă©tablissements bancaires en rajoutent⊠Bien sĂ»r ! âŠde maniĂšre Ă©hontĂ©e ! Le systĂšme de sanction est trĂšs faible. Sans vouloir dĂ©former ses propos, M. le ministre a Ă©voquĂ© tout Ă lâheure quatre procĂšs-verbaux qui ont Ă©tĂ© dressĂ©s, si jâai bien compris. Je ne suis pas un service de contrĂŽle financier, mais nous avons tous eu dans nos permanences des personnes venues nous montrer des choses choquantes. On a peine Ă croire quâĂ lâarrivĂ©e, il y ait aussi peu de sanctions, alors que des gens se retrouvent avec 800 euros de plus Ă payer Ă la fin du mois, en raison des frais bancaires qui se sont accumulĂ©s de diffĂ©rentes il faudra reprendre cette tĂąche, puisque nous nây sommes pas arrivĂ©s aujourdâhui. Une fois de plus, nous avons entendu le discours consistant Ă dire Faisons confiance aux diffĂ©rentes rĂ©glementations en place », qui passe Ă cĂŽtĂ© du fait quâil faut lĂ©gifĂ©rer, car les Ă©tablissements bancaires ne comprennent que ça. La situation perdurera et câest bien dommage. La parole est Ă M. StĂ©phane Peu. En guise de conclusion Ă ce dĂ©bat, je veux moi aussi remercier le groupe LibertĂ©s et territoires et Charles de Courson dâavoir dĂ©posĂ© la proposition de loi. Pendant la pause, jâai envoyĂ© plusieurs courriels, parce quâil y a un grand problĂšme dans ma circonscription. Câest trĂšs simple le principal bailleur HLM a fait des rappels de charges, qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©s erronĂ©s. ConcrĂštement, cela signifie que lâessentiel des locataires, quâon a invitĂ©s Ă autoriser les prĂ©lĂšvements bancaires pour leurs loyers et leurs charges, se retrouvent avec des sommes de 300, 400 ou 500 euros prĂ©levĂ©es sur leur compte. Bien sĂ»r ! Elles seront sans doute restituĂ©es dans deux ou trois mois par le bailleur, qui commence Ă reconnaĂźtre son erreur. Mais les personnes au SMIC, aux minima sociaux ou au chĂŽmage, auront pendant trois mois un dĂ©couvert sur leur compte qui leur sera facturĂ© au prix fort. Tout Ă fait ! Câest une spirale infernale plus vous ĂȘtes dans la difficultĂ©, plus les banques vous sont 6,5 milliards dâeuros de pactole pour les banques ! Il y a lĂ quelque chose dâindigne et dâassez scandaleux. La proposition de loi Ă©tait relativement modeste, puisquâelle ne visait pas Ă supprimer les frais, mais dâune part Ă les plafonner pour quâil nây ait pas dâexagĂ©ration, et dâautre part Ă garantir le droit au compte. CâĂ©tait une proposition raisonnable. Je ne comprends pas lâobstination Ă refuser cette avancĂ©e visant Ă protĂ©ger les plus fragiles de nos font les banques avec ce systĂšme ? Quand une personne est en difficultĂ©, en train de se noyer, plutĂŽt que de lui tendre la main, elles lui mettent le pied sur la tĂȘte pour lâenfoncer un peu plus. Ce nâest pas correct ! Beaucoup dâaccidents ne sont pas dus Ă de la mauvaise foi ou Ă de lâirresponsabilitĂ©, mais Ă des difficultĂ©s de la vie. Je viens de prendre lâexemple des charges locatives appelĂ©es et prĂ©levĂ©es indĂ»ment, mais il peut y en avoir beaucoup dâautres. Câest le principe jâai bien envie de les emmerder » ! La parole est Ă Mme Claudia Rouaux. Je tiens Ă©galement Ă remercier le groupe LibertĂ©s et territoires et Charles de Courson pour la proposition de loi. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Je le disais Ă Alexis CorbiĂšre, la premiĂšre fois que je suis intervenue dans lâhĂ©micycle, câĂ©tait sur ce sujet, lors de lâexamen dâune proposition de loi quâil avait du mal Ă entendre certaines choses. Pendant dix ans, jâai prĂ©sidĂ© une commission dâaction sociale, oĂč quelquefois les gens se retrouvaient Ă mi-traitement parce quâils Ă©taient en maladie ordinaire. Quand on a 700 euros par mois, on a quand mĂȘme besoin de vivre ; alors quand ils voyaient de la publicitĂ© pour Sofinco ou autre, ils Ă©taient tentĂ©s. Ce nâest pas un problĂšme de gestion, câest tout simplement quâon a besoin de nourrir ses enfants, de se dĂ©placer, de se chauffer, de doit ĂȘtre protecteur. Vous avez soulevĂ© ce point il faut que lâon travaille sur ces organismes de crĂ©dit, qui prĂȘtent de lâargent facilement, Ă des taux de presque 12 %. Ăa aussi, câest un scandale. LĂ aussi, il faudra lĂ©gifĂ©rer, parce que câest scandaleux. La proposition de loi ne va pas assez loin, câest pour ça quâil vaut mieux ne pas la voter ! Il vaut mieux commencer petit et finir grand que ne rien faire du tout ! Sâagissant de lâoffre spĂ©cifique, les personnes peuvent y rester trĂšs peu de temps, avant de retourner dans les clients fragiles. Dans les 3,8 millions de clients fragiles, un tiers paie des frais bancaires assez importants. Pourquoi est-ce quâils ne bĂ©nĂ©ficient pas de lâoffre spĂ©cifique, pour ĂȘtre protĂ©gĂ©s ? Il y avait beaucoup dâautres sujets, nous aurions pu avancer un peu. Merci, chers collĂšgues, dâavoir prĂ©sentĂ© cette proposition de loi. M. François-Michel Lambert applaudit. Lâamendement no 17 nâest pas adoptĂ©. Lâensemble des articles et des amendements portant article additionnel ayant Ă©tĂ© rejetĂ©s, la proposition de loi est rejetĂ©e. HĂ©las ! Lâordre du jour appelle la discussion, en application de lâarticle 34-1 de la Constitution, de la proposition de rĂ©solution invitant le Gouvernement Ă accorder lâasile politique Ă Julian Assange et Ă faciliter lâaccĂšs au statut de rĂ©fugiĂ© pour les lanceurs dâalerte Ă©trangers no 4867. Dans la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole est Ă Mme Jennifer De Temmerman. Depuis dix ans, Julian Assange subit un acharnement politico-judiciaire. Pour quel crime ? Celui dâavoir effectuĂ© son travail de journaliste et dâavoir portĂ© haut la libertĂ© dâexpression et la libertĂ© dâinformer. Pour avoir fait Ćuvre de vĂ©ritĂ©. EmprisonnĂ©, isolĂ©, traitĂ© comme on ne devrait jamais traiter un individu dans un pays signataire de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme CEDH.Depuis 2019, Julian Assange est incarcĂ©rĂ© en dĂ©tention provisoire Ă la prison de haute sĂ©curitĂ© de Belmarsh au Royaume-Uni. Le rapporteur spĂ©cial de lâONU sur la torture a dĂ©noncĂ© ses conditions de dĂ©tention. Cet homme risque dâĂȘtre condamnĂ© Ă 175 ans de prison. Si ce nâest pas la peine de mort, ça y ressemble Ă©trangement. Comment la France, pays des droits de lâhomme, pourrait-elle rester aphone plus longtemps sur cette question de dĂ©fense des libertĂ©s ?Le crĂ©ateur du site WikiLeaks est devenu lâun des plus grands lanceurs dâalerte en diffusant en 2010 des millions de documents confidentiels et compromettants Ă lâĂ©gard de grandes puissances Ă©trangĂšres. Cet homme a rendu service Ă notre nation, comme Ă dâautres alliĂ©s. Julian Assange a rĂ©vĂ©lĂ© que plusieurs de nos chefs dâĂtat et de nos ministres de lâĂ©conomie avaient Ă©tĂ© espionnĂ©s par les Ătats-Unis, tout comme lâancienne chanceliĂšre proposition de rĂ©solution pose une question celle de la reconnaissance de la nation. Une nation nâest grande et respectĂ©e que lorsquâelle se montre forte et indĂ©pendante. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. Rappelons que Barack Obama lui-mĂȘme a pardonnĂ© Ă Chelsea Manning. Julian Assange dĂ©fend la paix par la vĂ©ritĂ©. Il a Ă©tĂ© nominĂ© neuf fois pour le prix Nobel de la paix, soutenu par plusieurs laurĂ©ats. Câest une question de justice et dâhommage Ă tous ceux qui luttent Ă travers le monde et Ă travers les Ăąges, parfois au pĂ©ril de leur vie, pour informer, dĂ©noncer, dĂ©fendre la paix, les libertĂ©s et des droits dernier, la commission mixte paritaire a Ă©tĂ© conclusive sur les propositions de loi portĂ©es par Sylvain Waserman, inspirĂ©es notamment par le rapport de deux autres dĂ©putĂ©s, RaphaĂ«l Gauvain et Olivier Marleix. Je souhaite saluer, en particulier, lâengagement de notre collĂšgue Sylvain Waserman. De lâhĂ©micycle de lâAssemblĂ©e parlementaire du Conseil de lâEurope APCE au nĂŽtre, il a permis de positionner la France comme un exemple international en matiĂšre de lĂ©gislation sur les lanceurs dâalerte, qui pourrait ĂȘtre confirmĂ© dĂšs aujourdâhui par le geste fort et symbolique de se prononcer en faveur du droit dâasile pour Julian Assange. Tel est lâobjet du premier point de la proposition de sĂ»r, Julian Assange ne rĂ©side actuellement pas sur notre territoire. Tel est justement le but du deuxiĂšme point proposer une solution qui permettrait Ă Julian Assange, mais aussi Ă dâautres lanceurs dâalerte, dâintroduire une demande pour un visa humanitaire ou pour lâasile au moyen du rĂ©seau consulaire, et Ă lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides OFPRA de traiter les demandes Ă les deux derniers points visent Ă conforter la position avantageuse de la France, en invitant le Conseil de lâEurope â Ă lâinitiative de tant dâautres conventions, comme la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme ou la Convention dâIstanbul sur la prĂ©vention et la lutte contre la violence Ă lâĂ©gard des femmes et la violence domestique â, Ă engager les travaux dâĂ©laboration dâune grande convention, pour dĂ©finir et accorder le statut de rĂ©fugiĂ© aux lanceurs dâalerte, et le Gouvernement Ă saisir la formidable opportunitĂ© de lâactuelle prĂ©sidence française du Conseil de lâUnion europĂ©enne pour faire de cette question une prioritĂ© de travail des institutions chers collĂšgues, quel que soit le sort de la prĂ©sente proposition de rĂ©solution, aujourdâhui est une victoire Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement car, en faisant rĂ©sonner le nom de Julian Assange ce soir, nous redonnons une voix Ă celui qui nâen a plus, Ă celui qui doit se taire. Nous sommes une soixantaine de dĂ©putĂ©s de tous bords politiques Ă nous ĂȘtre associĂ©s Ă cette proposition de rĂ©solution pour dĂ©fendre Julian Assange et, plus largement, tous les lanceurs dâalerte. Je le sais sensible Ă cette initiative, lui qui a un lien si particulier avec la semaine, par les textes que nous examinons, je vous invite Ă dĂ©montrer la grandeur de la France, Ă dĂ©fendre la vĂ©ritĂ©, la paix et leurs combattants, les lanceurs dâalerte. Ă travers lâEurope et le monde, de nombreuses voix sâĂ©lĂšvent en soutien Ă Julian Assange. Ce soir, nous amplifions un Ă©cho qui ne sâarrĂȘtera pas lĂ . Il y aura dâautres soirs, dâautres jours, oĂč nous continuerons ensemble, en France et au-delĂ de nos frontiĂšres, cette lutte pour ce qui est conclurai en remerciant les membres de mon groupe pour leur confiance, CĂ©dric Villani, Jean Lassalle et François Ruffin pour le travail commun, et tous les ceux qui, en France et dans le monde, ont apportĂ© et apporteront leur soutien Ă cette cause. Merci Ă ses avocats, Ă toutes les associations et Ă tous les soldats inconnus de cette grande cause. Pour sa femme, ses enfants, son pĂšre et ses proches. Pour Julian Assange. Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC, FI et GDR. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă M. Jean Lassalle. Lâhistoire de Julian Assange nous bouleverse tous, car elle est Ă la fois celle dâun journaliste passionnĂ© par lâhumain, la vĂ©ritĂ© et la justice, celle dâun lanceur dâalerte dĂ©terminĂ© Ă nous protĂ©ger et celle dâun humain quâon a brisĂ© et qui sâest arrĂȘtĂ© de suis profondĂ©ment convaincu que Julian Assange est lâun des hĂ©ros de notre temps. Il incarne les valeurs dĂ©mocratiques telles que nous les connaissons depuis la seconde guerre mondiale au service de lâhumain et du respect des rĂšgles fixĂ©es par la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme. De trĂšs nombreux pays â signataires de cette convention comme la France â se rendent Ă son chevet et tentent de lui apporter tout leur soutien pour le service rendu. Tous ces pays, comme la France, dĂ©fendent la libertĂ© de la presse, la libertĂ© de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©, de la rendre publique et ainsi de protĂ©ger les citoyens, leur dignitĂ©, leur santĂ© et lâensemble de leurs collĂšgues, ce sont aussi ces mĂȘmes valeurs qui nous rĂ©unissent aujourdâhui autour de ce texte, afin dâaccorder lâasile politique Ă Julian Assange. Nous pouvons dâores et dĂ©jĂ ĂȘtre fiers de donner toute la place dans cet hĂ©micycle, la maison du peuple, Ă travers mers, ocĂ©ans et continents, Ă cette discussion comment pouvons-nous lâaider ? Comment sâunir avec nos partenaires internationaux pour cette mĂȘme cause ? Quelle issue est possible ?HĂ©las, le temps nous presse. Sa compagne Stella Morris et son pĂšre John Shipton, que nous avons reçus Ă lâAssemblĂ©e nationale le 16 novembre dernier, nous lâont dit Chaque semaine il est plus faible. Ils sont en train de tuer Julian Assange en ce moment, lentement. Je vous remercie de faire tout ce que vous pouvez pour sauver sa vie. » Nous, dĂ©putĂ©s, le cri du cĆur de la compagne de Julian Assange nous a bouleversĂ©s et nous a rappelĂ© que nous devons avancer au plus collĂšgues, vous ĂȘtes nombreux Ă avoir cosignĂ© cette proposition de rĂ©solution Applaudissements sur les bancs du groupe LT ⊠Lassalle, prĂ©sident ! âŠde ma collĂšgue Jennifer De Temmerman, de tous bords, dans une dĂ©marche transpartisane. Nous sommes capables de dĂ©passer nos diffĂ©rences et nos sensibilitĂ©s pour nous unir dans ce combat, pour nos valeurs les plus profondes, dans ce moment historique. Nous sommes, par ailleurs, trois candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2022 Ă avoir cosignĂ© cette proposition de rĂ©solution. Il est donc de notre devoir de nous emparer de ce dĂ©bat et de le rendre public, en lâouvrant Ă nos pouvons trouver un consensus afin dâapporter un cadre lĂ©gal au soutien Ă Julien Assange. Nous souhaitons le voir libre, demain, pour quâil puisse poursuivre son engagement pour les libertĂ©s. Ce soir, nous sommes lĂ pour rappeler et pour voter en sa faveur, dans le long combat qui lâ message est vital pour lui. Il est Ă©galement important de lâenvoyer Ă tous les journalistes et Ă tous les lanceurs dâalertes menacĂ©s et emprisonnĂ©s un peu partout dans le monde nous ne les oublions pas et nous nous battrons toujours, jusquâau bout, pour les dĂ©fendre, comme eux se battent pour vous remercie dâĂȘtre prĂ©sents pour Julian Assange, et je remercie tout particuliĂšrement ma collĂšgue, la dĂ©putĂ©e Jennifer De Temmerman Applaudissements sur les bancs du groupe LT, pour cette proposition de rĂ©solution, mes collĂšgues, les dĂ©putĂ©s CĂ©dric Villani et François Ruffin, pour avoir acceptĂ© cette dĂ©marche transpartisane, et mon groupe, LibertĂ©s et territoires, pour nous avoir permis de porter ce texte dans cet hĂ©micycle. Mes chers collĂšgues, le sort de Julian Assange est entre nos mains ! Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC et FI. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă M. StĂ©phane Peu. Lâaction des lanceurs dâalerte est essentielle dans notre dĂ©mocratie, car ils portent Ă notre connaissance les dĂ©rives et les abus de ceux qui se croient au-dessus des lois. Ces derniĂšres annĂ©es, de nombreuses affaires de fraude fiscale, dâabus de pouvoir, de civils victimes de bavures ou de tortures ont Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©es grĂące Ă la mobilisation dâhommes et de femmes engagĂ©s pour lâintĂ©rĂȘt Ă celles et ceux qui utilisent leur position pour enfreindre volontairement les rĂšgles, face Ă celles et ceux qui se croient assurĂ©s de lâimpunitĂ©, ces hommes et ces femmes font preuve dâun grand courage pour oser les dĂ©noncer publiquement. Cela sâinscrit au cĆur dâun processus de moralisation qui touche lâensemble de notre sociĂ©tĂ©. Les citoyens et les citoyennes exigent une plus grande transparence, aussi bien en ce qui concerne lâaction des Ătats quâenvers les hommes et les femmes politiques, les entitĂ©s publiques ou les entreprises lanceurs dâalerte aspirent Ă ĂȘtre des acteurs au sein de nos dĂ©mocraties, non des spectateurs impuissants face aux dĂ©rives dont ils sont les tĂ©moins. Ils agissent lĂ oĂč nos systĂšmes de contrĂŽle et de rĂ©gulation sont, le plus souvent, dĂ©faillants. Toutefois, dĂ©noncer ces faits dĂ©lictueux est une dĂ©cision qui peut bouleverser une vie entiĂšre. Le risque de reprĂ©sailles se rĂ©vĂšle un frein, tant elles peuvent ĂȘtre violentes et destructrices pour soi et pour son entourage. Pour les lanceurs dâalerte, il y a souvent une vie avant et une vie aprĂšs lâ ce que vit Julian Assange. Depuis dix ans, Julian Assange est un homme traquĂ©, Ă©piĂ©, espionnĂ©. Depuis dix ans, Julian Assange est privĂ© de libertĂ© dâabord Ă lâambassade de lâĂquateur Ă Londres, quâil ne pouvait quitter sous peine dâĂȘtre arrĂȘtĂ© par la police britannique, et, depuis 2019, dans une prison londonienne de haute sĂ©curitĂ©, dans un cadre de dĂ©tention particuliĂšrement Julian Assange est un prisonnier politique. Ă ce titre, le rapporteur spĂ©cial de lâONU sur la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants a dĂ©clarĂ© que Julian Assange prĂ©sente tous les symptĂŽmes typiques dâune exposition prolongĂ©e Ă la torture psychologique, une anxiĂ©tĂ© chronique et des traumatismes psychologiques intenses ».Aux yeux des Ătats-Unis, Julian Assange est coupable dâespionnage il risque pour cela 175 annĂ©es de prison. Ă nos yeux, Julian Assange a dĂ©noncĂ© des agissements barbares et des bavures inqualifiables, quâil fallait rendre publics. Je rappelle dâailleurs que câest grĂące aux informations de Julian Assange que nous avons appris que trois prĂ©sidents de la RĂ©publique française et deux ministres français ont Ă©tĂ© espionnĂ©s par lâĂtat est temps de mettre fin Ă lâacharnement subi par Julian Assange. Il est temps de mettre fin Ă ces dix longues annĂ©es dâune vie volĂ©e. Ceux qui veulent lâemprisonner se servent de lui comme dâun exemple. Ă travers son expĂ©rience, ce sont tous les futurs lanceurs dâalerte que lâon tente de dissuader dâagir. Aussi, face au chantage, Ă la rĂ©pression, Ă lâintimidation, la France doit se distinguer par un soutien indĂ©fectible Ă ces hommes et Ă ces femmes menacĂ©s. MM. Jean Lassalle et CĂ©dric Villani applaudissent. Lorsquâun lanceur dâalerte est en danger Ă cause des informations quâil a divulguĂ©es, et quâil nâa commis aucun acte illĂ©gal aux yeux de notre loi, notre pays doit se tenir Ă ses cĂŽtĂ©s, en lui apportant appui et protection. Comme la France le fait dĂ©jĂ pour les personnes menacĂ©es en Afghanistan, par exemple, il faut faciliter les demandes dâasile pour les lanceurs dâalerte Ă©trangers. Lorsque des circonstances exceptionnelles empĂȘchent le lanceur dâalerte de se dĂ©placer, il doit ĂȘtre autorisĂ© Ă formuler une demande dâasile, oĂč quâil se trouve, et celle-ci doit ĂȘtre traitĂ©e sans novembre dernier, notre assemblĂ©e a adoptĂ© une proposition de loi bien plus protectrice pour les lanceurs dâalerte que notre lĂ©gislation actuelle. Si jâai saluĂ© â ainsi que mon groupe â les avancĂ©es que ce texte apporte, je regrette nĂ©anmoins que nous nâayons pas saisi cette occasion pour mieux protĂ©ger les lanceurs dâalerte en dehors de nos frontiĂšres. Ainsi, le groupe de la Gauche dĂ©mocrate et rĂ©publicaine apporte son soutien Ă Julian Assange et Ă tous les lanceurs dâalerte. Le contrĂŽle quâils exercent est prĂ©cieux pour nos dĂ©mocraties, car portĂ© par une exigence dâĂ©thique et de probitĂ©. En consĂ©quence, nous soutenons pleinement cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC et FI. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă M. Jean François Mbaye. La proposition de rĂ©solution du groupe LibertĂ©s et territoires soulĂšve opportunĂ©ment la question de la protection des lanceurs dâalerte en gĂ©nĂ©ral et, plus singuliĂšrement, de la situation de Julian Assange, figure incarcĂ©rĂ© en Grande-Bretagne aprĂšs avoir Ă©tĂ© confrontĂ© Ă lâexil et avoir subi des traitements inhumains, sa libertĂ© demeure compromise et son avenir incertain. Aucun dĂ©fenseur des droits de lâhomme ne saurait supporter une situation si disproportionnĂ©e. Le rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants nous le rappelle dâailleurs dans son travaux rĂ©cents ont prouvĂ© que, parmi lâensemble des groupes politiques prĂ©sents dans lâhĂ©micycle, aucun nâĂ©tait insensible au sort des lanceurs dâalerte. Si notre assemblĂ©e ne saurait rester indiffĂ©rente, il convient nĂ©anmoins quâelle sâexprime, afin de faire Ă©voluer de maniĂšre tangible la situation de Julien Assange et de tous les autres lanceurs dâalerte. Or la prĂ©sente proposition de rĂ©solution comporte un certain nombre de points litigieux quâil est difficile dâignorer, eu Ă©gard aux enjeux quâelle entend premier point tient Ă ce quâelle prĂ©sente la dĂ©cision dâaccorder le statut de rĂ©fugiĂ© comme relevant de la seule volontĂ© politique de lâexĂ©cutif. Or le droit dâasile rĂ©pond Ă un cadre juridique qui suppose la rĂ©union de conditions et le respect de procĂ©dures objectivement Ă©tablies. Aussi, ce nâest pas le gouvernement français qui accorde le statut de rĂ©fugiĂ©, mais bien lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides, dont les dĂ©cisions sont prises Ă la lumiĂšre de la jurisprudence de la Cour nationale du droit dâasile â CNDA. Rappelons, par ailleurs, quâen vertu de lâarticle L. 121-7 du code de lâentrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit dâasile â CESEDA â, lâOffice statue en toute indĂ©pendance et de maniĂšre impartiale. Il en ressort que lâobtention du statut de rĂ©fugiĂ© repose sur des rĂšgles assurant la sĂ©curitĂ© juridique et lâĂ©galitĂ© de traitement des demandes, ce qui, vous en conviendrez, peut difficilement ĂȘtre dĂ©plorĂ© par le lors et quelle que soit lâapprĂ©ciation que chacun est libre de porter sur les actions de Julian Assange, lâasile ne saurait en aucun cas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une contrepartie Ă un service rendu, quâil soit avĂ©rĂ© ou supposĂ©, car cela risquerait de dĂ©stabiliser tout un pan de notre droit et, avec lui, notre politique dâasile. NĂ©anmoins, une rĂ©forme nâest-elle pas envisageable, voire souhaitable ? Sans doute. Toutefois, une telle entreprise nĂ©cessiterait un minutieux travail de fond afin dâapprĂ©cier les consĂ©quences quâelle pourrait directement avoir pour les surplus, madame la rapporteure, vous avez vous-mĂȘme concĂ©dĂ© dans un article de presse publiĂ© mercredi dernier que lâadoption de votre proposition de rĂ©solution ne permettrait pas Ă Julian Assange de recouvrer la est noble et nous devons adopter une position qui nous permette de faire avancer concrĂštement la ailleurs, cette proposition de rĂ©solution contient deux citations de membres de lâexĂ©cutif, lâune du PrĂ©sident de la RĂ©publique et lâautre de lâactuel garde des sceaux. Toutes deux ont Ă©tĂ© sorties de leur contexte et desservent la pertinence du propos. Celle du chef de lâĂtat est tirĂ©e dâun entretien donnĂ© au vidĂ©aste Hugo Travers en 2019 et concerne une situation sans rapport avec celle de Julian Assange. En Ă©voquant la libertĂ© des individus », le prĂ©sident faisait en fait rĂ©fĂ©rence Ă un membre des forces spĂ©ciales, dont le nom avait Ă©tĂ© divulguĂ© dans la presse et qui avait agi en justice en son nom propre contre une journaliste. Lorsque Ăric Dupond-Moretti a tenu les propos citĂ©s, il nâĂ©tait pas encore garde des sceaux, mais, effectivement, lâavocat de Julian lâaurez compris, telle quâelle est rĂ©digĂ©e, nous ne pouvons pas souscrire Ă cette proposition de rĂ©solution. En revanche, dans le prolongement de la proposition de loi de notre collĂšgue Sylvain Waserman dont nous examinerons la semaine prochaine le texte issu de la commission mixte paritaire conclusive, nous sommes intimement convaincus quâil est nĂ©cessaire et pertinent de poursuivre le travail entrepris en faveur de la protection des lanceurs dâ que le suggĂšre la proposition de rĂ©solution, nous devons nous tourner vers lâUnion europĂ©enne et le Conseil de lâEurope, afin dâĂ©laborer avec nos partenaires un rĂ©gime Ă mĂȘme de rĂ©pondre aux insuffisances systĂ©miques prĂ©judiciables Ă tous les lanceurs dâalerte, sans exception. Ă lâaune de ce point de convergence, nous sommes donc dĂ©terminĂ©s et prĂȘts Ă entreprendre Ă vos cĂŽtĂ©s, madame la rapporteure, toutes les dĂ©marches nĂ©cessaires pour Ćuvrer effectivement au renforcement des mesures de protection de lâensemble des lanceurs dâalerte. Pour lâensemble de ces raisons, et convaincu quâil est pertinent dâavancer collectivement sur ces questions, le groupe La RĂ©publique en marche invite la rapporteure Ă retirer sa proposition de rĂ©solution. Le cas Ă©chĂ©ant, nous serions donc amenĂ©s Ă la rejeter. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Mais ils ne font que ça ! La parole est Ă M. Nicolas Turquois. Les lanceurs dâalerte sont aujourdâhui des garants importants de nos libertĂ©s et de notre dĂ©mocratie. Au service de la vĂ©ritĂ©, leur engagement nous permet de lutter efficacement contre des crimes tels que la corruption, lâĂ©vasion fiscale, la surveillance de masse ou encore lâespionnage industriel. Pourtant, ces personnes se retrouvent bien souvent face Ă un dilemme dire la vĂ©ritĂ© au grand jour ou sacrifier une carriĂšre, un quotidien ou une vie de famille. En effet, les consĂ©quences juridiques et financiĂšres sont des risques rĂ©els et majeurs auxquels sâexposent aujourdâhui les lanceurs dâ de lâimportance de protĂ©ger ces derniers afin de faciliter lâalerte, jâai moi-mĂȘme souhaitĂ© apporter ma signature Ă la proposition de rĂ©solution que nous examinons. Mmes StĂ©phanie Kerbarh et Jennifer De Temmerman applaudissent. Je veux dire sans ambiguĂŻtĂ© quâun homme ne peut pas et ne doit pas risquer un siĂšcle de prison pour avoir Ă©tĂ© lanceur dâalerte. Câest une atteinte insupportable aux droits de lâhomme. Applaudissements sur les bancs des groupes SOC et FI. â Mmes StĂ©phanie Kerbarh et Jennifer De Temmerman, ainsi que M. CĂ©dric Villani, applaudissent Ă©galement. Le cas de Julian Assange pose Ă nos dĂ©mocraties un vĂ©ritable dĂ©fi. Câest probablement au niveau europĂ©en que nous pourrions le plus utilement imaginer un vĂ©ritable droit dâasile pour des lanceurs dâalerte notoires. Je lui dis â et nous devons lui dire â notre total soutien. Nous devons Ă©galement nous mobiliser sur le sujet parce que câest le sens de nos valeurs humanistes et aujourdâhui ce que la France sâattache Ă faire. Notre pays, conscient de la nĂ©cessitĂ© absolue des lanceurs dâalerte et de leur intĂ©rĂȘt pour la dĂ©mocratie, est pleinement engagĂ© Ă leurs cĂŽtĂ©s pour assurer leur protection et la transparence de nos sociĂ©tĂ©s. La proposition de loi de mon collĂšgue Sylvain Waserman, rĂ©cemment adoptĂ©e successivement au sein des deux assemblĂ©es, fait des lanceurs dâalerte des piliers de nos dĂ©mocraties. Elle vient ainsi renforcer la loi Sapin 2 de 2016, faisant de la France un pays Ă la pointe en Europe et dans le monde sur la question des lanceurs dâ revenir Ă Julian Assange, la situation du lanceur dâalerte soulĂšve cependant plusieurs questions. M. Assange est soumis aux dĂ©cisions de la justice anglaise. Il se trouve ainsi dans un Ătat qui garantit les libertĂ©s individuelles et oĂč la justice est indĂ©pendante. La France nâa pas vocation Ă interfĂ©rer dans les dĂ©cisions juridiques souveraines de ses alliĂ©s. Oui ! Ainsi, il revient au Royaume-Uni de dĂ©cider du cas de M. Assange, dâautant quâĂ notre connaissance et Ă lâheure oĂč je vous parle, il nâa pas demandĂ© lâasile politique ni un visa en France. Or, si tel Ă©tait le cas, je rappelle quâil reviendrait Ă lâOFPRA de traiter sa demande. En effet, ni le Gouvernement ni les parlementaires ne peuvent interfĂ©rer dans les procĂ©dures de demandes dâ plus, il ne sâagit pas uniquement du cas de M. Assange. Vous le savez, le fait de voter en faveur de cette rĂ©solution constituerait une ingĂ©rence française dans les affaires juridiques de ses voisins et mettrait la France en porte-Ă -faux par rapport au droit international. Câest pour cela que le groupe Mouvement dĂ©mocrate MODEM et dĂ©mocrates apparentĂ©s ne soutiendra pas ce texte, malgrĂ© lâidĂ©al quâil dĂ©fend et le soutien indĂ©fectible que nous devons Ă M. Assange et Ă son combat. On soutient, mais on sâen lave les mains ! Mme Natalia Pouzyreff proteste. La parole est Ă Mme Claudia Rouaux. Je tiens Ă remercier le groupe LibertĂ©s et territoires dâavoir inscrit cette proposition de rĂ©solution Ă lâordre du jour de sa niche parlementaire pour nous permettre de dĂ©battre et dâavancer, je lâespĂšre, sur ce sujet Ă©minemment politique. Il sâagit de protĂ©ger Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, qui a rĂ©vĂ©lĂ© lâespionnage de lâĂlysĂ©e par nos alliĂ©s amĂ©ricains, mais aussi tous les lanceurs dâalerte poursuivis Ă ce titre. Il sâagit de dĂ©fendre les libertĂ©s et la dĂ©mocratie, il sâagit de renouer avec une tradition chĂšre Ă la France, celle dâĂȘtre le pays des droits de lâ connaissons toutes et tous lâhistoire de Julian Assange, qui mĂ©rite dâĂȘtre rappelĂ©e. Pour avoir rĂ©vĂ©lĂ© des informations dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral au moyen de son site WikiLeaks, notamment lâespionnage par les services secrets amĂ©ricains du PrĂ©sident de la RĂ©publique française et de chefs de gouvernement Ă©trangers, Julian Assange est persĂ©cutĂ© depuis douze ans, mis sur Ă©coute, espionnĂ©, surveillĂ© en permanence. Pendant sept annĂ©es, il sâest rĂ©fugiĂ© dans une piĂšce de 10 mĂštres carrĂ©s Ă lâambassade dâĂquateur Ă Londres. Depuis 2019, il est dĂ©tenu dans une prison anglaise de haute sĂ©curitĂ©, dans lâattente du dĂ©libĂ©rĂ© concernant son extradition aux Ătats-Unis oĂč il risque 175 ans de Assange nâa pas simplement fourni des informations dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour le monde, il a donnĂ© des informations concernant particuliĂšrement la France. Julian Assange est donc un alliĂ© de la France, mais il nâest pas protĂ©gĂ©. Pourtant, lâONU, le Conseil de lâEurope, Amnesty International, Human Rights Watch et des journalistes rĂ©clament sa libĂ©ration. Cette situation dĂ©passe les clivages politiques ; les principes fondamentaux de la dĂ©mocratie sont en raison de son combat fondamentalement politique, il est nĂ©cessaire de protĂ©ger Julian Assange en lui accordant le droit dâasile. Plus gĂ©nĂ©ralement, il est essentiel de permettre Ă tout lanceur dâalerte de nationalitĂ© Ă©trangĂšre, poursuivi en raison de son combat en faveur de la libertĂ© et de la dĂ©mocratie, de demander une protection Ă la France. Nous rappelons que le droit dâasile est un droit Ă valeur constitutionnelle en France. La Commission nationale consultative des droits de lâhomme â CNCDH â recommande de permettre aux lanceurs dâalerte de bĂ©nĂ©ficier de ce droit. Le groupe Socialistes et apparentĂ©s, avec dâautres groupes politiques, avait dâailleurs dĂ©posĂ© un amendement en ce sens sur la proposition de loi de notre collĂšgue Waserman visant Ă amĂ©liorer la protection des lanceurs dâalerte, mais il nâa pas Ă©tĂ© entendu par la que cette question ne se conjugue pas au passĂ© et que nous connaĂźtrons certainement dâautres Julian Assange, peut-ĂȘtre dĂšs demain, il est urgent de garantir une rĂ©elle protection aux lanceurs dâalerte. Ainsi, pour que toutes celles et tous ceux qui sâengagent au nom de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, parfois au pĂ©ril de leur vie, puissent compter sur le soutien de la France et bĂ©nĂ©ficier de sa protection, nous voterons cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. La parole est Ă Mme Patricia Lemoine. Nous sommes rĂ©unis aujourdâhui pour dĂ©battre, il faut en convenir, dâun sujet sensible. En effet, personne ne peut rester insensible Ă la situation de Julien Assange qui, rappelons-le, encourt une peine dâemprisonnement de 175 ans pour avoir commis le crime dâĂȘtre lanceur dâalerte. Bien entendu, câest inacceptable sur le principe et contraire Ă nos valeurs humanistes et europĂ©ennes. Je tiens donc Ă indiquer que je mâexprimerai au nom dâune large majoritĂ© des dĂ©putĂ©s du groupe Agir ensemble qui ne peuvent soutenir ce texte, uniquement pour des raisons fondĂ©es sur le droit interne et le droit premier lieu, vous nous invitez Ă accorder lâasile politique Ă Julian Assange. Selon lâOFPRA, lâasile est la protection quâaccorde un Ătat dâaccueil Ă un Ă©tranger qui ne peut, contre la persĂ©cution, bĂ©nĂ©ficier de celle des autoritĂ©s de son pays dâorigine ». Or Julian Assange est dĂ©tenu en Grande-Bretagne. Le risque quâil encourt actuellement est lâextradition vers les Ătats-Unis. Le droit Ă un procĂšs Ă©quitable garanti par les droits britannique et europĂ©en Ă lâarticle 6 de la CEDH dâune part, et le due process of law amĂ©ricain protĂ©gĂ© par le Bill of Rights dâautre part, sont certes diffĂ©rents, mais assurent objectivement une procĂ©dure judiciaire digne de grands pays dĂ©mocratiques. Accorder le statut de rĂ©fugiĂ© politique Ă Julian Assange reviendrait Ă ne pas reconnaĂźtre lâimpartialitĂ© de ces deux systĂšmes deuxiĂšme lieu, vous nous invitez Ă faciliter lâaccĂšs au statut de rĂ©fugiĂ© pour les lanceurs dâalerte Ă©trangers et Ă leur accorder lâasile politique. LâOFPRA nâest aujourdâhui compĂ©tent que pour traiter les demandes dâasile dĂ©posĂ©es sur le territoire français. Il ne peut ĂȘtre saisi par une personne se trouvant Ă lâĂ©tranger. Toutefois, un ressortissant Ă©tranger peut dâores et dĂ©jĂ solliciter un visa au titre de lâasile auprĂšs des autoritĂ©s françaises sur son lieu de rĂ©sidence. Un ressortissant Ă©tranger qui lâobtient pourra venir en France de maniĂšre rĂ©guliĂšre et poursuivre la procĂ©dure de demande dâasile. DĂšs lors, cette demande est largement troisiĂšme lieu, vous nous invitez Ă saisir le Conseil de lâEurope en vue dâengager les travaux dâĂ©laboration dâune convention spĂ©cifique visant Ă confĂ©rer le statut de rĂ©fugiĂ© aux lanceurs dâalerte. Au mois dâaoĂ»t 2019 dĂ©jĂ , la commission des questions juridiques et des droits de lâhomme de lâAssemblĂ©e parlementaire du Conseil de lâEurope, par la voix du rapporteur Sylvain Waserman, a invitĂ© le comitĂ© des ministres Ă lancer le processus de nĂ©gociation dâune convention sur la protection des lanceurs dâalerte. Cette recommandation a dâailleurs Ă©tĂ© votĂ©e par les dĂ©putĂ©s de notre groupe, Alexandra Louis et Dimitri viens Ă la quatriĂšme invitation, appelant Ă faire des lanceurs dâalerte une prioritĂ© de travail des institutions communautaires. Il faut rappeler ici que le 23 octobre 2019 a Ă©tĂ© adoptĂ©e une directive europĂ©enne sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de lâUnion or une directive europĂ©enne a un effet direct dans le droit des pays de lâ France, la proposition de loi visant Ă amĂ©liorer la protection des lanceurs dâalerte et la proposition de loi organique visant Ă renforcer le rĂŽle du DĂ©fenseur des droits en matiĂšre de signalement dâalerte ont Ă©tĂ© rĂ©cemment votĂ©es par notre Parlement. La commission mixte paritaire a Ă©tĂ© conclusive mardi dernier ces lois une fois promulguĂ©es feront de la France un pays Ă la pointe en Europe et dans le monde sur la question des lanceurs dâalerte », selon les mots du rapporteur Sylvain Waserman, auxquels je souscris. Par ces textes, notre pays est allĂ© encore plus loin que les exigences posĂ©es dans la loi Sapin 2 et dans la directive europĂ©enne, ce dont nous nous fĂ©licitons. Il faut toutefois souligner que, mĂȘme dans ce cadre, Julian Assange nâaurait pu bĂ©nĂ©ficier de ce statut car il a rĂ©vĂ©lĂ© des informations couvertes par le secret de la dĂ©fense nationale, lesquelles sont exclues du champ de lâalerte permettant la reconnaissance du statut de lanceur dâ membres du groupe Agir ensemble voteront librement. Pour ma part, afin de respecter la volontĂ© de la majoritĂ© de mes collĂšgues, je voterai contre en formant le vĆu, monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, que tous les moyens soient mis en Ćuvre pour que Julien Assange recouvre la libertĂ©. La parole est Ă M. François Ruffin. Quand la France se grandit-elle ? Quand sommes-nous fiers de notre pays ? La France se grandit quand elle fait rĂ©sonner son non face Ă lâordre mondial, face Ă un ordre injuste. Nous sommes fiers dâelle, fiers de nous, quand elle fait entendre sa voix, sa voix dâindĂ©pendance et de rĂ©sistance, mĂȘme face aux superpuissances. Nous sommes fiers de la France de 1789, notre fondation, qui affronta toutes les monarchies, toutes les tyrannies rassemblĂ©es. Nous sommes fiers du non opposĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, un certain 18 juin, Ă une Europe nazie ; nous sommes fiers du non de Dominique de Villepin, du non de Jacques Chirac Ă la guerre en Irak ; nous sommes fiers encore du non, lancĂ© par le peuple français, un 29 mai, contre la concurrence libre et non faussĂ©e. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. VoilĂ ma France !Quand, en revanche, avons-nous honte ? Quand la France se courbe, quand elle sâaplatit, quand elle se rĂ©trĂ©cit mĂȘme, quand on la fait cocue et quâelle dit merci. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. Il y a dix ans prĂ©cisĂ©ment, nous apprenions grĂące Ă Edward Snowden et Ă Julian Assange que la NSA, la National Security Agency, les grandes oreilles amĂ©ricaines, avaient espionnĂ© durant des annĂ©es trois prĂ©sidents de la RĂ©publique française, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que des ministres de lâĂ©conomie, et exercĂ© une surveillance massive Ă travers 70 millions dâenregistrements Paris a-t-il rĂ©agi ? En ne rĂ©agissant pas. Il faut quâon garde la mesure de tout cela », dĂ©clare StĂ©phane Le Foll, alors porte-parole du Gouvernement. On nâest pas lĂ pour dĂ©clencher des ruptures diplomatiques. Il y a trop de liens », poursuit-il avant de sâenvoler vers Washington, pour y discuter du grand marchĂ© transatlantique. Et François Hollande se montre presque content Le prĂ©sident Obama, dans le coup de tĂ©lĂ©phone que jâai eu avec lui, mâa confirmĂ© que la prĂ©sidence de la RĂ©publique ne faisait plus lâobjet de ciblage. » Le Monde conclut alors Lâavenir dira peut-ĂȘtre un jour pourquoi Paris est restĂ© si discret. »Lâavenir a juste confirmĂ© notre lĂąchetĂ©. Car, quoi ? La France est surveillĂ©e par un alliĂ© jusquâĂ lâĂlysĂ©e et nous ne prenons aucune mesure de rĂ©torsion ! Nous nâavons aucun sursaut dâorgueil, de fiertĂ©. Nous ne faisons rien pour imposer le respect. Cette France, oui, cette France qui se laisse piĂ©tiner, elle me fait honte ! Et pire encore quel secours, quelle protection apporte notre pays Ă Edward Snowden et Julian Assange quand ils sont poursuivis, pourchassĂ©s, traquĂ©s par nos amis amĂ©ricains ? Aucun ! Aucun secours ! Aucune protection ! JusquâĂ la 3 juillet 2013, jour de honte, la France refuse quâEvo Morales, le prĂ©sident bolivien, survole notre territoire. Pourquoi ? Parce que son avion Ă©tait soupçonnĂ© de transporter Edward Snowden. Mesure-t-on notre lĂąchetĂ© ? Et pour Julian Assange, donc, pour Julian Assange enfermĂ© depuis dix ans, quelle main avons-nous tendue ? Aucune. Rien. Pas un geste envers lâhomme qui a rĂ©vĂ©lĂ© que notre pays avait Ă©tĂ© victime dâun espionnage gĂ©nĂ©ralisĂ©. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de lâhomme, au nom des droits dâun homme jamais jugĂ©, jamais condamnĂ© et pourtant emprisonnĂ©. Le rapporteur spĂ©cial de lâONU sur la torture, Nils Melzer a pourtant Ă©crit Julian Assange doit Ă prĂ©sent ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement, rĂ©habilitĂ© et indemnisĂ© pour les abus et lâarbitraire auxquels il a Ă©tĂ© exposĂ©. » Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Bravo ! On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de la presse, auxquels le reporter que je suis est attachĂ©. Quel est le seul crime quâil ait commis ? Avoir divulguĂ© des vĂ©ritĂ©s, notamment sur les guerres amĂ©ricaines en Irak et en Afghanistan. Câest en tant que journaliste quâil a suscitĂ© la colĂšre de Washington, câest en tant que lanceur dâalerte quâil risque une extradition, avec Ă la clef 175 annĂ©es de un autre motif devrait nous pousser, nous, lâAssemblĂ©e nationale, Ă accueillir Julian Assange, un motif qui nous tient Ă cĆur, Ă nous, Français, puisquâil est patriotique nous devons lâaccueillir pour nous, ne serait-ce que par orgueil, pour services rendus Ă notre nation. Nous devons lâaccueillir pour la France, pour notre pays, en choisissant le chemin de la fiertĂ© plutĂŽt que celui de la honte, en choisissant la libertĂ© plutĂŽt que la servilitĂ©. Câest vrai ! Comme lâĂ©nonçait AndrĂ© Malraux Le mot "non", fermement opposĂ© Ă la force, possĂšde une puissance mystĂ©rieuse qui vient du fond des siĂšcles. Toutes les plus hautes figures spirituelles de lâhumanitĂ© ont dit non Ă CĂ©sar. Lâesclave dit toujours oui. » Et vous, vous allez encore dire oui, vous cacher derriĂšre de grands principes, derriĂšre des motifs techniques, derriĂšre des prĂ©textes juridiques, derriĂšre de belles phrases dans lesquelles vous dĂ©clarerez apporter tout votre soutien, puis vous allez vous en laver les mains, tel Ponce Pilate. Vous nâallez signifier au Royaume-Uni et aux Ătats-Unis ni dĂ©saccord ni refus. Vous allez choisir la voie de la honte, le chemin de la servilitĂ© ! Applaudissements sur les bancs des groupes FI et LT. Bravo Ruffin tu as parlĂ© clair ! La parole est Ă M. CĂ©dric Villani. Avant de commencer, je tiens Ă remercier AurĂ©lien TachĂ© de mâavoir laissĂ© sa place pour mâexprimer dans la discussion gĂ©nĂ©rale. Avez-vous quelque chose Ă dire ? » câĂ©tait la question que lâon pouvait lire, le 1er mai 2015, sur un Ă©criteau placĂ© Ă cĂŽtĂ© de trois statues grandeur nature de Julian Assange, Bradley Chelsea Manning et Edward Snowden sur lâAlexanderplatz Ă Berlin, trois personnes qui ont rĂ©volutionnĂ© le journalisme et qui incarnent aujourdâhui, plus peut-ĂȘtre que quiconque, les lanceurs dâalerte. Les rĂ©vĂ©lations divulguĂ©es par Manning et publiĂ©es par WikiLeaks concernaient des crimes de guerre en Afghanistan et en Irak. Celles de Snowden, qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien actif de Assange, portaient sur des opĂ©rations dâespionnage numĂ©rique dâune ampleur sans prĂ©cĂ©dent dans lâhistoire de lâhumanitĂ©. Elles ont fait voler en Ă©clats la statue des Ătats-Unis, protecteurs des libertĂ©s individuelles. Elles ont fait entrer le journalisme et le monde dans une nouvelle Ăšre. Sans elles, nous nâaurions toujours pas de rĂšglement gĂ©nĂ©ral de protection des donnĂ©es en tant dâautres lanceurs dâalerte aux Ătats-Unis, ils ont payĂ© un lourd tribut, mais plus lourd que leurs homologues et bien plus encore que les criminels de guerre quâils ont dĂ©noncĂ©s Manning, aprĂšs neuf mois de cachot, a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă trente-cinq ans de prison, puis graciĂ©e in extremis par le prĂ©sident Obama ; Snowden est exilĂ© Ă vie ; Assange, pour sa part, a dĂ©jĂ subi dix ans de rĂ©clusion au sein de lâambassade dâĂquateur Ă Londres, puis dans une prison haute sĂ©curitĂ© de la mĂȘme ville. Pour quel maigre chef dâaccusation officiel ? Avoir brisĂ© sa pĂ©riode de libertĂ© sous caution, dans le cadre dâune pseudo-enquĂȘte sur une accusation de mĆurs, de toute façon abandonnĂ©e depuis longtemps. Personne nâest dupe le seul crime dâAssange est dâavoir Ă©tĂ© trop bon Ă©diteur, dâavoir si bien fait son travail que le Time Magazine lui a dĂ©cernĂ© le titre de personnalitĂ© de lâannĂ©e 2010. Et câest pour cela quâil serait passible de 175 ans de prison ?Quâil sâagisse de Manning, de Snowden ou dâAssange, ils savaient tous, quand ils se sont dĂ©cidĂ©s Ă passer Ă lâacte, quâils pouvaient recevoir une balle perdue. Des personnalitĂ©s publiques amĂ©ricaines ne se sont pas privĂ©es dâappeler au meurtre dâAssange, scĂ©nario qui a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© puis abandonnĂ© par la CIA. Sâils nâavaient pas eu autant de force de caractĂšre, ils auraient aussi pu finir comme Aaron Swartz, activiste de la libertĂ© dâinternet, persĂ©cutĂ© jusquâau suicide avant ses 27 ans. Sous la menace, emprisonnĂ©s, isolĂ©s, ils sont restĂ©s solidaires envers et contre tout â un Ă©pisode hĂ©roĂŻque dans un feuilleton dramatique dâune immense confusion, parsemĂ© de mensonges dâĂtat, de dĂ©nigrements, dâattaques insidieuses et dâune procĂ©dure judiciaire dâune complexitĂ© ce serait un piĂšge, ce soir, dâexplorer lâaspect technique du dossier. Des experts indĂ©pendants sur la dĂ©tention arbitraire lâont dĂ©jĂ fait aux Nations unies. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. AprĂšs un travail rigoureux, dans un processus auquel la SuĂšde et la Grande-Bretagne Ă©taient parties prenantes, ils ont rendu leur verdict Assange est un prisonnier politique, soumis depuis plus dâune dĂ©cennie Ă une torture psychologique qui rendrait fou nâimporte qui. Le gouvernement britannique, face Ă ce verdict dĂ©rangeant, nâa trouvĂ© dâautre rĂ©ponse que de dĂ©noncer un travail dâamateur ! Câest pourtant bien un avis Ă©tayĂ©, Ă©mis aprĂšs un travail de plusieurs annĂ©es, fouillĂ© et appuyĂ© sur les droits nationaux et internationaux. Nils Melzer, rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture, lâa dit on ne peut plus clairement M. Assange doit maintenant ĂȘtre immĂ©diatement libĂ©rĂ©, rĂ©habilitĂ© et indemnisĂ© pour les abus et lâarbitraire auxquels il a Ă©tĂ© exposĂ©. » MĂȘmes mouvements. Le droit a parlĂ© mais rien ne bougera sans le rapport de force politique. Assange est soutenu par les reprĂ©sentants de la presse du monde entier, qui lui ont dĂ©cernĂ© des dizaines de prix pour lâaction de WikiLeaks. DâAmnesty International Ă Reporters sans FrontiĂšres, en passant par la Freedom of the Press Foundation, lâUnion amĂ©ricaine pour les libertĂ©s civiles et le ComitĂ© pour la protection des journalistes, ils ont tous pris parti. Ils ne sây trompent pas lâattaque contre Assange, commencĂ©e par lâadministration Obama, renforcĂ©e sous Trump, maintenue sous Biden, est une attaque contre tout le journalisme dâinvestigation que dire des mĂ©thodes employĂ©es par cette administration qui foule aux pieds les libertĂ©s individuelles jusquâĂ enregistrer les conversations dâAssange avec ses avocats et rĂ©cupĂ©rer toutes les donnĂ©es Google des membres de WikiLeaks â une administration si arrogante quâelle a la prĂ©tention de juger un journaliste australien pour des actions quâil a effectuĂ©es depuis la SuĂšde ou la France ?Moi qui ai tant admirĂ©, pour en avoir bĂ©nĂ©ficiĂ©, les talents dâaccueil de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, moi dont la carriĂšre scientifique doit tant aux campus vibrants et ouverts dâAtlanta, de Berkeley ou de Princeton, je reste sidĂ©rĂ© devant un tel dĂ©voiement des valeurs aux valeurs historiques de la nation française, voici venu le moment de les honorer. Avez-vous quelque chose Ă dire ? » Oui, ce soir nous avons quelque chose Ă dire, grĂące au groupe LibertĂ©s et territoires et Ă cette proposition de rĂ©solution prĂ©sentĂ©e par nos collĂšgues Jennifer De Temmerman, Jean Lassalle, François Ruffin et dâautres encore, tous trĂšs impliquĂ©s. Ce soir, câest le moment, chers collĂšgues, par vos dĂ©clarations et vos votes, de porter la voix de la France qui ne saura se faire respecter que si elle parle haut, câest le moment dâaffirmer votre attachement Ă la libertĂ© et aux valeurs universelles qui fondent notre dĂ©mocratie, câest le moment de clamer tant notre indignation devant la force arbitraire qui broie Julian Assange que notre volontĂ© de le protĂ©ger. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Bravo ! La discussion gĂ©nĂ©rale est parole est Ă M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© du commerce extĂ©rieur et de lâattractivitĂ©. Le commerce lâemporte sur le droit ! Est-ce le message que lâon envoie depuis la tribune ? Comment se fait-il que ce ne soit pas le ministre chargĂ© des affaires Ă©trangĂšres qui sâexprime ? Mais tais-toi ! Laissez-moi dâabord rappeler les faits. M. Julian Assange, qui est un ressortissant australien, sâest rĂ©fugiĂ© pendant sept ans au sein de lâambassade de lâĂquateur Ă Londres, jusquâen avril 2019, date Ă laquelle il a Ă©tĂ© remis aux autoritĂ©s britanniques. Les Ătats-Unis ont alors lancĂ© une procĂ©dure dâextradition en mai 2019, dont lâexamen par les autoritĂ©s britanniques a commencĂ© en fĂ©vrier justice britannique sâest prononcĂ©e en premiĂšre instance, le 4 janvier 2021, contre la demande dâextradition formulĂ©e par les Ătats-Unis, en prenant en considĂ©ration les risques que celle-ci ferait peser sur la santĂ© mentale de M. Assange. Cette dĂ©cision a fait lâobjet dâun appel par lâautoritĂ© de poursuite britannique pour le compte des Ătats-Unis. Dans une dĂ©cision du 10 dĂ©cembre 2021, la Haute Cour de justice britannique a estimĂ© que les garanties donnĂ©es par les autoritĂ©s amĂ©ricaines en matiĂšre de conditions de dĂ©tention Ă©taient suffisantes pour autoriser lâextradition de M. Assange vers les Ătats-Unis. Le 24 janvier 2022, la Haute Cour de justice britannique a autorisĂ© M. Assange Ă faire appel de cette dĂ©cision devant la Cour suprĂȘme du le voyez, cette situation juridique concerne au premier chef les autoritĂ©s judiciaires du Royaume-Uni. Nous considĂ©rons que le Royaume-Uni est un Ătat de droit et nous faisons confiance Ă sa la proposition de rĂ©solution qui vous est soumise prĂ©voit lâĂ©ventualitĂ© dâune demande dâasile politique en France de M. Assange. Avant toute chose, permettez-moi de vous rappeler le cadre juridique dâune telle demande en application du code de lâentrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit dâasile, il appartient exclusivement Ă lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides, sous le contrĂŽle juridictionnel de la Cour nationale du droit dâasile, de se prononcer en matiĂšre dâĂ©ligibilitĂ© Ă la protection internationale et de reconnaĂźtre la qualitĂ© de rĂ©fugiĂ© Ă une personne qui invoque la crainte de la loi, lâOFPRA nâest compĂ©tent pour connaĂźtre dâune demande dâasile quâautant quâelle a prĂ©alablement Ă©tĂ© enregistrĂ©e par lâautoritĂ© administrative compĂ©tente il ne traite donc que les demandes dĂ©posĂ©es sur le sol français et ne peut ĂȘtre saisi depuis lâĂ©tranger. Pour demander asile en France, un ressortissant Ă©tranger qui se trouve en dehors de notre territoire doit solliciter auprĂšs des autoritĂ©s consulaires françaises un visa dont la dĂ©livrance relĂšve in fine du ministĂšre de lâintĂ©rieur. En 2015, M. Assange avait exprimĂ© par voie de presse son intention de demander asile en France ; cependant, Ă ce jour, le Gouvernement nâa eu connaissance, de sa part, ni dâune telle demande formelle, ni dâune demande de visa â puisquâil rĂ©side Ă lâĂ©tranger â aux fins de demander lâ vous le voyez, cette question nâest pas nouvelle. InterrogĂ©es au sujet de leur dĂ©cision au cas oĂč M. Assange demanderait effectivement lâasile politique, les autoritĂ©s françaises avaient alors estimĂ© quâil nây aurait pas lieu de rĂ©pondre favorablement Ă cette demande, compte tenu dâĂ©lĂ©ments liĂ©s Ă la situation de fait comme Ă la situation juridique de lâintĂ©ressĂ© or il nâapparaĂźt pas que ces Ă©lĂ©ments aient Ă©voluĂ© depuis. Toutefois, la situation de droit et de fait de M. Assange ne remet aucunement en cause notre engagement constant en faveur de la libertĂ© dâexpression et de la protection des lanceurs dâ part, en effet, la loi française consacre la libertĂ© dâexpression comme lâun des piliers de la dĂ©mocratie. Elle nâest pas absolue le corpus juridique qui lâencadre depuis la loi du 29 juillet 1881 a progressivement Ă©tĂ© Ă©toffĂ© par lâadjonction de rĂšgles concernant le respect de la personne, la protection des mineurs et la rĂ©pression de lâinjure, de la diffamation ou de lâatteinte Ă la vie privĂ©e. ConformĂ©ment Ă notre tradition libĂ©rale et aux prescriptions de la loi de 1881, les abus de la libertĂ© dâexpression ne peuvent ĂȘtre sanctionnĂ©s que par le juge judiciaire, gardien des libertĂ©s, sans intervention du pouvoir part, avec la loi Sapin 2 du 9 dĂ©cembre 2016, la France a fait partie des dix premiers Ătats membres de lâUnion europĂ©enne Ă sâĂȘtre dotĂ©s dâun texte protĂ©geant les lanceurs dâalerte â il en rĂ©sulte ce statut juridique du lanceur dâalerte que vous Ă©voquiez, entourĂ© de conditions protectrices pour les diffĂ©rentes parties prenantes. La proposition de rĂ©solution mentionne en outre la dimension europĂ©enne de notre action sur ce point la France a ainsi jouĂ© un rĂŽle moteur en vue de faire aboutir les nĂ©gociations concernant la directive adoptĂ©e le 7 octobre 2019 sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de lâUnion europĂ©enne. Nous avons dĂ©fendu une approche Ă©quilibrĂ©e, permettant de prĂ©server un instrument unique au champ dâapplication large, Ă mĂȘme de protĂ©ger le plus largement possible les lanceurs dâalerte contre le risque de reprĂ©sailles tout en garantissant un dispositif juridique proportionnĂ© aux diffĂ©rents niveaux de gravitĂ©. La directive prĂ©voit la possibilitĂ© dâun signalement externe, soit directement, soit Ă lâissue dâun signalement interne restĂ© vain, ainsi quâune protection, sous certaines rĂ©serves, en cas de divulgation au le savez, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, Sylvain Waserman â que je remercie â a dĂ©posĂ© le 21 juillet 2021 une proposition de loi visant Ă transposer cette directive et qui, en rĂ©alitĂ©, va plus loin que les dispositions europĂ©ennes. Elle remĂ©die Ă plusieurs limites de la loi Sapin 2, notamment en renforçant lâaccessibilitĂ© aux dispositifs dâalerte par la suppression de lâobligation de lancer lâalerte en interne avant de les faire connaĂźtre Ă des interlocuteurs externes Ă lâorganisation concernĂ©e. Elle Ă©tend Ă©galement la protection des lanceurs dâalerte Ă ceux qui facilitent leur tĂąche et qui peuvent ĂȘtre des personnes morales Ă but non lucratif. Le Gouvernement ayant engagĂ© la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e le 25 octobre 2021, le texte a Ă©tĂ© adoptĂ©, aprĂšs modifications, Ă lâunanimitĂ© par lâAssemblĂ©e nationale le 17 novembre je me rĂ©jouis que les dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs qui se sont rĂ©unis en commission mixte paritaire le 1er fĂ©vrier dernier soient parvenus Ă un compromis, si bien que le nouveau cadre de protection des lanceurs dâalerte entrera en vigueur dans les tout prochains ce thĂšme, la France est un bon Ă©lĂšve Ă ce stade, aucun Ătat membre de lâUnion europĂ©enne nâa respectĂ© le dĂ©lai de transposition de deux ans fixĂ© pour la directive. Ainsi que lâĂ©voquait M. Mbaye, nous pourrions poursuivre nos efforts en vue dâinciter nos partenaires europĂ©ens Ă la transposer Ă©galement, amĂ©liorant la protection des lanceurs dâalerte en Europe. Je tiens toutefois Ă rappeler que le cadre juridique de cette protection reste tout Ă fait distinct de celui de lâasile politique des lanceurs dâalerte peuvent certes, sâils remplissent les conditions requises, bĂ©nĂ©ficier de la protection des demandeurs dâasile ou de la protection subsidiaire, mais ce sont lĂ , je le rĂ©pĂšte, deux sujets et deux statuts la proposition de rĂ©solution fait rĂ©fĂ©rence aux travaux du Conseil de lâEurope, oĂč ont Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©s plusieurs instruments visant Ă instaurer des normes en matiĂšre de signalement et en matiĂšre de protection des lanceurs dâalerte. La Convention civile sur la corruption et la Convention pĂ©nale sur la corruption, adoptĂ©es en 1999, incitent notamment les Ătats parties, dont la France, Ă prendre des mesures de protection des personnes qui divulguent des informations dans lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. En 2014, le comitĂ© des ministres du Conseil de lâEurope a adoptĂ© une recommandation traitant spĂ©cifiquement de la protection des lanceurs dâ comme vous le souhaitez et comme le recommande lâAPCE, un instrument gĂ©nĂ©ral et juridiquement contraignant relatif aux lanceurs dâalerte ? Le comitĂ© des ministres a clairement exprimĂ© sa position Ă cet Ă©gard le 29 avril 2020 La nĂ©gociation dâun instrument contraignant, telle une convention, reprĂ©senterait un processus long et au rĂ©sultat incertain compte tenu de la complexitĂ© du sujet et de la diversitĂ© des solutions adoptĂ©es par les Ătats membres pour protĂ©ger les lanceurs dâalerte. » Il estime plus opportun Ă ce stade dâencourager les Ătats Ă appliquer pleinement les recommandations existantes, au besoin avec lâassistance technique des comitĂ©s et organes compĂ©tents du Conseil de lâ lâensemble des raisons que je viens dâĂ©voquer, vous comprendrez⊠Non, on ne comprend pas ! âŠque le Gouvernement soit dĂ©favorable Ă la proposition de rĂ©solution. Vous aurez nĂ©anmoins pu constater, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, quâil demeure pleinement conscient de lâimportance de la protection nationale et internationale des lanceurs dâalerte. La France continuera dâĂȘtre exemplaire Ă cet Ă©gard, suivant une approche Ă©quilibrĂ©e protĂ©geant toutes les parties concernĂ©es. M. Bruno Questel applaudit. Sur lâensemble de la proposition de rĂ©solution, je suis saisie par le groupe Socialistes et apparentĂ©s et par le groupe La RĂ©publique en marche dâune demande de scrutin public. Le scrutin est annoncĂ© dans lâenceinte de lâAssemblĂ©e nationale. Ă la demande du groupe La RĂ©publique en marche, la sĂ©ance est suspendue. La sĂ©ance, suspendue Ă vingt-trois heures dix, est reprise Ă vingt-trois heures quinze. La sĂ©ance est reprise. Dans les explications de vote, la parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre. Je me permets de monter Ă la tribune car câest peut-ĂȘtre tout ce quâil reste finalement. Exclamations sur quelques bancs du groupe LaREM. Soyez Ă©lĂ©gants, chers collĂšgues. Le sujet est grave nous pouvons lui accorder une certaine homme a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă mort, en rĂ©alitĂ©, en Ă©tant condamnĂ© Ă lâenfermement. Je vais citer quelquâun On va tout de mĂȘme rappeler ce quâil a permis de rĂ©vĂ©ler. Il a permis de rĂ©vĂ©ler en France que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient Ă©tĂ© espionnĂ©s par les AmĂ©ricains, ça nâest pas rien. Il a permis de rĂ©vĂ©ler Ă©galement que Pierre Moscovici et François Baroin, deux ministres français de lâĂ©conomie, avaient fait lâobjet dâune opĂ©ration dâespionnage Ă©conomique conduite par les Ătats-Unis. » Celui qui parlait ainsi sâappelait Ăric Dupond-Moretti il Ă©tait alors avocat de M. Julian Assange. Excellent ministre ! Il parlait vrai, et vous le jugez aujourdâhui excellent ministre. Oui ! Avant dâĂȘtre ministre, il nâĂ©tait dĂ©jĂ pas mauvais, notamment lorsquâil sâexprimait vous le jugez excellent, soyez fidĂšles Ă sa parole. Comment un homme, dont le dĂ©lit est prĂ©cisĂ©ment dâavoir permis Ă la France de faire face Ă ceux qui veulent mettre en cause son indĂ©pendance, ne devrait-il pas bĂ©nĂ©ficier de lâaide de la France ? Ă quoi se juge une grande nation libre et indĂ©pendante ? Au fait que, prĂ©cisĂ©ment, mĂȘme si vous jugez les Ătats-Unis dâAmĂ©rique comme un pays ami, nous devons leur dire que le sort quâils ont rĂ©servĂ© Ă Julian Assange est intolĂ©rable. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. Notre indĂ©pendance se jugera Ă notre capacitĂ© Ă dire, sur ce dossier trĂšs clair, quâil est hors de question que cet homme, qui est un lanceur dâalerte, un journaliste, soit mis aux fers. Un dĂ©putĂ© du groupe LaREM agite les bras. Vous levez les mains en faisant le marionnettiste, collĂšgue. Mais qui est la marionnette de qui dans cette histoire ? Le dossier est clair ! Monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, je vous ferai un reproche, si vous me le permettez vous nâavez jamais Ă©voquĂ© le cas de Julian Assange Ă cette tribune. Jamais ! M. François Ruffin applaudit. Vous avez fait un cadrage juridique, mais jamais vous ne vous ĂȘtes prononcĂ© comme citoyen, comme ministre, comme responsable politique, sur un dossier qui est limpide â câest ce que montre notamment le rapport rĂ©alisĂ© par tous ceux qui y ont travaillĂ© au sein de lâONU. Julian Assange est parfaitement innocent, et vous le savez ! Tout le monde le sait ! Monsieur Dupond-Moretti le sait ! Et que faisons-nous ? Nous ne prenons pas position ? Il sâagit de notre honneur en tant que nation ! Ceux qui ont pris la parole ici sans soutenir Julian Assange ont manifestĂ© une marque de servitude et dâavilissement face aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Ce nâest pas sĂ©rieux ! Au-delĂ du cas de Julian Assange, il sâagit dâenvoyer un message clair Ă une puissance fĂ»t-elle amie nous nâacceptons pas le sort qui est fait Ă cet homme !Cette proposition de rĂ©solution parle vrai, parle juste. Il est tard envoyons un signal de lumiĂšre dans la nuit que traverse cet homme. MM. François Ruffin et Jean Lassalle applaudissent. Cela ne permettra peut-ĂȘtre pas de lâarracher aux griffes de ceux qui lâont enfermĂ©, mais le fait quâune grande nation comme la France, attachĂ©e Ă la libertĂ©, envoie ce signal, quel rĂ©confort pour lui et pour tous ceux qui, comme lui, sont des lanceurs dâalerte ! Chers collĂšgues, faisons preuve de courage. Soyons Français, tout simplement fidĂšles Ă notre histoire votons cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. â M. François Ruffin applaudit Ă©galement. La parole est Ă Mme Jennifer De Temmerman. La majoritĂ© va sâexprimer, tout de mĂȘme ? Exclamations sur les bancs du groupe LaREM. Ce soir finalement, quoi quâil arrive, nous aurons rĂ©ussi. Julian Assange aura reçu le soutien de ceux qui, en France, accordent un prix Ă la vĂ©ritĂ©, Ă la libertĂ© et aux droits humains. Nous ne sommes pas naĂŻfs, nous savons aussi que sa situation nâaurait pas Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e ce soir nous nâavons jamais prĂ©tendu le contraire. Nous avons entendu vos arguments, chers collĂšgues, mais il sâagit dâune proposition de rĂ©solution, câest-Ă -dire avant tout dâun geste symbolique, qui dit de nous ce que nous sommes et ce que nous dĂ©fendons. Comme tant dâautres gestes symboliques dans cet hĂ©micycle, il sâoppose Ă une situation que vous-mĂȘme jugez jâentends que lâOFPRA est seul habilitĂ© Ă traiter la demande que Julian Assange pourrait dĂ©poser, mais il est des cas oĂč lâexĂ©cutif a su intervenir pour faire obtenir la nationalitĂ© française Ă des hĂ©ros du quotidien. TrĂšs bien ! » et applaudissements sur les bancs du groupe LT. Elle a su le faire aussi dans des situations plus graves, par exemple pour Lassana Bathily, qui est intervenu lors de la prise dâotages de lâHyper pourrais dĂ©ployer tous vos arguments, chers collĂšgues, et les dĂ©monter un par un. Mais ce qui compte ce soir, finalement, ce nâest pas que nous demandions dâaccorder lâasile Ă Julian Assange câest que nous assurions de notre soutien un homme Ă©puisĂ© et diminuĂ©, moralement et physiquement â jusquâau point de ne plus y voir faute de lumiĂšre du jour, nous disaient ses proches â, un homme qui nâa jamais mĂ©ritĂ© un tel sort mais qui a mĂ©ritĂ©, au contraire, notre respect et notre reconnaissance. Les convictions demandent des actes. Je vous en prie ce soir, nous pouvons voter pour lui dĂ©clarer simplement notre soutien. Nous travaillerons ensemble, ensuite, aux meilleures solutions, mais nous aurons au moins envoyĂ© un message clair et fort. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. Monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, nous aurions aimĂ© vous entendre soutenir Julian Assange ; nous aurions aimĂ© vous entendre soutenir lâidĂ©e dâune grande convention, qui a Ă©tĂ© dĂ©fendue par ceux qui ont pris la parole sur les bancs de la majoritĂ© â je les en remercie. Mais nous nâavons pas entendu cela. Alors, dans un esprit de responsabilitĂ©, nous prenons la dĂ©cision de soutenir jusquâau bout Julian Assange et de lui assurer que nous sommes avec lui. Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe LT. â M. François Ruffin applaudit Ă©galement. Je mets aux voix lâarticle unique de la proposition de rĂ©solution. Il est procĂ©dĂ© au scrutin. Voici le rĂ©sultat du scrutin Nombre de votants 50 Nombre de suffrages exprimĂ©s 48 MajoritĂ© absolue 25 Pour lâadoption 17 Contre 31 La proposition de rĂ©solution nâest pas adoptĂ©e. Honteux ! ZĂ©ro valeur ! Lâordre du jour appelle la discussion de la proposition de loi constitutionnelle relative Ă la reconnaissance du vote blanc pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle nos 3896, 4039. La parole est Ă M. Jean-FĂ©lix Acquaviva, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la lĂ©gislation et de lâadministration gĂ©nĂ©rale de la RĂ©publique. Les annĂ©es dâĂ©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives, comme cette annĂ©e 2022, sont toujours des moments importants de la vie politique dâun pays. Aussi est-il heureux que nous ayons aujourdâhui lâoccasion de dĂ©battre dâun sujet aussi crucial et dĂ©terminant que la crise dĂ©mocratique et les moyens qui sont en notre possession pour y rĂ©pondre. Jâai la conviction que nous touchons ici au cĆur de notre rĂŽle de parlementaires. En effet, nous le savons tous dans cet hĂ©micycle, nos dĂ©mocraties reprĂ©sentatives traversent de sĂ©rieuses turbulences. Lâaugmentation constante du taux dâabstention en constitue un signal alarmant, qui rĂ©vĂšle la dĂ©saffection croissante des citoyens Ă lâĂ©gard des Ă©lus. Elle doit nous interroger et nous conduire Ă une rĂ©flexion collective sur le fonctionnement de la dĂ©mocratie en gĂ©nĂ©ral et du suffrage universel en proposition de loi constitutionnelle soumise Ă notre examen a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e par notre collĂšgue Jean Lassalle, que je salue. Son contenu dĂ©coule dâune croyance forte, celle quâune meilleure prise en compte du vote blanc lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle constituerait un premier pas dans le sens dâune rĂ©conciliation des Français avec la droit Ă©lectoral, le vote blanc a longtemps Ă©tĂ© rendu invisible. Le Conseil dâĂtat a prĂ©cisĂ© dĂšs 1806 que les bulletins blancs devaient ĂȘtre retranchĂ©s des votes Ă©mis et assimilĂ©s aux votes nuls. Ce double principe de lâexclusion des votes blancs des suffrages exprimĂ©s et de leur assimilation aux votes nuls a perdurĂ© jusquâĂ une loi du 21 fĂ©vrier 2014. Il sâinscrivait dans une tradition historique, celle dâune conception utilitariste du droit de vote. Dans ce cadre, le suffrage a pour unique finalitĂ© dâarrĂȘter une dĂ©signation en cas dâĂ©lection ou une dĂ©cision en cas de rĂ©fĂ©rendum. Dans cette optique, la prise en compte du vote blanc est perçue comme premiĂšre rupture avec cette tradition historique est apparue, comme je lâindiquais, avec la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă reconnaĂźtre le vote blanc aux Ă©lections, qui a eu pour objet de le distinguer du vote nul. DĂ©sormais, les bulletins blancs sont dĂ©comptĂ©s sĂ©parĂ©ment et annexĂ©s aux procĂšs-verbaux des Ă©lections. Cette Ă©volution lĂ©gislative a permis dâatteindre un premier degrĂ© de reconnaissance juridique du vote blanc qui est ainsi mesurĂ©, et dont la visibilitĂ© est ainsi accrue. Nous savons dĂ©sormais, par exemple, que, lors du second tour de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2017, plus de 3 millions dâĂ©lecteurs ont fait le choix dâun bulletin blanc, soit 6,4 % des inscrits et 8,5 % des lâavancĂ©e permise par la loi de 2014 est avant tout symbolique. Le vote blanc est en effet mieux reconnu mais il reste sans incidence sur le scrutin. La prĂ©sente proposition de loi constitutionnelle suggĂšre en consĂ©quence dâaller plus loin. En rupture avec la conception strictement utilitariste du droit de vote, elle revient Ă affirmer que le suffrage universel peut et doit permettre aux citoyens dâexprimer leurs opinions, fussent-elles 1er a ainsi pour objet dâintĂ©grer les votes blancs dans les suffrages exprimĂ©s lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Il sâagit dâune avancĂ©e importante. Cette question est en effet un serpent de mer de notre vie politique. Au sein de notre assemblĂ©e, elle a fait lâobjet de trente-cinq propositions de loi dĂ©posĂ©es depuis 1993. Elle figurait Ă©galement dans le programme de sept des onze candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2017. Enfin et surtout, elle bĂ©nĂ©ficie dâune adhĂ©sion trĂšs forte des Français en 2017, ils Ă©taient 86 % Ă se dire favorables Ă ce que le vote blanc soit comptabilisĂ© dans les suffrages exprimĂ©s lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, quitte Ă ce que cela conduise Ă lâinvalidation de lâĂ©lection au cas oĂč aucun candidat ne parviendrait Ă obtenir la majoritĂ© absolue des suffrages plus de rĂ©pondre Ă la volontĂ© des Français, lâĂ©volution proposĂ©e par la prĂ©sente proposition de loi constitutionnelle permettra de lutter contre lâabstention. Au premier tour de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, celle-ci reprĂ©sentait 16,2 % des inscrits en 2007, 20,5 % en 2012 et 22,2 % en 2017. Au second tour, elle sâĂ©levait Ă 16 % des inscrits en 2007, 19,7 % en 2012 et 25,4 % en 2017. Ces chiffres doivent nous alerter. ReconnaĂźtre que le vote blanc a une vĂ©ritable signification politique et lui donner le pouvoir de changer le cours de lâĂ©lection constitue une premiĂšre Ă©tape pour rĂ©concilier les citoyens avec les urnes. En 2017, 78 % des abstentionnistes dĂ©claraient quâils auraient votĂ© blanc si cette option avait Ă©tĂ© officiellement des bulletins blancs dans les suffrages exprimĂ©s emporte naturellement des consĂ©quences sur le mode de scrutin prĂ©sidentiel. Lâarticle 2 de la proposition de loi constitutionnelle anticipe la situation dans laquelle aucun candidat nâobtiendrait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s au second tour. Il met en place un dispositif permettant dâĂ©viter tout blocage dispositif initial de la proposition de loi prĂ©voyait que le Conseil constitutionnel invaliderait lâĂ©lection si aucun candidat nâobtenait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s et quâil Ă©tait procĂ©dĂ© Ă un second scrutin. Par un amendement que je soutiens, notre collĂšgue Jean Lassalle propose de prĂ©ciser que, lors de ce second scrutin, le candidat ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au second tour est Ă©lu. Le dispositif ainsi amendĂ© permettrait un juste Ă©quilibre entre, dâune part, la nĂ©cessitĂ© dĂ©mocratique de donner Ă ceux qui souhaitent manifester leur refus de faire un choix parmi lâoffre politique une incidence sur le scrutin, et, dâautre part, lâimpĂ©ratif de stabilitĂ© institutionnelle en limitant Ă deux le nombre maximum de est donc le sens de cette proposition de loi constitutionnelle, circonscrite par son objet mais profondĂ©ment inspirĂ©e par la vision quâelle porte de notre dĂ©mocratie et du suffrage universel. MM. Alexis CorbiĂšre et Jean Lassalle applaudissent. La parole est Ă Mme la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e de la citoyennetĂ©. La proposition de loi constitutionnelle que nous examinons aujourdâhui vise Ă inclure les votes blancs dans la dĂ©termination des suffrages exprimĂ©s lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Le texte propose par ailleurs de permettre au Conseil constitutionnel dâannuler une Ă©lection prĂ©sidentielle dans le cas oĂč aucun des candidats ne recueillerait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s et de procĂ©der ainsi Ă une nouvelle tiens Ă vous dire que le Gouvernement sera dĂ©favorable Ă cette Ă©volution, pour plusieurs raisons. Dâabord la modification constitutionnelle que vous proposez reprĂ©sente un bouleversement dâordre juridique majeur Ă lâĂ©gard duquel le Conseil constitutionnel a souhaitĂ© nous mettre en garde. Il reprĂ©sente aussi et surtout un risque pour la soliditĂ© et pour la stabilitĂ© de notre systĂšme institutionnel. Câest pourquoi il nous semble que nous ne pouvons pas y tiens nĂ©anmoins Ă saluer lâoccasion qui nous est donnĂ©e aujourdâhui de dĂ©battre de la signification du vote blanc, de cette non-expression dâun choix qui tĂ©moigne, dans la plupart des cas, dâune forme dâinsatisfaction vis-Ă -vis de lâoffre politique existante, ainsi que de lâĂ©loignement de beaucoup de nos concitoyens de la sphĂšre publique. Ce dĂ©bat devrait nous permettre de nous poser davantage la question de savoir comment nous pouvons, nous, responsables politiques, intĂ©resser de nouveau nos concitoyens au dĂ©bat dĂ©mocratique, rĂ©enchanter la politique, pour que chacun puisse vouloir exprimer sa prĂ©fĂ©rence, au lieu de se mettre en retrait, soit en sâabstenant, soit mĂȘme en refusant de procĂ©der Ă un choix lors de lâ câest cela qui devrait ĂȘtre le cĆur de notre dĂ©bat. Nous devons entendre les raisons qui amĂšnent nos concitoyens Ă sâexprimer Ă travers un bulletin de vote blanc et nous donner collectivement les moyens de faire revenir les Français vers la politique, de redonner envie aux Français de choisir leurs Ă©lus, car câest Ă travers cet acte de choix que les Françaises et les Français peuvent orienter lâavenir du pays, de nos rĂ©gions, de nos dĂ©partements, de nos communes. Refuser de choisir, refuser dâĂ©lire, câest aussi exposer la collectivitĂ© Ă ne pas ĂȘtre gouvernĂ©e. Et la question se poserait alors, puisque, comme vous le savez, la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă reconnaĂźtre le vote blanc aux Ă©lections permet dâores et dĂ©jĂ de dĂ©compter sĂ©parĂ©ment les bulletins de vote blancs des bulletins nuls. La loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des rĂšgles applicables Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle a introduit cette disposition dans le cadre de lâĂ©lection le dĂ©bat autour du vote blanc ne date pas des annĂ©es 2000. Le 18 ventĂŽse an VI, soit le 6 mars 1798, une loi fut votĂ©e autorisant le vote blanc, au moment oĂč le vote par bulletin sâinsĂ©rait durablement dans la vie politique française. Tout au long du XIXe siĂšcle, sous la monarchie de Juillet puis sous le Second Empire, nous avons assistĂ© Ă un vif dĂ©bat autour de la reconnaissance du vote blanc et ce jusquâĂ la IIIe RĂ©publique. Sous lâEmpire, on ne votait pas beaucoup ! Je vous donne le point !Câest au moment mĂȘme oĂč on a vu sâenraciner le suffrage universel direct et une dĂ©mocratie libĂ©rale fondĂ©e sur lâidĂ©e que le suffrage doit conduire Ă sĂ©lectionner les responsables politiques, que le vote blanc fut lâacte de vote sert aussi Ă exprimer une opinion. Certes, le vote blanc peut nous dire quelque chose une dĂ©fiance, une indiffĂ©rence, une forme de mĂ©contentement peut-ĂȘtre. Toutefois, je crois que les opinions politiques devraient sâexprimer avant tout en renforçant le pluralisme politique, en permettant Ă tous les courants de pensĂ©e de trouver une expression politique et dĂ©mocratique, et donc Ă travers un choix exprimĂ© dans lâ avons eu hier dans cet hĂ©micycle un dĂ©bat riche autour de la mise en place dâune dose de proportionnelle aux Ă©lections lĂ©gislatives, sur la recherche dâun mode dâĂ©lection plus lisible et plus cohĂ©rent pour les Ă©lections rĂ©gionales et dĂ©partementales, ainsi dâailleurs que sur la paritĂ© dans les conseils municipaux. CâĂ©tait une promesse du PrĂ©sident ! Câest en allant dans cette direction que nous pourrons, je crois, redonner envie aux Français de choisir leurs dĂ©putĂ©s, leur maire, leurs conseillers rĂ©gionaux et dĂ©partementaux et, bien sĂ»r, leur PrĂ©sident de la RĂ©publique. Que se passerait-il en effet une fois que les votes blancs, pris en compte dans les suffrages exprimĂ©s, seraient validĂ©s ? Je vais revenir sur les inconvĂ©nients techniques et juridiques dâune telle mesure, mais, sur le fond, je vous pose la question, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s souhaitons-nous voir grossir cette part de la population qui, au lieu de donner une orientation politique par son vote, va choisir de voter blanc et donc de ne pas choisir ? Je crois que ce serait reconnaĂźtre pour nous, responsables politiques, un Ă©chec rĂ©alitĂ©, ce nâest pas cela que les citoyens attendent. Ce quâils attendent, ce sont des Ă©lus qui se mobilisent pour les Ă©couter, pour rĂ©pondre Ă leurs besoins, pour apporter des rĂ©ponses aux grands enjeux dâavenir et aux problĂšmes du quotidien or le vote blanc ne rĂ©pondra pas Ă ces consĂ©quences de la reconnaissance du vote blanc en tant que suffrages exprimĂ©s pour lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique seraient, par ailleurs, potentiellement graves puisque prendre en compte les votes blancs dans les suffrages, ce serait, par exemple, porter atteinte Ă la lĂ©gitimitĂ© de lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique et donc Ă lâensemble de notre systĂšme dĂ©mocratique. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique est Ă©lu Ă la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s. Ce que vous proposez reviendrait donc Ă mettre en cause ce principe cardinal pour cette Ă©lection. Par ailleurs, le systĂšme que vous proposez prĂ©sente un risque considĂ©rable celui de lâincapacitĂ© potentielle dâĂ©lire un prĂ©sident de la RĂ©publique puisque, thĂ©oriquement, en lâabsence de majoritĂ© absolue, il nous faudra recommencer autant de fois que nĂ©cessaire lâorganisation dâun nouveau situation crĂ©erait une instabilitĂ© importante au sommet de lâĂtat, difficilement acceptable pour nos concitoyens. M. Bruno Questel applaudit. Elle a raison ! Le risque non seulement de paralysie Ă©lectorale, mais surtout de paralysie du pays sâaccompagnerait dâune atteinte Ă la lĂ©gitimitĂ© de celui ou de celle qui, au terme de ce trĂšs long et rĂ©pĂ©titif processus dĂ©mocratique, serait finalement Ă©lu. On peut en effet douter quâun candidat ayant eu besoin de nombreux tours de scrutin pour ĂȘtre Ă©lu puisse avoir la lĂ©gitimitĂ© suffisante que confĂšre lâĂ©lection en temps normal. Cette fragilitĂ© serait dâautant plus problĂ©matique pour une Ă©lection aussi importante que celle du PrĂ©sident de la RĂ©publique dans notre systĂšme institutionnel. Ăvidemment ! Il nous est donc proposĂ© un systĂšme oĂč le choix dâune petite minoritĂ© bloquante dâĂ©lecteurs pourrait mettre en pĂ©ril lâexpression de la grande majoritĂ© des complĂ©ter lâanalyse concernant lâinstabilitĂ© que cette disposition introduirait dans lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique, tenons compte des enseignements tirĂ©s des scrutins passĂ©s. En 2017, ce sont 3,21499 millions de bulletins blancs qui ont Ă©tĂ© recensĂ©s. Si la disposition aujourdâhui proposĂ©e avait Ă©tĂ© en vigueur, le score du prĂ©sident Ă©lu au second tour aurait Ă©tĂ© de 60 %, au lieu de 66 %. Alors que les bulletins blancs nâĂ©taient pas encore dĂ©comptĂ©s Ă part, en 2012 les bulletins blancs et nuls ont reprĂ©sentĂ© 2,154956 millions de voix. Le prĂ©sident Ă©lu en 2012 nâaurait alors obtenu que 49 % des suffrages au lieu de 52 %. Le Conseil constitutionnel aurait dĂ» procĂ©der Ă lâinvalidation du scrutin malgrĂ© les plus de 18 millions de voix rĂ©unies en 2012 et les plus de 16 millions de voix portĂ©es sur le second sans compter, mesdames et messieurs, sur lâeffet dâentraĂźnement quâaurait cette disposition introduite dans les rĂšgles de lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique. Des demandes Ă©mergeraient rapidement pour que les nouvelles modalitĂ©s de prise en compte du vote blanc soient Ă©tendues Ă toutes les autres Ă©lections de notre systĂšme dĂ©mocratique. La prise en compte dans une Ă©lection au scrutin de liste des bulletins blancs en tant que suffrages exprimĂ©s implique des Ă©volutions notables et premier lieu, la prise en compte du vote blanc augmente mĂ©caniquement le nombre de suffrages exprimĂ©s. Par consĂ©quent le pourcentage de suffrages recueillis diminue pour chaque liste, quand bien mĂȘme le nombre de suffrages quâelles obtiennent en valeur absolue resterait constant â câest mathĂ©matique. Lâeffet obtenu serait donc contraire Ă lâeffet escomptĂ©, puisquâune telle Ă©volution pĂ©naliserait les formations politiques modestes qui atteindraient plus difficilement les seuils de pourcentage fixĂ©s par le code Ă©lectoral pour la rĂ©partition des siĂšges, lâaccĂšs Ă un Ă©ventuel second tour et mĂȘme la fusion des en va de mĂȘme pour les seuils qui permettent dâaccĂ©der au remboursement des frais de campagne. Compter le vote blanc dans les suffrages exprimĂ©s sans modifier les seuils Ă©lectoraux porterait atteinte Ă lâexigence constitutionnelle de participation Ă©quitable des partis et des groupements politiques Ă la vie politique et de garantie de lâexpression pluraliste des opinions, consacrĂ©e par lâarticle 4 de la ailleurs, cette Ă©volution prĂ©senterait le risque plus global de multiplier les seconds tours, tout en rendant plus difficile lâobtention de la majoritĂ© absolue dĂšs le premier tour. Il faudrait alors Ă©valuer trĂšs finement lâimpact du vote blanc sur la rĂ©partition des siĂšges, la possibilitĂ© ou non dâattribuer au vote blanc des siĂšges qui demeureraient vacants. DĂšs lors, pour les scrutins proportionnels, deux hypothĂšses seraient envisageables soit la reconnaissance du vote blanc pourrait ĂȘtre sans effet sur la rĂ©partition des siĂšges, ce qui viderait de son sens sa prise en compte, soit les votes blancs seraient attribuĂ©s Ă des siĂšges qui demeureraient donc vacants pendant toute la durĂ©e du mandat on frĂŽlerait alors lâ les scrutins majoritaires, oĂč la loi impose la majoritĂ© absolue de suffrages exprimĂ©s pour ĂȘtre Ă©lu dĂšs le premier tour, lâintĂ©gration des votes blancs rendrait plus difficile lâĂ©lection dĂšs le premier tour, comme je lâĂ©voquais le cas spĂ©cifique des rĂ©fĂ©rendums, dĂšs lors que les bulletins blancs seraient assimilĂ©s Ă des suffrages exprimĂ©s, le vote blanc deviendrait-il une troisiĂšme option, en plus des bulletins oui »et non » ? Dans cette hypothĂšse, les rĂšgles dâadoption des dispositions soumises Ă rĂ©fĂ©rendum devraient ĂȘtre elles aussi trĂšs largement modifiĂ©es dans la loi, pour envisager en premiĂšre hypothĂšse lâadoption de la disposition soumise Ă rĂ©fĂ©rendum, Ă condition que le oui lâemporte Ă la majoritĂ© absolue. Cela reviendrait Ă assimiler les votes blancs Ă des votes non » et cette option pourrait donner lieu Ă des manipulations kafkaĂŻennes. Jâillustrerai mon propos dâun exemple. Si la question posĂ©e est Ătes-vous favorable au projet consistant Ă rĂ©duire Ă cinq ans le mandat prĂ©sidentiel ? », le vote blanc sera assimilĂ© au non et donc au vote en faveur du maintien du septennat, alors que si la question est Ătes-vous favorable au maintien du septennat ? », le vote blanc est assimilĂ© Ă un vote favorable au deuxiĂšme hypothĂšse concernant les rĂ©fĂ©rendums serait de modifier la rĂšgle dâadoption des dispositions soumises Ă rĂ©fĂ©rendum, de maniĂšre que lâadoption de la disposition soumise Ă rĂ©fĂ©rendum le soit Ă la condition que le oui lâemporte Ă la majoritĂ© relative. Cette option poserait alors la question des consĂ©quences Ă tirer dâune majoritĂ© relative de votes blancs par rapport au vote oui et au vote le constatez, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, la prise en compte du vote blanc nous obligerait Ă modifier substantiellement le droit Ă©lectoral et les effets de telles modifications sont considĂ©rables. Lâexamen dans cette assemblĂ©e du texte qui devait devenir la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă reconnaĂźtre le vote blanc avait dĂ©jĂ permis de pointer les obstacles insurmontables qui naĂźtraient de la prise en compte des bulletins blancs dans les suffrages exprimĂ©s, quâil sâagisse dâĂ©lections au scrutin uninominal majoritaire ou au scrutin de liste proportionnelle, ou de et cela a bien Ă©tĂ© notĂ© lors des dĂ©bats de 2014, abstentions et votes blancs ne peuvent pas ĂȘtre mis sur le mĂȘme plan, car en dĂ©posant un bulletin dans lâurne, mĂȘme un bulletin blanc, le citoyen participe Ă lâĂ©lection. Le vote blanc doit donc alors ĂȘtre considĂ©rĂ© diffĂ©remment. Câest ce qui a conduit le Parlement Ă faire en sorte que les votes blancs soient dĂ©comptĂ©s et distinguĂ©s des votes loi de 2014 est allĂ©e plus loin en Ă©largissant la dĂ©finition du vote blanc alors quâil Ă©tait auparavant limitĂ© au cas de lâenveloppe contenant une feuille de papier blanc vierge, reconnue comme telle au moment du dĂ©pouillement, câest-Ă -dire exempte de tout signe et de toute annotation, le vote blanc est, Ă compter de ladite loi, Ă©tendu Ă lâenveloppe rĂ©glementaire trouvĂ©e vide, ce qui donne Ă lâĂ©lecteur la possibilitĂ© de dĂ©cider de son vote blanc dans le secret de lâisoloir, mĂȘme sans avoir pensĂ© au prĂ©alable Ă apporter sa feuille de papier blanc lâexplique le rapport dâinformation visant Ă identifier les ressorts de lâabstention, que je souhaite Ă nouveau saluer pour la qualitĂ© de ses propositions et des analyses effectuĂ©es Le vote blanc est un non-choix il ne permet la dĂ©signation dâaucun candidat, ce qui est pourtant la fonction de lâĂ©lection. » M. Bruno Questel applaudit. En consĂ©quence, le vote blanc ne devrait pas ĂȘtre Ă mĂȘme de mettre en pĂ©ril lâĂ©lection dâun candidat qui a obtenu la majoritĂ© des suffrages. ExprimĂ©s ! Vous le savez, le Gouvernement sâest engagĂ© Ă enrayer lâabstention et Ă rapprocher les Français de la vie politique. Ă cet effet, de nombreuses mesures ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es chaque Ă©lecteur recevra une nouvelle carte Ă©lectorale comportant un QR code lui permettant dâaccĂ©der Ă toutes les informations utiles pour aller voter ; jâai rĂ©uni ce matin place Beauvau lâensemble des plateformes â Twitter, Snapchat, Tiktok, Google, etc. â pour leur demander de communiquer auprĂšs des jeunes les adresses des bureaux de vote ou encore de les informer sur la maniĂšre de sâinscrire ; je rappelle Ă©galement le dispositif ; jâajoute quâil nâest pas trop tard pour sâinscrire sur les listes Ă©lectorales, puisque nous avons allongĂ© les dĂ©lais permettant de le faire. M. François-Michel Lambert sâexclame. Ces dispositions sont de nature Ă traiter le sujet dont nous dĂ©battons aujourdâhui celui de lâabstention. Le sujet, câest que lâoffre politique ne correspond pas toujours Ă la demande Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM et que des gens se dĂ©sintĂ©ressent de la politique, peut-ĂȘtre aussi parce quâils en ont assez dâentendre, comme dans des cirques, hurler sur les personnes en train de parler ou de voir Ă quel point les Ă©lus et les personnalitĂ©s politiques sont parfois menacĂ©s. Cela contribue aussi Ă Ă©loigner nos concitoyens du vote. Toutes ces questions sont intimement liĂ©es et nous devons y apporter des rĂ©ponses cohĂ©rentes et coordonnĂ©es entre elles. Câest en tout cas ce Ă quoi travaille actuellement le Gouvernement. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Dans la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole est Ă M. Jean Lassalle. Je tiens tout dâabord Ă remercier mon collĂšgue et ami Jean-FĂ©lix Acquaviva qui a bien voulu rapporter la proposition de loi constitutionnelle dont je suis lâauteur. Je remercie Ă©galement le groupe LibertĂ©s et territoires de mâavoir donnĂ© la chance de prĂ©senter ce texte, de dĂ©fendre les idĂ©es et les valeurs que nous partageons avec un trĂšs grand nombre dâentre vous et avec de trĂšs nombreux Français. Je remercie enfin tous les groupes qui ont bien voulu jouer le jeu aujourdâhui pour que lâensemble des textes inscrits dans le cadre de la niche de notre groupe puissent ĂȘtre examinĂ©s, mĂȘme sâils ont connu des fortunes nous lâavons rappelĂ© lors de lâexamen de ce texte en commission, la dĂ©mocratie reprĂ©sentative Ă laquelle nous sommes tous tant attachĂ©s est, ces derniĂšres annĂ©es, contestĂ©e. Dâailleurs, la longue intervention de Mme la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e illustre Ă elle seule lâextrĂȘme inquiĂ©tude qui habite le Gouvernement et le PrĂ©sident de la RĂ©publique. Jây reviendrai atteint des niveaux sans prĂ©cĂ©dent ; la dĂ©fiance envers les Ă©lus et, plus encore, envers les partis politiques illustre le fossĂ© qui se creuse entre le peuple et ses reprĂ©sentants. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. Les Français ont perdu confiance dans leurs Ă©lites, dans les Ă©lus notamment et dans les partis politiques, je le rĂ©pĂšte â ainsi que dans la presse, mais ce nâest pas lâobjet de nos dĂ©bats de ce soir. Lâabstention augmente de maniĂšre massive depuis les annĂ©es 1980, toutes Ă©lections confondues. En sâabstenant, le peuple signifie quâil nâa plus ni la voix pour se rĂ©volter dĂ©mocratiquement ni le pouvoir suffisant pour changer fondamentalement le cours de son Emmanuel Macron a Ă©tĂ© Ă©lu en 2017 par seulement 43,6 % des Ă©lecteurs inscrits 12 millions de Français se sont abstenus et plus de 3 millions ont votĂ© blanc. Il sâagit du record absolu sous la Ve RĂ©publique. Comment un prĂ©sident Ă©lu avec les voix dâune minoritĂ© dâinscrits peut-il reprĂ©senter les Français dans toute leur diversitĂ© ?Depuis la loi de 2014, dont mes collĂšgues du groupe UDI-I Ă©taient Ă lâorigine â je les en remercie â les votes blancs sont dĂ©sormais dĂ©comptĂ©s sĂ©parĂ©ment. Toutefois, ils nâentrent toujours pas dans la prise en compte des suffrages exprimĂ©s. Ainsi, ils ne sont que trĂšs insuffisamment portĂ©s Ă la connaissance du grand vote blanc est pourtant, dans son principe, trĂšs diffĂ©rent de lâabstention. Vous avez longuement parlĂ© de lâabstention, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, mais je parle, quant Ă moi, du vote blanc, qui est lâexpression dâune pensĂ©e affirmĂ©e. En votant blanc, les citoyens nous disent Je participe au vote mais aucun des candidats, » â vous comprendrez que je ne parle pas de moi â aucun des projets ne correspond Ă mes attentes ». Cela signifie que, sâils se sentent concernĂ©s par la vie dĂ©mocratique, ils ne se sentent ni compris ni reconnaissance du vote blanc pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle poursuit donc plusieurs objectifs. Tout dâabord, il sâagit de reconnaĂźtre une volontĂ© populaire maintes fois exprimĂ©e les citoyens français y sont favorables dans leur immense majoritĂ©, comme le montrent lâensemble des sondages rĂ©alisĂ©s sur le sujet. Un sondage effectuĂ© par lâIFOP en 2017 rĂ©vĂ©lait que 86 % des Français sont favorables Ă la reconnaissance du vote blanc en tant que suffrage exprimĂ© pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Ils ne parlent pas dâabstention mais bien de vote blanc ! Câest prĂ©cisĂ©ment le contenu de la proposition de loi constitutionnelle dont je suis lâauteur et que nous examinons aujourdâ plus, reconnaĂźtre le vote blanc est de nature Ă entraĂźner une baisse de lâabstention â nous le constaterons trĂšs vite. Les Ă©lecteurs qui ne se reconnaissent pas dans lâoffre proposĂ©e, mais souhaitent exprimer leur attachement Ă la dĂ©mocratie, se rendront de nouveau aux la baisse de lâabstention redonnerait au PrĂ©sident de la RĂ©publique un socle Ă©lectoral solide et lui assurerait une vraie que je ne sache pas combien de temps de parole il me reste, je suis obligĂ© de rĂ©pondre Ă votre argumentaire, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, car je nâaurais sans doute pas dâautre occasion de le faire. Vous avez dit que, tout au long du XIXe siĂšcle, la reconnaissance du vote blanc avait fait lâobjet de vifs dĂ©bats. Sauf quâau XIXe siĂšcle, cela ne vous aura pas Ă©chappĂ©, le rĂ©gime changeait tous les vingt ans, ce qui, fort heureusement, nâest plus le cas de nos jours. La France sortait de la RĂ©volution et elle apprenait la RĂ©publique et la dĂ©mocratie. TrĂšs bien ! Vous avez Ă©galement Ă©voquĂ© la situation dans laquelle nous nous trouverions si le vote blanc arrivait en tĂȘte des suffrages. Toutefois, qui vous dit, madame, ce qui se passera lors de la prochaine Ă©lection prĂ©sidentielle ? Avez-vous senti le climat de colĂšre qui rĂšgne dans notre pays ? Avez-vous vu comment un candidat qui utilise des termes que je nâaurais jamais cru entendre dans le langage public actuel sur les plateaux de tĂ©lĂ©visions nationales â poussĂ© aux fesses dâailleurs par lâensemble des mĂ©dias â a pu monter Ă 15 % des intentions de vote en trois semaines ? Ne pensez-vous pas quâil y a lĂ de quoi ĂȘtre prĂ©occupĂ© ? Vous avez raison mais vous nous opposez une rĂ©ponse technique. Elle est trĂšs chouette, votre rĂ©ponse technique, mais moi, je vous parle de politique, madame ! Ce nâest pas la peine de crier ! Je sais que vous nâĂȘtes pas sourde, mais vous ĂȘtes quand mĂȘme trĂšs sourde lorsque vous rĂ©pondez ce que vous venez de nous rĂ©pondre. Ce nâest pas la peine de mâinsulter ! Vous ĂȘtes membre du Gouvernement depuis cinq ans et vous nâavez tenu aucun compte⊠Ne mâinsultez pas, sâil vous plaĂźt ! Je vous ai laissĂ© parler, laissez-moi aller au bout de mon propos, car nous nâaurons pas lâoccasion de dĂ©battre dâun sujet dâune telle gravitĂ© tous les jours. Votre inquiĂ©tude perce dans votre regard et dans celui du Gouvernement. Câest une attaque personnelle pour la deuxiĂšme fois ! On se calme ! Nous avons encore la possibilitĂ© de parler tranquillement de ce sujet mais, dâici peu de temps, nous nâen aurons plus le loisir, surtout si vous campez sur des positions aussi rigides et aussi Ă©loignĂ©es des demandes du peuple souverain â vous voyez que je peux mâexprimer calmement. Câest mieux ! Mais lâAssemblĂ©e nationale, câest aussi la passion, madame⊠Tout Ă fait ! âŠet câest le murmure⊠Sans crier ! âŠde ceux qui croient Ă la paix, Ă la dĂ©mocratie, Ă la libertĂ© de notre grand pays, ce peuple souverain qui est devenu universaliste Ă travers mers et montagnes, et qui est en train de perdre ce quâil Ă©tait. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Câest beau, ça ! Il vous restait deux minutes, monsieur parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre. Le dĂ©bat sâachĂšvera aprĂšs ma prise de parole mais je veux remercier les membres du groupe LibertĂ©s et territoires â ils ont beaucoup Ă©tĂ© remerciĂ©s tout au long de cette journĂ©e et je ne voudrais pas quâils en prennent lâhabitude â dâavoir engagĂ© une discussion politique sur un aussi beau et grand sujet, celui de la reconnaissance du vote blanc, que le groupe la France insoumise avait Ă©galement alimentĂ© en proposant un dĂ©bat sur le droit de rĂ©voquer les Ă©lus. Pour ce qui nous concerne, nous englobons ces rĂ©flexions dans une volontĂ© de convocation dâune assemblĂ©e constituante, afin que ces grands sujets soient examinĂ©s par lâensemble du peuple qui dĂ©signerait des reprĂ©sentants pour en le savez, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a Ă©tĂ© Ă©lu dans des conditions quâil avait lui-mĂȘme qualifiĂ©es avec humour de hold-up » câest dire combien la derniĂšre Ă©lection avait Ă©tĂ© bouleversante ! Il sait trĂšs bien que les conditions de ce volcan politique rĂ©unies en 2017 sont encore dâ quoi parlons-nous ? Du fait que, encore rĂ©cemment, Ă lâoccasion des Ă©lections dĂ©partementales et rĂ©gionales, 70 % des Ă©lecteurs ne se sont pas rendus aux urnes. Vous avez dit que, si nous instaurions le dispositif proposĂ© dans ce texte, la stabilitĂ© institutionnelle serait remise en cause. Jâaffirme quâelle lâest dĂ©jĂ . Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Lorsquâun prĂ©sident de rĂ©gion est dĂ©signĂ© par seulement 15 % des Ă©lecteurs inscrits, nous pouvons bien parler dâinstabilitĂ©. François Hollande, avec son humour, disait Ce quâil y a de bien dans les institutions de la Ve RĂ©publique, câest que mĂȘme un gouvernement et un prĂ©sident impopulaires peuvent continuer Ă agir. » Jâestime que cette phrase est profondĂ©ment antirĂ©publicaine. Lorsquâon est impopulaire, quâon nâa plus le peuple avec soi, quâun segment seulement du peuple vous Ă©lit â 15 % â, il nây a plus de RĂ©publique. M. Jean Lassalle applaudit. Jâapplique dâailleurs ce principe Ă moi-mĂȘme jâai Ă©tĂ© Ă©lu dans la 7e circonscription de la Seine-Saint-Denis avec, au second tour, 60 % des suffrages exprimĂ©s, mais, en rĂ©alitĂ©, cela reprĂ©sentait 20 % seulement des Ă©lecteurs inscrits, ce qui signifie que 80 % des Ă©lecteurs de ma circonscription nâont pas votĂ© pour le dĂ©putĂ© qui les reprĂ©sente â câest le cas de nous tous. Que ceux qui forment la reprĂ©sentation nationale ne reprĂ©sentent en vĂ©ritĂ© que 20 % des Ă©lecteurs inscrits dans leur circonscription dĂ©montre bien la faiblesse du socle Ă©lectoral politique et pose le problĂšme du consentement Ă lâ Ă la question essentielle celle de la souverainetĂ© du corps Ă©lectoral » pour reprendre cette magnifique expression. Un corps doit sâexprimer dans son entitĂ©, sans jamais ĂȘtre amputĂ©. M. Jean Lassalle applaudit. Voter individuellement nâa pas de sens lâintĂ©rĂȘt du vote est que tout le monde sâexprime. Or ce nâest plus le cas. Que devons-nous faire ? Il faut donner des droits nouveaux la prise en considĂ©ration du vote blanc permettrait aux citoyens qui ne se reconnaissent pas dans lâoffre politique â au second tour, voire dĂšs le premier tour â dâĂȘtre entendus. Ils veulent dâailleurs ĂȘtre entendus pour dire prĂ©cisĂ©ment cela Je ne me reconnais pas dans lâoffre politique. » En leur accordant des droits nouveaux, nous leur donnons une nouvelle motivation de vous Ă©voquiez les consĂ©quences dâun tel dispositif sâil Ă©tait appliquĂ© lors du second tour. Câest intĂ©ressant ! Si celui qui sera amenĂ© Ă concentrer tous les pouvoirs dâun prĂ©sident sous la Ve RĂ©publique nâarrive mĂȘme pas Ă rĂ©unir 50 % des suffrages exprimĂ©s au second tour, cela rĂ©vĂšle un problĂšme politique de fond ! Câest dâailleurs pourquoi, dans cette hypothĂšse, il serait prĂ©fĂ©rable de recommencer le vote. Il y a donc un intĂ©rĂȘt indiscutable Ă ce que les millions de nos concitoyens qui, au second tour, ne se reconnaĂźtraient dans aucun des deux candidats en prĂ©sence, puissent se faire entendre au moyen de leur vote blanc et provoquer, Ă©ventuellement, une nouvelle devons inlassablement donner des droits qui permettent Ă nos concitoyens de se faire entendre. Câest un enjeu fondamental. Nous ne durerons pas longtemps dans le cadre des institutions actuelles si nous nâengageons pas une rĂ©forme significative, et si nous continuons Ă tourner autour de cette question. Je suis favorable Ă la prise en compte du vote blanc et au vote obligatoire les deux vont de pair. On ne peut instaurer le vote obligatoire que si on permet aux citoyens de sâexprimer Ă tout moment, mĂȘme quand les circonstances ne prĂ©sentent pas des candidats qui les satisfont. Ce seraient des avancĂ©es vos arguments contre la proposition de loi de nos collĂšgues, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, vous avez Ă©voquĂ© la question du rĂ©fĂ©rendum sous la Ve RĂ©publique. Vos propos Ă©taient pertinents, mais ils rĂ©vĂ©laient surtout lâarme que reprĂ©sente le plĂ©biscite pour la Ve RĂ©publique mĂȘme Ă lâheure actuelle, la formulation de la question contient la perversitĂ© que vous avez justement dĂ©noncĂ©e. Les citoyens sont convoquĂ©s pour se prononcer sur une question, mais sâils votent non, la situation est maintenue en lâĂ©tat, alors quâils ne sont pas nĂ©cessairement favorables au oui. Prenons le rĂ©fĂ©rendum sur le passage au quinquennat un citoyen qui nâest favorable ni au septennat ni au quinquennat ne peut pas se faire entendre, puisque la question est aurait donc fallu voter la prĂ©sente proposition de loi, qui est vĂ©ritablement passionnante elle bouleverserait notre systĂšme Ă©lectoral, mais redonnerait la parole au peuple. Il faut toujours redonner la parole au peuple, sans jamais avoir peur de lui, ni considĂ©rer que lorsquâil ne vote pas, on peut continuer Ă agir. Interrogeons-nous pour ĂȘtre Ă la hauteur de cette grave prĂ©occupation. Si nous ne le faisons pas, la tentative autoritaire pourrait lâemporter â et alors, ce sera tout autre chose. Applaudissements sur les bancs des groupes FI et LT. En application du quatriĂšme alinĂ©a de lâarticle 50 du rĂšglement, qui prĂ©voit que la derniĂšre sĂ©ance de la journĂ©e doit ĂȘtre levĂ©e Ă minuit, je vais lever la sĂ©ance. Prochaine sĂ©ance, mardi 8 fĂ©vrier 2022, Ă quinze heures Questions au Gouvernement ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, du projet de loi relatif Ă la diffĂ©renciation, la dĂ©centralisation, la dĂ©concentration et portant diverses mesures de simplification de lâaction publique locale ;Lecture dĂ©finitive de la proposition de loi visant Ă rĂ©former lâadoption ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, du projet de loi en faveur de lâactivitĂ© professionnelle indĂ©pendante ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, de la proposition de loi visant Ă amĂ©liorer la protection des lanceurs dâalerte ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, de la proposition de loi organique visant Ă renforcer le rĂŽle du DĂ©fenseur des droits en matiĂšre de signalement dâ sĂ©ance est levĂ©e. La sĂ©ance est levĂ©e Ă minuit. Le directeur des comptes rendusSerge Ezdra
AOF) - Fountaine Pajot Fountaine Pajot a présenté ses comptes du premier semestre 2021/22. Le résultat net part du groupe est en forte amélioration à 5,655 millions d'euros contre 536 000
L'enquĂȘte sur la disparition dâEmma Garnier continue. Alors que la police soupçonne Benjamin Ventura, Victoire finit par dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. Il donne sa version des faits Ă la police et accuse les parents dâEmma de la sĂ©questrer... Victoire cherche Ă en savoir plus et fait une dĂ©couverte troublante... Retrouvez "Demain nous appartient", du lundi au vendredi Ă 19h10 sur TF1.
DEMAINNOUS APPARTIENT EN AVANCE. Dans les prochains épisodes de Demain nous appartient à partir du 21 février 2022, Maxime part s'installer à San
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ParCM Le 25 fĂ©vrier 2022 Ă 19h04. Actu TV. CĂ©sar. A la tĂ©lĂ© ce soir. Ă l'occasion de la 47Ăšme cĂ©rĂ©monie des CĂ©sar ce vendredi 25 fĂ©vrier Ă l'Olympia de Paris, les invitĂ©s vont ĂȘtre
Récapde la semaine du 17 au 21 janvier 2022. son original. Rdv de 18h du recap de la semaine "Répondre à @marie256231 #demainnousappartient #notreserieprefere #sérietf1 #partie1". demain nous appartient épisode du mercredi 25 mai 2022. son original. Répondre à @marie256231 #demainnousappartient #notreserieprefere #sérietf1 #partie1 . son original.
Chloédoit trouver une solution au plus vite.. Retrouvez "Demain nous appartient", du lundi au vendredi à 19h10 sur TF1. MA LISTE. PARTAGER. 41s . 25 mars 2022 à 19:10. Demain nous appartient. A SUIVRE. Episodes. Extraits. Exclus. 41s. Extrait - Jeudi 21/07/22 - 07:55. Demain nous appartient - Résumé de l'épisode du 20 juillet 2022. Demain nous appartient
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Ici tout commence » spoilers : rĂ©sumĂ©s en avance ITC du 21 au 25 fĂ©vrier 2022. Et comme chaque mardi aprĂšs-midi, lâheure est venue de jeter un oeil sur les spoilers et autres rĂ©sumĂ©s en avance de votre sĂ©rie quotidienne prĂ©fĂ©rĂ©e « Ici tout commence ». Des rĂ©sumĂ©s courts et officiels qui sont communiquĂ©s par la chaĂźne et qui seront complĂ©tĂ©s au fil du temps
Demain nous appartient » Spoilers et rĂ©sumĂ©s courts du 21 AU 25 fĂ©vrier 2022 Lundi 21 fĂ©vrier 2022, Ă©pisode 1126 : Victoire trouve une preuve compromettante, ses doutes Ă propos de Benjamin semblent se confirmer. La police trouve enfin un suspect, mais leur enquĂȘte leur rĂ©serve bien des surprises.
Latension monte au fil des épisodes de Demain nous appartient. Ce mercredi 9 février, Flore Vallorta - le personnage incarné par Anne Caillon - a
Demain nous appartient » Spoilers et rĂ©sumĂ©s courts du 21 AU 25 fĂ©vrier 2022 . Lundi 21 fĂ©vrier 2022, Ă©pisode 1126 : Victoire trouve une preuve compromettante, ses doutes Ă propos de Benjamin semblent se confirmer. La police trouve enfin un suspect, mais leur enquĂȘte leur rĂ©serve bien des surprises. Le retour dâAlex chez les